La banque centrale chinoise s'attaque aux crédits immobiliers illégaux

Par : Vivienne |  Mots clés : CCPPC,immobilier
French.china.org.cn | Mis à jour le 10-03-2016

La banque centrale chinoise va interdire aux courtiers et aux promoteurs immobiliers de proposer à leurs clients des services de financement sans une licence valable, a annoncé mercredi le vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine, Pan Gongsheng.

Ce dernier, également membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), s'est exprimé sur la question dans le cadre d'une réunion-débat à la session annuelle de la CCPPC, en réponse aux inquiétudes sur les risques que font peser ces institutions sur le marché immobilier. On a en effet pu lire dans la presse récemment qu'un certain nombre de courtiers et d'institutions financières, dont Lianjia et 5i5j, accordent des prêts à leurs clients pour leur permettre de payer un acompte lors de l'achat d'un bien immobilier.

Cette procédure, qui augmente l'effet de levier dans l'immobilier, alimente une hausse des prix sur le marché et provoque de grandes inquiétudes lorsqu'il y a une correction des prix, estiment les experts du secteur.

« Nous discutons avec le ministère du Logement et du Développement urbain et rural pour savoir comment contrôler ces pratiques. Les courtiers et les promoteurs immobiliers ne sont pas autorisés à offrir des services de financement sans licence », explique Pan.

D'après Zhang Dawei, analyste pour Centaline Property, la valeur de ces services de financement à Beijing va atteindre 1,8 milliard de yuans (250 millions d'euros).

« L'acompte peut en réalité être réduit de 10 à 20 % grâce à ces produits financiers. Ils permettent donc à des personnes qui ne sont pas qualifiées pour l'achat d'un bien immobilier d'avoir accès au marché, ce qui peut aboutir à une flambée des prix de 30 % en un rien de temps », a expliqué Huang Qifan, maire de Chongqing et député de l'Assemblée populaire nationale (APN), pendant une réunion-débat de l'APN.

« C'est le même principe que l'envolée de l'indice Shanghai Composite due à un effet de levier l'an dernier », a-t-il ajouté.

A l'heure actuelle, l'acompte pour l'achat d'un premier logement est fixé à 30 % à Beijing, Shanghai, Shenzhen et Guangzhou, et entre 20 et 25 % dans les autres villes du pays.

Les prix de l'immobilier dans des villes comme Shenzhen, Beijing ou Shanghai ont par ailleurs grimpé en flèche ces derniers mois.

A Shenzhen, ils ont augmenté de 72 % en seulement 12 mois, selon les données de la Commission de l'urbanisme, de la terre et des ressources de la ville. Beijing et Shanghai suivent quant à elles ses traces.

Le déséquilibre entre l'offre et la demande ainsi que l'assouplissement de la politique monétaire sont considérés comme les raisons principales de cette flambée des prix.

« Ces services de financement offerts aux acquéreurs ajoutent effectivement de l'huile sur le feu et nous devons prévenir les risques potentiels liés à de telles pratiques », a fait savoir Jia Kang, membre du Comité national de la CCPPC et ancien directeur de l'Institut de recherche en fiscalité du ministère des Finances.

Pour apaiser les craintes quant à la hausse rapide des prix de l'immobilier, le ministre des Terres et des Ressources, Jian Daming, a annoncé mercredi que le gouvernement allait mettre davantage de terrains sur le marché dans les villes concernées.

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