La Banque asiatique de développement collaborera avec l'AIIB
French.china.org.cn | Mis à jour le 09-01-2016
Takehiko Nakao, le président de la Banque asiatique de développement (BAD) a déclaré hier que son institution, soutenue par les Etats-Unis, collaborera avec le nouvel établissement prêteur multilatéral majeur, initié par la Chine, et qu'elle avait l'intention de cofinancer des projets cette année avec elle.
La Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB), dont le siège est à Beijing, a été considérée par certains comme une rivale de la Banque mondiale et de la BAD, établissement fondé en 1966 et dont le siège est aux Philippines.
Mais, de son côté, le président de la BAD a dit qu'il ne croit pas que l'AIIB, qui sera lancée la semaine prochaine à Beijing avec un capital de départ de 20 milliards de dollars US (18,31 milliards d'euros), va diminuer son institution et que la BAD était heureuse de pouvoir travailler avec elle.
« Nous avons convenu que nous pouvions coopérer », a déclaré aux journalistes M. Nakao depuis Manille, ajoutant qu'il avait déjà eu deux réunions depuis l'année dernière avec Jin Liqun, le président désigné de l'AIIB, pour définir les paramètres de la relation de travail entre les deux institutions.
« Les idées sur les opérations sont différentes, mais justement du fait de ces idées différentes, nous pouvons nous compléter mutuellement davantage encore », a-t-il dit.
M. Nakao a également précisé que les deux hommes ont convenu de cofinancer certains projets dans la région pour répondre aux besoins en transports et énergies renouvelables, et que des projets spécifiques devraient être annoncés au milieu de cette année.
Plus tôt, l'agence de presse Xinhua avait rapporté que l'AIIB devrait offrir son premier groupe de prêts pour des projets d'ici la mi-2016.
M. Nakao, qui fut vice-ministre japonais des Finances, n'a pas voulu dire combien d'argent la BAD mettrait en co-financement avec l'AIIB.
Les États-Unis et le Japon –respectivement première et troisième plus grandes économies du monde- ont refusé de rejoindre l'AIIB.
Cependant, de nombreuses autres grandes économies, dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Corée du Sud et la Russie, ont annoncé leur adhésion au nouvel établissement soutenu par la Chine.
« Il y a beaucoup de raisons de le faire, parce que les pays en développement d'Asie ont besoin d'argent pour financer leurs besoins en infrastructures », a souligné M. Nakao.
Un déficit de financement pour les infrastructures
Il a ainsi estimé que l'Asie aurait besoin de pas moins de 8000 milliards de dollars US (7325 milliards d'euros) pour combler son déficit de financement pour les infrastructures sur la période 2010-2020, une des principales forces de la BAD en matière de prêts dans le passé.
« Nous nous félicitons de tout appui pour nous en termes de financement des infrastructures », a-t-il ajouté.
Dans le même temps, M. Nakao a minimisé les soupçons de certains, qui craignent que l'AIIB érode le rôle de la BAD dans la région, disant au contraire que « Je dirais que cela est davantage une chance pour nous, plutôt qu'une érosion ... parce que nous pouvons partager notre expertise, nos connaissances et des systèmes ».
Enfin, M. Nakao a déclaré que la BAD aiderait l'AIIB à « préparer ses processus de sauvegarde pour la protection environnementale et sociale, ainsi que des systèmes de passation des marchés ».
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