Seule la croissance commerciale montrera les mérites du TPP

A un moment critique où le commerce est appelé à croître moins que l'économie mondiale pour la première fois au cours des quatre dernières décennies, il n'y a aucune raison de ne pas accueillir à bras ouverts le pacte ambitieux que 12 pays riverains du Pacifique ont décidé lundi de conclure pour créer la plus grande zone de libre-échange du monde.

Voilà pourquoi le ministère chinois du Commerce a déclaré mardi que le Partenariat transpacifique est un accord de libre-échange clé pour la région et que la Chine est ouverte à tout mécanisme qui suit les règles de l'Organisation mondiale du commerce et qui promeut l'intégration économique de l'Asie-Pacifique.

En tant que grande puissance commerciale mondiale qui a énormément contribué et bénéficié de la croissance du commerce au cours des deux dernières décennies, la Chine espère sincèrement que l'accord TPP et d'autres accords de libre-échange dans la région pourront renforcer les échanges commerciaux, les investissements et la croissance économique dans la région Asie-Pacifique, et qu'ils bénéficieront non seulement à la région, mais aussi au reste du monde.

La communauté internationale souhaite également qu'en tant que force motrice à long terme, la croissance du commerce mondial actuellement ralentie puisse être relancée grâce à des réformes plus profondes et plus larges, afin d'alimenter une reprise mondiale durable à partir de la crise financière de 2008.

La promesse attrayante que le TPP puisse avoir pour effet de remodeler les industries et de libéraliser le commerce dans 40 % de l'économie mondiale a naturellement donné lieu à des louanges qualifiant l'accord de « pacte commercial le plus ambitieux de la génération ».

Pourtant, les conséquences concrètes de l'accord sont loin d'être évidentes, car il a été négocié dans le secret pour faciliter les pourparlers des signataires.

La force d'un accord commercial réussi est de maximiser les avantages comparatifs autant que possible de chaque participant dans le commerce mondial, tout en minimisant l'opposition politique prévisible de divers groupes d'intérêts.

Néanmoins, avant que les discussions de cinq ans ne permettent de parvenir à un arrangement viable, le président américain Barack Obama s'était hâté de dépeindre le pacte comme un moyen d'arrêter la Chine d'écrire les règles de l'économie mondiale, dans l'illusion que cela lui confèrerait le soutien politique dont il avait besoin en politique intérieure.

Toutefois, si l'accord est basé sur la priorité politique d'un partenaire, plutôt que sur le bénéfice partagé par tous les partenaires, il est difficile de croire qu'il pourrait assurer un marché libre, comme on l'annonce.

Le monde a besoin d'un accord qui saura stimuler les échanges commerciaux. Les Etats-Unis ont aujourd'hui l'énorme pression de prouver les mérites du TPP.