Pour faire passer le « fabriqué en Chine » à un niveau supérieur
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-05-2015
Avant même que la Chine ne devienne la plus grande base manufacturière du monde en 2010, le label « fabriqué en Chine » était partout.
Des livres tels que A Year Without "Made in China": One Family's True Life Adventure in the Global Economy de la journaliste américaine Sara Bongiorni, témoignent de l'omniprésence des produits fabriqués en Chine.
Pourtant, ce même livre note également le fait embarrassant que l'étiquette « made in China » est en gros un synonyme de bas de gamme.
Depuis un certain temps, le terme « fabriqué en Chine » évoque des produits bon marché de mauvaise qualité. Comme l'a résumé un responsable chinois du commerce il y a quelques années, le commerce extérieur a longtemps consisté à coudre des chemises pour les marchés étrangers en échange d'avions.
Grâce à l'abondante réserve de main-d'œuvre bon marché, la Chine est devenue « l'usine du monde ». Cela lui a permis de sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté.
Mais alors que les inconvénients de la structure démographique déséquilibrée deviennent évidents, alors que le coût environnemental des modes de production lourds en gaspillage et en pollution est de plus en plus clair, et alors que certaines multinationales se tournent vers les pays voisins moins développés pour leurs besoins manufacturiers, il est temps de repenser notre approche du « made in China ».
Le « fabriqué en Chine de 2025 », une feuille de route ambitieuse publiée mercredi par le Conseil d'Etat, a été présentée par le premier ministre Li Keqiang comme une « version améliorée du fabriqué en Chine ». Sa fondation est un plan en trois étapes visant à transformer le pays en un leader mondial de la production en un peu plus de trois décennies. Voilà un très long chemin à parcourir.
En 2014, 100 entreprises de la partie continentale de la Chine ont été nommées sur la liste Fortune Global 500, parmi lesquelles 56 opéraient dans le secteur manufacturier.
Cela semblait impressionnant. Ce nombre était juste derrière celui des Etats-Unis, après tout.
Mais comme dans de nombreux classements similaires, les entreprises chinoises se sont démarquées en raison de leur taille, pas de leur force.
Quatre entreprises chinoises sont apparues sur la liste des dix les plus rentables de la planète l'an dernier. Mais aucune n'était dans le secteur manufacturier.
Grande, mais pas forte : il n'y a pas meilleure manière de décrire la production chinoise.
Alors que le pays approche du point tournant de Lewis, le moment où la main-d'œuvre rurale excédentaire disparaît et une pénurie émerge, notre avantage comparatif dans la main-d'œuvre à faible coût s'évapore. Le processus traditionnel, low-tech, qui demande beaucoup de main-d'œuvre, est peu durable.
Une économie nationale saine ne se conçoit pas sans un secteur manufacturier robuste. Mais la production axée sur l'innovation nécessite beaucoup plus de volonté politique.
Sans un environnement qui encourage officiellement l'innovation, qui respecte les droits de propriété intellectuelle, et qui récompense le risque, trois décennies ne seront pas suffisantes pour réussir pour un si grand objectif.
Malheureusement, la feuille de route actuelle n'accorde pas assez d'importance à ces aspects cruciaux.
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