Le Fonds de la Route de la soie en 6 grandes questions
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-04-2015
Lors de la visite du président chinois Xi Jinping au Pakistan, le 20 avril, dans le cadre du Fonds de la Route de la soie, le groupe China Three Gorges et Pakistan Private Power and Infrastructure Board ont signé à Islamabad un Mémorandum d'entente sur la coopération dans le développement conjoint de projets hydroélectriques au Pakistan. Il s'agit du premier fonds d'investissement à l'étranger de l'initiative de la Route de la soie.
Quel type d'organisation est le Fonds de la Route de la soie ? Quelle est sa relation avec la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures ? En six grandes questions, nous vous présentons en détail le Fonds de la Route de la soie.
Quand le projet a-t-il été lancé ?
Le 4 novembre 2014, lors de la 8e réunion du Groupe central de travail sur l'économie et les finances, présidé par Xi Jinping, a étudié le projet de la nouvelle Route de la soie et de la Route de la soie maritime du 21e siècle (l'initiative « Une ceinture, une route ») et a initié la création de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures et l'établissement du Fonds de la Route de la soie. C'est à cette date que le projet du Fonds de la Route de la soie a été révélé au public.
Quatre jours plus tard, lors du Dialogue pour le renforcement de l'interconnexion dans les relations de partenariat à Beijing, Xi Jinping a annoncé que la Chine investirait 40 milliards de dollars dans le Fonds de la Route de la soie pour la construction d'infrastructures dans les pays se trouvant sur le trajet de la Route de la soie, pour le développement des ressources, la coopération industrielle et la coopération financière, ainsi que pour apporter un soutien en capital d'investissement aux projets liés à l'interopérabilité.
Peu après, lors du Sommet de l'APEC, Xi Jinping a invité les pays intéressés à participer au Fonds, en soulignant que celui-ci était ouvert aux investisseurs étrangers, et qu'il est possible de créer des fonds secondaires par région, par industrie ou par type de projet.
Pourquoi mettre en place un tel projet ?
Pourquoi le Fonds de la Route de la soie a-t-il été créé ? Lors de la huitième réunion du Groupe central de travail sur l'économie et les finances, Xi Jinping a souligné que la création du Fonds servirait à soutenir grâce aux solides ressources financières de la Chine l'établissement du projet « Une ceinture, une route ».
Lors du Dialogue pour le renforcement de l'interconnexion dans les relations de partenariat, il a expliqué l'intention originale de la création du Fonds de la Route de la soie : en faire une plateforme de financement des constructions qui permettra d'éliminer le goulot d'étranglement de l'interconnexion asiatique. Les pays asiatiques, surtout les pays en développement, souffrent d'un manque général de fonds pour la construction, et l'utilisation à bon escient de ce capital peut régler ce problème.
Après la première signature de principe le 20 avril, le responsable du Fonds de la Route de la soie a dit que le fonds se positionnerait comme un fonds d'investissement à long terme pour le développement, axé sur les opportunités d'investissement le long du trajet de la Route de la soie, et fournirait des capitaux pour promouvoir la coopération économique et commerciale, ainsi que l'interconnexion entre la Chine et les pays concernés.
Quelle est la nature du projet ?
Le 29 décembre 2014, la société Silk Road Fund Co Ltd a été officiellement enregistrée, avec un capital social de Publicité dans le système de l'entreprise nationale de l'information de crédit interroge visible, son capital social de 61,525 milliards de yuans, ou 10 milliards de dollars. Son champ d'activité comprend : la gestion d'actions, de créances, de prêts et d'autres fonds d'investissement ; la création de joint-ventures avec d'autres agences internationales de développement, institutions financières ou fonds ; la gestion d'actifs, le rôle de procuration pour les investissements à l'étranger et d'autres tâches approuvées par le Conseil d'Etat.
En février dernier, le gouverneur de la banque centrale de Chine Zhou Xiaochuan a déclaré dans une interview que le Fonds de la Route de la soie pouvait être considéré comme du capital-investissement (private equity), à la différence près que le délai de retour sur investissement était plus long.
