Shanghai choisie pour accueillir la banque de développement des Brics

C'est à priori Shanghai qui accueillera le siège de la banque de développement que prévoient de créer les pays émergents des Brics.

Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud doit signer aujourd'hui la création de cette nouvelle institution, mais également la constitution d'un fonds d'urgence. Une avancée majeure pour le groupe des Brics qui survient au terme de deux années de négociations.

A la fin de la semaine dernière, le conseiller présidentiel Yuri Ushakov a annoncé aux journalistes du Kremlin que la banque serait basée à Shanghai, d'après les documents préparés par les pays membres.

Le ministre russe des Finances avait auparavant indiqué que l'établissement, spécialisé dans le financement des infrastructures, serait basé soit en Inde, soit en Chine.

« Le siège de la banque sera basé à Shanghai. C'est ce qui est retenu dans les documents », a déclaré Ushakov.

Un responsable du gouvernement indien a fourni hier un autre indice semblant indiquer que les pays étaient parvenus à un accord, en déclarant que la priorité du pays était de s'assurer que la banque offrirait à tous ses membres des droits de vote égaux, contrairement aux banques multilatérales occidentales que l'institution cherche à concurrencer, comme la Banque mondiale.

« La répartition égale des parts est l'objectif principal de l'Inde », a affirmé le responsable.

La deuxième priorité de l'Inde est de donner à la banque un nom qui permettrait à des pays ne faisant pas partie des Brics d'intégrer l'institution à l'avenir, a-t-il ajouté.

Sollicité pour ses commentaires, le ministère chinois des Finances n'a pas répondu immédiatement.

Dans un court communiqué émis par le Premier ministre indien Narendra Modi avant son départ pour le sommet annuel des Brics qui a débuté hier au Brésil, celui-ci approuvait le nom, largement diffusé ces derniers jours, de « Nouvelle banque de développement ».

En fonction depuis le mois de mai, Modi doit rencontrer le président chinois Xi Jinping pour la première fois depuis son élection, lors du sommet.

Les Brics doteront la banque d'un capital initial de 50 milliards de dollars, chaque pays contribuant à part égale, et tenteront de renforcer leur influence sur la scène internationale en offrant aux pays en développement une alternative aux moyens de financement proposés par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, institutions largement dominées par l'Europe et les Etats-Unis.

La plupart des règles de fonctionnements de la banque, notamment celles concernant l'investissement dans des projets privés, seront déterminées après sa création officielle lors du sommet de Fortaleza.

La banque fera son premier prêt en 2016.

Les Brics établiront également un dispositif de réserve de 100 milliards de dollars qui servira d'alternative à celui du FMI et sera opérationnel dès 2015 afin de venir en aide à tout pays du groupe victime d'une fuite des capitaux étrangers.

Le groupe des Brics se fait le porte-voix de pays émergents et développés de plus en plus nombreux à se plaindre des mesures de rigueurs imposées par le FMI et la Banque mondiale en échange de prêts, tandis que ces institutions ne leur donnent que peu de pouvoir pour en déterminer les conditions.

Les Brics voient dans la banque de développement et le fonds de réserve une solution à l'échec de leurs tentatives d'accroître leur influence au sein du FMI, institution centrale du nouvel ordre monétaire de l'après-guerre instauré par les Etats-Unis et l'Europe lors de la conférence de Bretton Woods.

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