La tentative de Li Ka-shing de se tourner vers l'Europe connaît un revers en France

 

Se délester d'actifs en Asie pour se tourner vers l'Europe, voilà la nouvelle stratégie de la famille de Li Ka-shing. Cela pourrait expliquer ses ventes massives d'actifs à Hong Kong et dans la partie continentale de la Chine. Cependant, la famille de Li Ka-shing a essuyé son premier revers en France. Récemment, Pacific Century Cyber Works (PCCW), une société dirigée par Richard Li, un des fils de Li Ka-shing, a vu sa demande de rachat de la société française de partage vidéo Dailymotion refusée par le gouvernement français. PCCW a alors annoncé sa décision de se retirer des négociations.

Retrait des négociations

Selon le quotidien britannique Financial Times, PCCW s'est engagée, à partir de la mi-mars 2015, dans des négociations avec la société française Orange en vue du rachat de Dailymotion, une plateforme de partage vidéo appartenant au groupe français. Or, la semaine dernière, le gouvernement du Parti socialiste, détenteur de 25% des parts d'Orange, est intervenu dans l'opération en demandant à Orange d'examiner « toutes les options » avant de choisir un acheteur non européen, et de prendre en particulier en considération l'enjeu de la « souveraineté européenne en matière numérique ». Autrement dit, la France n'a pas l'intention de choisir un acheteur non européen. Le groupe hongkongais PCCW a réagi cette semaine, en faisant savoir que la « politique semble prendre le parti d'une solution française ou européenne, en décourageant la participation des entreprises internationales. Par conséquent, nous allons nous retirer des discussions concernant Dailymotion et son propriétaire actuel ».

Investissements dans les services d'utilité publique au Royaume-Uni

Li Ka-shing, se disant responsable des intérêts des actionnaires, prépare activement le développement de ses affaires à l'étranger ces dernières années. L'accent sur le marché européen représente la plus importante caractéristique du déplacement stratégique de la famille Li. Les chiffres montrent que depuis 2010, Li Ka-shing a transféré presque la moitié des actifs de ses entreprises en Europe. Jusqu'ici, il a effectué 11 rachats à l'étranger portant sur 186,8 milliards de dollars hongkongais, dont 151,7 milliards de dollars investis dans les infrastructures et 35,2 milliards dans la fusion-acquisition d'entreprises de télécommunications. 96,75 % de ces investissements sont placés en Europe, d'où l'observation des médias que le clan « quitte l'Asie pour l'Europe ». A présent, le milliardaire suit la logique suivante dans ses investissements : transférer ses principales activités à Hong Kong en Europe, investir dans l'énergie et les télécommunications au Royaume-Uni, avec les services d'utilité publique comme axe principal. Selon un article publié dans la presse britannique, Li Ka-shing s'apprête à acheter « presque tout le Royaume-Uni ».

12,9 milliards de yuans de biens immobiliers vendus dans la partie continentale de la Chine

Selon le bilan financier à la mi-année de Hutchison Whampoa pour 2014, société de Li Ka-shing cotée en Bourse, 43 % de son chiffre d'affaires provient du marché européen, la plus importante source des revenus de l'entreprise. Le Royaume-Uni y contribue à hauteur de 18 %, devant Hong Kong (15 %), et la partie continentale de la Chine (11 %). La famille Li continue à revendre ses actifs immobiliers en Asie, y compris à Hong Kong et dans les régions intérieures de la Chine. Les données publiées montrent que depuis le début de l'année 2014, Li Ka-shing a gagné plus de 73,8 milliards de yuans en cédant des actifs ou par le biais d'autres opérations financières, notamment en vendant pour 12,9 milliards de yuans de biens immobiliers dans la partie continentale de la Chine.