Un millionnaire chinois essuie les critiques pour une action caritative aux Etats-Unis

Le millionnaire et philanthrope chinois Chen Guangbiao a essuyé de nombreuses critiques après avoir offert un déjeuner trois plats à de nombreux sans-abris newyorkais ce mercredi 25 juin. Ces derniers lui reprochent d'avoir manqué à sa parole de leur verser à chacun la coquète somme de 300 dollars.

Chen a en effet décidé de verser cet argent à l'association caritative New York City Rescue Mission.

Le millionnaire s'était au préalable offert une publicité pleine page dans le New York Times, laquelle annonçait : « Un éminent philanthrope chinois se joint à une association caritative américaine notoire afin d'organiser un déjeuner pour 1000 personnes pauvres et démunies des Etats-Unis. Chacune recevra 300 dollars. »

Toutefois, à l'issue du déjeuner distribué ce mercredi dans le célèbre restaurant Loeb Boathouse de Central Park, de nombreux convives étaient irrités de n'avoir pas reçu la récompense proclamée dans l'annonce publicitaire, selon le quotidien New York Daily News.

Craig Mayes, le directeur exécutif de l'association caritative, estime que le concept de cette action a été faussement représenté dans les médias.

« Je pense en effet que quelque chose s'est perdu dans le processus de traduction », affirme-t-il.

Au déjeuner, toujours selon la presse, Chen Guangbiao a invité ses convives à chanter ensemble une chanson en l'honneur de Lei Feng, un soldat chinois érigé en modèle d'altruisme et de dévouement durant les années 50 et 60. Des bénévoles avaient revêtu pour l'occasion l'uniforme militaire de Lei Feng.

Les réactions à l'issue du repas étaient mitigées. Beaucoup voient dans cette action un simple coup de publicité et estiment qu'elle renvoie une image négative des Chinois fortunés.

Rong Jian, président du conseil d'administration du centre artistique Jindu à Beijing, a ainsi indiqué sur son compte du microblog Sina Weibo que Chen Guangbiao avait, par cette action, communiqué au reste du monde les valeurs chaotiques d'un nouveau riche chinois.

Deng Guosheng, directeur du centre de recherche sur les ONG de l'Université Tsinghua, estime au contraire que le geste de Chen a, dans une certaine mesure, un effet positif.

« En plus de ses dons d'argent, il a fait preuve d'amour et d'attention. C'est une action caritative qui pourrait contribuer au dialogue dans ce domaine entre les Etats-Unis et la Chine », constate-t-il.

Pourtant, Deng Guosheng critique la manière dont Chen a mené cette campagne et estime qu'elle ne permet de résoudre aucun problème social réel. « Son action revient en quelque sorte à offrir des cadeaux aux gens de manière condescendante. C'est de la charité destructrice », déplore ce dernier.

Chen Guangbiao n'était pas joignable pour commenter la situation ce jeudi. Lors d'un entretien précédent, il s'était toutefois dit persuadé que le fait d'être très présent dans les médias permettait d'inciter les gens à faire le bien autour d'eux.

« Si dix personnes apprennent que vous êtes venu en aide à quelqu'un, cela revient au même que d'avoir fait dix bonnes actions », avait-il suggéré.

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