Les décisions de relocalisation signalent un retour progressif au « Made in USA »

Pendant 74 ans, la Miller Manufacturing Co à Eagan, Minnesota, a fabriqué des produits pour la ferme, les ranchs et les animaux de compagnie et elle les a distribués aux États-Unis, au Canada et dans d'autres pays.

Comme d'autres fabricants ayant leur siège aux États-Unis, Miller avait des fournisseurs en Chine qui fabriquaient des produits pour l'entreprise, entre autres son dispositif automatique d'alimentation pour chiens Chow Tower. En 2013, après avoir enregistré une forte augmentation des coûts de transport et de main-d'œuvre en Chine, le directeur général Dan Ferrise a décidé de faire effectuer le moulage de ces dispositifs d'alimentation dans une usine du Minnesota. Cette décision a marqué le moment ou Ferrise a commencé à se détourner lentement de la Chine pour revenir aux États-Unis.

Ferrise n'est pas le seul. Après avoir quitté les États-Unis pour la Chine à cause de ses coûts moins élevés, les fabricants relocalisent en réintégrant la production aux États-Unis.

Ce n'est pas un raz de marée, mais une tendance perceptible. La société de consultation en gestion A.T. Kearney a déclaré qu'il y avait eu 210 cas de relocalisation en 2013, et il avait alors estimé qu'il y en aurait environ 300 en 2014. En 2010, il y en avait eu 16.

« Même s'il n'y a pas un torrent de nouvelles activités manufacturières faisant bouger les indices pour l'instant, il est clair que le mouvement de relocalisation gagne en importance. À tout le moins, cela devrait faire réfléchir les entreprises américaines à l'endroit où elles vont faire fabriquer leurs produits dans les prochaines années », a déclaré la société Kearney l'année dernière dans un rapport intitulé « Résoudre le dilemme de la relocalisation ».

« En 2010, nous avions prévu qu'elle (relocalisation) ne commencerait pas vraiment avant 2015. C'est que, pour une entreprise, cela prend du temps à tenir compte de tous les facteurs concernant l'emplacement d'une usine. Selon notre estimation, la relocalisation générera environ 2,5 à 5 millions d'emplois aux États-Unis au cours des quelque cinq prochaines années, », a déclaré Hal Sirkin, partenaire principal et directeur général du Boston Consulting Group et professeur à la Kellogg School of Management de la Northwestern University.

Dans sa troisième enquête annuelle en ligne sur les cadres supérieurs américains d'entreprises ayant annuellement au moins 1 milliard de dollars de chiffres d'affaires, Boston Consulting a constaté, l'an dernier, que plus de la moitié des 252 répondants envisageaient la relocalisation.