Les deux sessions vont mettre l'accent sur la croissance
Les sessions annuelles de l'assemblée législative et de la conférence consultative politique de la Chine - plus communément appelées les « deux sessions » - s'ouvrent mardi. Une variété de questions étant au programme des discussions des deux sessions, celles touchant l'économie chinoise vont sûrement figurer parmi les sujets les plus brûlants. Pour servir de guide aux discussions à venir pendant les sessions, le Global Times a préparé un aperçu des deux sujets les plus discutés sur l'économie.
Accent sur les objectifs de croissance
Ayant raté, pour la première fois depuis 1998, son objectif de croissance officiel de 7,5 % en 2014, l'économie chinoise a commencé l'année sur une note faible, et quantité d'indicateurs économiques pour les deux premiers mois suggèrent une pression à la baisse soutenue de l'économie.
Tous les yeux sont maintenant rivés sur la divulgation de l'objectif de croissance du PIB pour 2015, lequel sera dévoilé dans le rapport de travail du Premier ministre Li Keqiang. Ce rapport sera livré lors de l'ouverture de la session de l'Assemblée populaire nationale (APN), jeudi.
Il est largement admis que l'objectif officiel de croissance pour 2015 sera fixé à moins de 7,5 %, bien que les prévisions varient quant à l'ordre de grandeur.
Représentant le point de vue de la majorité des observateurs du marché, Xu Hongcai, directeur du Département de l'information relevant du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux (CCIEE), un groupe de réflexion de Beijing, a déclaré au Global Times lundi que l'objectif de croissance du PIB devrait se situer entre 7,1 % et 7,2 %.
« Cela serait encore un taux de croissance satisfaisant », a-t-il mentionné, notant qu'un taux annuel de croissance du PIB inférieur à 7 % est peu probable.
Dans un rapport, le Centre d'information d'État, un groupe gouvernemental de réflexion, a estimé que l'économie de la Chine enregistrerait une croissance de 7 % au premier trimestre de 2015, a rapporté lundi l'Agence de presse Xinhua.
Les entrepreneurs privés ont également rejeté les craintes excessives d'un ralentissement de l'économie dans le cadre de la « nouvelle normalité » d'une croissance plus lente, mais de meilleure qualité.
« L'augmentation de la taille de l'économie chinoise, qui est déjà relativement grande, devrait naturellement modérer, ce qui ne devrait pas être la source d'une grande préoccupation », a déclaré lundi au Global Times le magnat des boissons et député de l'APN Zong Qing¬hou.
Faisant remarquer que la reprise de l'économie mondiale repose sur la croissance économique de la Chine, M. Zong, fondateur et président du géant chinois des boissons Wahaha, a indiqué que la Chine a besoin de se concentrer sur le renforcement de la demande intérieure, ce qui aiderait l'économie à retrouver du dynamisme.
Sous l'encouragement des dirigeants actuels, une série de mesures de réforme a fourni plus de marge de manœuvre pour revitaliser l'économie, a-t-il noté.
« Une ceinture et Une route »
Bien que l'économie de la Chine affronte des pressions à la baisse, l'initiative « Une ceinture et Une route » devrait apporter de nouvelles occasions de croissance, selon les experts.
Le président chinois Xi Jinping a exposé la vision de cette initiative lors de ses visites en Asie centrale et en Asie du Sud-Est en 2013. L'expression « Une Ceinture et Une Route » désigne les efforts pour construire la ceinture économique de la route de la Soie et la route de la Soie maritime au XXIe siècle.
Cette ceinture reliera la Chine avec l'Europe, via l'Asie centrale et de l'Ouest, tandis que la route permettra de relier la Chine avec les pays de l'Asie du Sud-Est, de l'Afrique et de l'Europe. Ensemble, les deux vont intégrer les régions participantes dans un partenariat global.
Cependant, l'initiative a été mal comprise par certains spécialistes étrangers, et des médias en parlent comme la version chinoise du Plan Marshall, un programme d'aide parrainé par les États-Unis qui a aidé à revivifier l'économie européenne après la Seconde Guerre mondiale.
Lü Xinhua, porte-parole de la troisième session plénière du XIIe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, présentement en cours, a déclaré lors d'une conférence de presse, lundi, qu'il est inapproprié de décrire l'initiative comme un autre Plan Marshall.
« Le Plan Marshall, qui a eu lieu dans un contexte historique particulier, avait des fins politiques et de nombreuses conditions y étaient rattachées; au contraire, l'initiative " Une ceinture et Une route " cherche le développement commun des pays ayant différentes ethnies, religions et cultures », a déclaré M. Lü lors de la conférence de presse, lundi.
M.Xu, du CCIEE, s'attend à ce que plus de détails spécifiques soient dévoilés sur l'initiative « Une ceinture et Une route » à la suite des deux sessions.
En novembre 2014, le président Xi a également annoncé la création d'un Fonds de la route de la Soie de 40 milliards de dollars pour soutenir le développement de l'initiative « Une ceinture et Une route ».
Conçu pour améliorer les liaisons commerciales et de transport en Asie, le fonds est maintenant actif et cherchera des occasions d'investissement. Il fournira aussi des services monétaires par l'entremise de l'initiative, a déclaré la banque centrale de Chine, le 23 février.
Relier ces régions exige la construction d'infrastructures, notamment des chemins de fer, ce qui va stimuler l'économie de la Chine et créer de nouveaux emplois, selon M. Xu.
Avec l'urbanisation et les plans d'expansion des zones de libre-échange qui sont en cours en Chine, l'initiative « Une ceinture et Une route » peut aider à la restructuration industrielle de la Chine et créer de la croissance économique, a noté M. Xu.
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