Les projets de la Route de la Soie une voie vers une intégration plus profonde

L'ambitieuse initiative de la Chine dite « Une ceinture et une route » (One Belt and One Road, OBOR) se prépare à devenir une des pièces maîtresses de sa stratégie de développement global. OBOR est un terme générique qui fait référence à la ceinture économique de la Route de la Soie et à la Route de la Soie maritime du 21e siècle, deux vastes projets de promotion du commerce et de développement des infrastructures, qui tirent leur inspiration de la Route de la Soie historique qui reliait la Chine au monde extérieur.

Ainsi que leurs noms peuvent le laisser entendre, la ceinture économique et la Route de la Soie maritime visent à approfondir les relations économiques entre la Chine et ses partenaires commerciaux en Asie centrale, en Asie du Sud, en Afrique et dans d'autres parties du monde en développement grâce à des investissements dans des accords préférentiels d'infrastructure et de commerce. Le projet OBOR a été proposé par président chinois Xi Jinping lors de ses visites au Kazakhstan et en Indonésie en 2013. Plus tard, il a recueilli une large attention internationale lors de la réunion de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en novembre, quand la Chine a annoncé qu'elle allait créer un fonds de la Route de la Soie de 40 milliards de Dollars US pour aider à financer des projets dans les pays participants.

Pour la Chine, ces passages jumeaux vers des domaines clés des marchés émergents peuvent l'aider à acquérir des ressources, à développer sa profondeur stratégique, à réduire la pression due aux surcapacités locales et à cimenter sa position dominante dans le commerce mondial. Bien entendu, la Chine ne sera pas la seule bénéficiaire de l'initiative OBOR. Les autres pays impliqués dans le plan ont beaucoup à gagner d'une intégration plus profonde avec la Chine.

Le système mondial de commerce multilatéral existant, tel qu'il est le mieux représenté par l'Organisation mondiale du commerce, se trouve au milieu d'une refonte radicale. La Chine fait maintenant face à un choix. Elle peut demander de rejoindre de nouvelles coopérations multilatérales comme le Partenariat Trans-Pacifique (TPP) et le Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement (TTIP), qui sont tous deux en cours de négociation. Elle peut également s'adapter activement au paysage international en mutation et chercher à devenir un leader dans le commerce mondial. Sur la base des déclarations faites après le 18e Congrès national du Parti Communiste Chinois (PCC), la Chine a opté pour cette dernière voie.

En effet, la zone franche de Shanghai (FTZ) représente une première étape vers une poursuite de l'agenda du commerce extérieur de la Chine. Les projets pour la FTZ se concentrent sur la coopération économique régionale et le développement du commerce mondial. Les récentes déclarations des responsables suggèrent que la Chine pourrait mettre en œuvre son initiative OBOR d'abord par le biais du développement de zones de libre-échange supplémentaires au sein de ses propres frontières.

La Chine est aussi évidemment prête à accélérer ses dépenses en matière d'infrastructures et de construction, ce qui permettrait d'augmenter les interconnexions entre les différentes zones franches prévues. De cette façon, la Chine encouragera d'abord la croissance chez elle dans ses régions centrales et occidentales sous-développées, comme la région autonome ouïghoure du Xinjiang, la province du Gansu, la région autonome Hui du Ningxia, la région autonome Zhuang du Guangxi et la province du Yunnan. Avec le temps, les zones franches et les zones de promotion du commerce dans ces régions pourraient se développer et devenir des points importants sur une ceinture économique transnationale qui s'étend vers des endroits comme l'Inde et la Turquie.

Le projet OBOR est certainement en train de devenir une caractéristique essentielle du rôle grandissant de la Chine dans l'économie mondiale. Aidée par le développement intérieurs et ses investissements à l'étranger, la Chine peut réussir à avoir une voix plus importante tant pour elle-même que ses partenaires dans le commerce mondial.