Davos : l'élite mondiale attend de grandes choses de la Chine
La tâche du Premier ministre consiste à présenter un aperçu précis de l'orientation économique et sociale du pays, estiment les experts.
Dans le contexte de l'actuelle récession économique mondiale, alors que Li Keqiang quittera ce mardi la Chine pour se rendre à Davos, en Suisse, en vue de participer aux réunions du Forum économique mondial, les leaders d'opinion et du monde des affaires semblent attendre du deuxième homme le plus puissant du pays qu'il se montre activement engagé dans les affaires internationales et déterminé dans l'approfondissement des réformes économiques.
Li Keqiang, qui est le premier dirigeant chinois à ce poste à participer au forum, arrivera mardi après-midi à Zurich, grande place financière européenne. Il rencontrera ensuite à Davos les membres du Conseil des affaires internationales du forum, avant de partager son point de vue sur une série de défis économiques et géopolitiques avec une audience de 2500 personnes, parmi lesquelles Eric Schmidt, président exécutif du groupe Google, et Jack Ma, fondateur du géant chinois du commerce en ligne Alibaba.
Selon Roger Moser, professeur et directeur du centre Asia Connect de l'Université de Saint-Gallen, la présence de Li au forum est une excellente occasion pour le reste du monde de lire les signaux positifs envoyés en ce moment par la Chine à ses partenaires commerciaux.
« Le monde des affaires, et de nombreux responsables politiques en Europe, tireront grandement profit de leurs propres décisions, s'ils se montrent capables d'apprécier l'immense succès remporté par la Chine dans le passé », ajoute-t-il.
Le principal défi de l'économie chinoise, d'après Moser, ne repose pas sur l'activité économique ou le comportement des investissements dans le pays à proprement dit, mais plutôt sur la tendance à voir chaque sous-développement qui n'atteint pas des records comme un signal négatif pour la Chine et le reste du monde.
Et ce dernier de préciser que les entrepreneurs et dirigeants politiques mondiaux doivent évaluer plus attentivement les progrès en cours dans l'économie chinoise et examiner comment ils s'inscrivent dans le cadre plus large de la transformation chinoise.
Chen Fengying, de l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine, pense que les préoccupations de Moser soulignent l'importance du déplacement du Premier ministre chinois à Davos pour renforcer la confiance des investisseurs mondiaux et consolider les perspectives sur l'économie chinoise.
« Le monde s'attend à ce que Li Keqiang joue un rôle plus actif dans les affaires mondiales qu'en 2010, alors que la Chine était encore la troisième économie du monde derrière les Etats-Unis et le Japon, et que Li avait participé au forum annuel en tant que vice-Premier ministre », explique Chen.
Dans un tel contexte, le déplacement de Li Keqiang, dont le premier objectif est de restaurer la confiance du monde dans l'économie chinoise, s'inscrira d'après lui dans une stratégie diplomatique plus large destinée à présenter la Chine comme un acteur responsable sur la scène internationale.
La plus grande contribution de la Chine au monde est pour le moment de mettre fidèlement en œuvre les initiatives de réforme qu'elle s'est engagée à réaliser ces deux dernières années, souligne Chen.
Rolf Langhammer, ancien vice-président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale en Allemagne, généralement considéré comme un des quatre grands groupes de réflexion sur la politique économique du monde, partage l'avis de Chen et explique qu'il serait ravi d'entendre dans le discours de Li que le ralentissement de l'économie chinoise n'a rien d'inquiétant, mais que le pays entre simplement dans une nouvelle étape d'un développement plus axé sur les consommateurs et davantage destiné à approfondir l'intégration économique et sociale au sein du pays.
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