Jiang Qiong'er : la création d'un Hermès chinois

Par : Yann |  Mots clés : Jiang Qiong er; Hermès, Shang Xia
French.china.org.cn | Mis à jour le 15-06-2014

L'élaboration d'un produit de la marque Shang Xia prend beaucoup de temps, généralement plus d'un an. Selon Jiang, le temps de fabrication et l'âme dont sont imprégnés les objets de luxe sont deux des facteurs les plus importants. « Nous espérons faire revivre d'anciens procédés techniques. Cela est un défi pour les artisans. Dans la société actuelle, l'abondance matérielle saute aux yeux. Mais si vous désirez acquérir un objet du magasin Shang Xia, c'est que vous avez été touché. »

« Notre équipe a déjà créé des meubles en bois de santal rouge, des porcelaines fines, des services à thé blancs enveloppés de fils de bambou tressés et des robes en feutre sans couture », indique Jiang.

Le succès commercial au quatrième rang des priorités

En 2010, le premier magasin Shang Xia a ouvert ses portes au Hong Kong Plaza de Shanghai. Deux ans plus tard, le deuxième magasin a été inauguré au World Trade Center de Beijing. En 2013, un magasin Shang Xia s'est ouvert à Paris. Avec l'ouverture d'un magasin par an, Jiang est en train de réaliser son rêve de restaurer l'artisanat national.

« Nous n'avons pas fixé de date butoir pour l'ouverture opérationnelle des magasins, ni donné d'estimations de gains, mais les ventes sont satisfaisantes », affirme Patrick Thomas, PDG du groupe Hermès. « Je vois en Madame Jiang non seulement une conceptrice et une artiste remarquable, mais aussi une brillante femme d'affaires. »

« 60 % des acheteurs de nos produits sont Chinois et les 40 % restants sont répartis dans les pays occidentaux », révèle Jiang. Ils sont âgés de 20 à 80 ans. Presque tous les dirigeants de marques de luxe sont venus visiter un magasin Shang Xia. Pour eux, la naissance de notre magasin est un pavé dans la mare des produits de luxe, parce que c'est la première marque de ce genre en Orient. »

Certains ont dit que Shang Xia n'était qu'une marque secondaire d'Hermès. Mais Jiang estime plutôt qu'il s'agit d'un « Hermès chinois ». Shang Xia prise sa source dans l'artisanat cinq fois millénaire de la Chine. La marque veut atteindre la qualité et le prestige d'Hermès. Toutefois, elle n'en est qu'à ses premiers pas.

Selon Jiang, une marque mûre doit représenter une certaine envergure et une certaine dimension. Elle peut être présente dans les grandes et très grandes villes, et être reconnue par les consommateurs ordinaires. « Il faut encore compter cinq à dix ans pour que notre marque atteigne cet objectif », admet Jiang, qui espère un développement stable. « Nous avons un plan, mais il nous faut du temps », rappelle-t-elle.

Pour qu'une marque réussisse, Jiang pense que la difficulté cruciale est de maintenir ses idées originales. « Dans beaucoup de cas, il est possible que l'on fasse des compromis, de sorte que l'on s'éloigne de plus en plus des idées et de l'objectif originaux… Pour réussir, Shang Xia doit n'accorder que la quatrième place au succès commercial, après la transmission culturelle, l'influence sociale et la succession historique. »

En Chine, les changements survenus ces dernières années dans la consommation de produits de luxe donnent de l'espoir à Jiang. « Aujourd'hui, le développement économique et social a atteint un certain niveau en Chine. Ceux qui ont fait l'expérience des produits de luxe occidentaux commencent à revenir sur leurs propres assises culturelles et à rechercher un meilleur mode de vie. À mon avis, ceci est une tendance inéluctable. La vie est un cercle, lorsque l'on atteint un certain point, on prépare son retour », souligne-t-elle.

 

Li Yuan

 

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