AIIB : la Chine n'a pas l'intention de conserver son droit de veto, selon des experts

Par : Yann |  Mots clés : AIIB, veto, Asie
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-06-2015


La Chine n'a pas l'intention de conserver son droit de veto dans la prise de décisions majeures au sein de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB), a annoncé un expert informé sur les statuts de l'institution.

Les statuts devraient être officiellement signés lundi, a confirmé mardi le ministère chinois des Affaires étrangères. L'AIIB devrait être opérationnelle d'ici la fin de l'année.

La Chine possède pour le moment le statut d'actionnaire majoritaire, et ses droits de vote sont suffisants pour bloquer une décision majeure au sein de la banque. Mais cela pourrait changer à l'avenir, lorsque de nouveaux pays intégreront l'AIIB, selon l'expert.

« Le statut de la Chine est basé sur un calcul minutieux de son poids économique vis-à-vis les pays membres », a déclaré l'expert à China Daily, sous couvert d'anonymat. « La Chine ne cherche pas délibérément à s'attribuer un droit de veto, et elle ne cherchera pas non plus à le conserver à l'avenir ».

Les 57 membres fondateurs potentiels ont définis les articles de l'accord fin mai, lors d'une réunion de trois jours à Singapour, mais ceux-ci n'ont pas encore été publiés officiellement.

Le Royaume-Uni, premier grand pays occidental à avoir soumis sa candidature pour devenir membre fondateur, a été suivi par plusieurs autres grands Etats européens, à savoir la France, l'Allemagne, le Luxembourg, la Suisse et l'Autriche, mais aussi par l'Austalie.

La Chine fournira 29,78 milliards de dollars sur les 100 milliards du capital de départ de la banque, a rapporté le Wall Street Journal.

Les droits de vote des pays membres l'AIIB sont calculés selon une formule prenant en compte non seulement la contribution au capital, mais aussi les votes qui seront attribués aux futurs membres, ainsi que les droits des 57 membres fondateurs.

Selon le Wall Steet Journal, les décisions majeures portant notamment sur la structure, l'élection du président, les augmentations de capital et d'autres questions importantes requerront une « super majorité » d'au moins 75 % des votes, ce qui signifie que la Chine aura un droit de veto sur les grandes motions, mais celui-ci sera marginal, car il ne représentera que 26 % des droits de vote, avait expliqué plus tôt la Deutsche Presse Agentur.

Si de nouveaux pays, en particulier de grandes puissances, intègrent la banque et diluent ce faisant la structure des votes, alors les votes de la Chine pourraient diminuer et passer en dessous de 25 %, ce qui ferait perdre au pays son droit de veto, précisait l'agence.

Les Etats-Unis et le Japon ont choisi de ne pas intégrer l'AIIB, mais il ne faut pas exclure la possibilité qu'ils le fassent un jour, selon des analystes.

L'AIIB innovera dans d'autres domaines que celui des votes, notamment dans ses politiques d'approvisionnement et dans son conseil d'administration constitué de non-résidents, a indiqué l'expert.

Selon Liu Dongmin, chercheur à l'Institut d'économie mondiale et de politique de l'Académie des sciences sociales de Chine, « l'innovation de l'AIIB se manifeste à travers ses principes, son ouverture, son inclusion et sa modernité ».

« Elle cherche à combler les lacunes de la gouvernance des institutions financières multilatérales existantes », a ajouté Liu.

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