« Nouvelle normalité », nouveau monde
Le refroidissement des perspectives de croissance de la Chine devrait déplacer l'ordre du jour économique loin de la zone euro, bien que la Grèce reste sous les projecteurs en raison de ses incertitudes de financement.
La deuxième économie mondiale devrait fournir plus de détails sur les défis auxquels elle est confrontée après avoir dépeint sa « nouvelle normalité » lors de la réunion annuelle de l'Assemblée populaire nationale ce mois-ci, avec un objectif de croissance de 7 % pour 2015, le niveau le plus bas en un quart de siècle.
Les ventes au détail ont augmenté de 10,7 % en glissement annuel en janvier et février, le rythme le plus bas en une décennie, a indiqué le Bureau national des statistiques. Les investissements en actifs fixes, un moteur essentiel de l'économie chinoise, ont augmenté de 13,9 %, et la production industrielle a progressé de 6,8 %, l'expansion la plus faible depuis la fin 2008.
Tandis que les dirigeants chinois mettent au point un modèle de croissance plus équilibrée sur le long terme, tout en gardant le dynamisme de l'expansion économique fulgurante de ces dernières décennies, tous les yeux seront rivés sur les réformes qui devraient être annoncées cette année.
« L'Asie sera fermement concentrée sur son économie » a déclaré Madhur Jha, analyste chez Standard Chartered. « Le gouvernement chinois est susceptible de souligner la nécessité de mettre en œuvre des réformes structurelles plus profondes pour assurer une croissance plus durable, même si cela signifie un ralentissement à court terme. »
Tandis que les marchés digèrent les coups de semonce de la Chine, les hauts et les bas de la zone euro restent à l'esprit des investisseurs.
Athènes a obtenu un répit de quatre mois pour le prolongement de son programme de sauvetage économique, mais les inquiétudes restent vives quant à la possibilité que la Grèce n'ait plus de liquidités disponibles avant ce terme.
Ses options de financement étaient au centre des discussions lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro le 2 mars. Les ministres ont discuté des réformes économiques à mettre en œuvre dans le pays pour débloquer une aide financière de bailleurs de fonds internationaux.
Le gouvernement a envoyé une liste actualisée de son programme de réforme à Bruxelles le 6 mars et a dit qu'il voulait entamer des pourparlers avec les prêteurs immédiatement après son plan de sauvetage pour un éventuel second accord. Le pays a également remboursé une partie d'un prêt accordé par le Fonds monétaire international, qui arrivait à échéance ce mois-ci.
Avec l'insistance de la Grèce qu'il lui reste une certaine marge de manœuvre, la session de l'Eurogroupe a peu de chances de lui indiquer les décisions clés à prendre sur ses prochaines étapes. Les inquiétudes sur les perspectives du pays au-delà du mois de juin ajoutent aux tensions, cependant, car les responsables européens ne sont pas d'accord sur un éventuel troisième plan de sauvetage.
Les déboires de la Grèce s'inscrivent dans un contexte d'amélioration pour la zone euro, après que la Banque centrale européenne, qui a lancé son plan d'obligations gouvernementales de 1000 milliards d'euros lundi, a soulevé les prévisions de croissance.
Les chiffres de la production industrielle devraient également venir en renfort de ce tableau encourageant, avec une légère hausse après une chute en glissement annuel en décembre, et faisant écho à un très bon début d'année pour la production allemande.
Une consommation plus ferme aux États-Unis jouerait en faveur des attentes d'une hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale dès juin, après un début d'année morose même avec la baisse des prix du carburant.
Les ventes au détail « de base » (hors automobiles, essence, matériaux de construction et services alimentaires), considérées comme le meilleur indicateur des habitudes de dépenses des ménages, n'avaient progressé que de 0,1 % en janvier.
Le marché de l'emploi a été plus dynamique en février aux États-Unis, avec une hausse inattendue de la masse salariale non agricole de 295 000 personnes. « Un tel rythme de création d'emplois encouragera la Fed à être plus décisive », a estimé David Lamb, courtier senior pour le cabinet de courtage FEXCO.
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