Quelle est la différence entre le Fonds de la Route de la soie et la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures ? Cette dernière est une institution multilatérale de développement régional gérée dans un cadre intergouvernemental, en vertu duquel tous les Etats membres doivent contribuer financièrement, avec une priorité donnée au prêt. Le Fonds de la Route de la soie, plus similaire au capital-investissement, est essentiellement un fonds auquel peuvent participer ceux qui veulent investir, et peut donner plus de droits en proportion des placements en actions.
Qui est aux commandes ?
Lors de la conférence de presse organisée à l'occasion des Deux sessions parlementaires annuelles, la présidente du conseil d'administration de Silk Road Fund Co Ltd Jin Qi s'est exprimée pour la première fois. La présidente du groupe, née en 1955, a d'abord fait ses preuves à la banque centrale (la Banque populaire de Chine) dans les années 1980, principalement dans le domaine des affaires internationales, jusqu'à devenir assistante du gouverneur de la banque.
Jin Qi a souligné que les capitaux du Fonds de la Route de la soie correspondaient à des créances en yuans, de sorte qu'il ne s'agit pas de fonds d'aide, mais que l'initiative vise à adhérer aux principes du marché et investir dans des projets présentant un retour sur investissement raisonnable sur le long terme, afin de protéger au mieux les intérêts des actionnaires.
Le site web de la banque centrale montre que les actionnaires actuels du Fonds sont l'Administration d'Etat des devises étrangères, China Investment Corporation, la Banque d'exportation et d'importation de Chine et la Banque chinoise de développement. Dans un communiqué de presse, la banque centrale a également invité les investisseurs nationaux et étrangers à participer au Fonds.
Comment le Fonds fonctionne-t-il ?
Selon les responsables de l'organisme, le Fonds est constamment « orienté vers le marché, une direction internationale et professionnelle », et a pour principes « liaison, efficacité, coopération et ouverture ».
Selon le premier accord de principe entre la Chine et le Pakistan, le Fonds investira selon un modèle concret au Pakistan. Le projet permettra d'associer investissement et crédit, avec la participation directe à la construction de China Three Gorges South Asia Investment Ltd, avec un crédit accordé par la Banque d'exportation et d'importation de Chine.
Grâce à ce projet, le modèle pourra être mis en pratique pour les futures opérations du Fonds de la Route de la soie : dans son rôle d'intermédiaire de l'investissement à l'étranger, en tirant parti des talents des entreprises chinoises, des avantages commerciaux et technologiques et de l'expérience dans l'investissement à l'étranger, ainsi que dans la gestion des risques. Dans le même temps, le Fonds pourra aider les entreprises à améliorer leurs capacités de financement, renforcer leurs capacités à exécuter les projets et soutenir l'internationalisation des entreprises.
Quelle direction prendra le Fonds ?
Quelle sera la prochaine étape du Fonds de la Route de la soie après l'accord avec le Pakistan ? Un responsable a révélé que le Fonds cherchait à renforcer sa planification stratégique et ses études d'orientation, établir de bonnes politiques de décision sur les procédures d'investissement et ses pratiques. D'autre part, le Fonds souhaite développer activement ses contacts d'affaires, prendre l'initiative de contacter les administrations et les entreprises concernées pour renforcer l'évaluation et la sélection des projets, identifier un certain nombre de projets clés et suivre « l'atterrissage » des projets d'investissement.
En ce qui concerne la stratégie d'investissement de Silk Road Fund Co Ltd, les principes fondateurs sont « une base solide », avec le renforcement du ciblage des projets, une promotion dynamique, l'évitement d'une conception idéologique et une impulsion d'investissement. En deuxième lieu vient le principe « promouvoir la confiance », qui consiste à renforcer la compréhension mutuelle et la confiance dans le processus de coopération, de communication et de promotion des politiques pour toutes les parties au projet. En troisième lieu, « considérer tous les facteurs » : respecter les lois du pays d'accueil, agir conformément aux normes internationales, et tenir compte du « niveau de confort » de chacun en fonction des avantages économiques et sociaux. Enfin, « explorer l'innovation », en renforçant la recherche dans les domaines liés, en exploitant les avantages mutuels et les modèles qui peuvent être reproduits pour promouvoir la coopération.
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