Les entreprises européennes sont moins optimistes vis-à-vis de la Chine

« La moitié des entreprises européennes estiment que l'âge d'or des multinationales en Chine est révolu », a résumé Jorg Wuttke, président de la Chambre de commerce européenne, lors d'une conférence de presse à Beijing, en mentionnant les défis tels que le ralentissement économique, la hausse du coût de la main-d'œuvre et les obstacles à l'accès au marché.

Près d'un cinquième des entreprises européennes considéraient la Chine comme leur première destination d'investissement, contre un tiers il y a deux ans, selon l'enquête, qui a été menée en partenariat avec Roland Berger Strategy Consultants en interrogeant 552 entreprises européennes opérant en Chine.

L'étude montre également que 57 % des répondants prévoient d'étendre leurs opérations actuelles en Chine, contre 86 % l'année dernière.

Ce pessimisme se reflète également dans l'investissement direct étranger (IDE). Le total des IDE en Chine des 28 pays de l'Union européenne s'est élevé à 1,55 milliard de dollars au premier trimestre 2014, 24,52 % de moins qu'un an plus tôt, selon les données du ministère chinois du Commerce.

« Les entreprises étrangères ont pendant de nombreuses années bénéficié d'un traitement préférentiel en Chine, notamment en ce qui concerne les terrains et la politique fiscale. L'époque où elles pouvaient gagner facilement de l'argent est terminée », a rappelé Feng Pengcheng, professeur à l'Université de commerce international et d'économie de Beijing.

Bai Ming, chercheur à l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique, a estimé qu'il est temps que les entreprises européennes revoient leurs stratégies d'affaires en Chine.

« Elles ne doivent pas compter sur une main-d'œuvre bon marché pour faire des profits », a-t-il souligné jeudi. « Elles peuvent saisir les opportunités de la modernisation industrielle de la Chine et faire monter en gamme leurs opérations, en transférant par exemple leurs divisions de recherche et développement ici. »

« L'enquête ne reflète que la voix des entreprises européennes », a noté M. Bai. « Les entreprises chinoises sont également confrontées à des obstacles quand elles cherchent à investir en Europe. »

Bien que le programme de réforme présenté dans le cadre de la décision prise durant la troisième session plénière et que d'autres développements politiques survenus l'année dernière sont vus comme positifs, M. Wuttke a indiqué que les entreprises européennes ne sont pas encore convaincues qu'un véritable changement aura lieu d'ici un ou deux ans.

« Une levée des contraintes d'accès au marché déciderait plus de la moitié des entreprises européennes à relancer leurs projets d'investissement en Chine », a-t-il affirmé.

M. Feng a observé que de nombreuses entreprises étrangères et privées attendent de voir quelles réformes sont adoptées dans certains secteurs clés.

« La décision de la troisième session plénière a encouragé les entreprises publiques à adopter une structure de capitaux mixtes, mais jusqu'à présent, aucun autre détail n'a été donné, c'est pourquoi elles restent prudentes sur les perspectives de réformes », a-t-il ajouté.

M. Bai a noté que la Chine a facilité les investissements entrants. Par exemple, une nouvelle réglementation sur les investissements étrangers rédigée par la Commission nationale pour le développement et la réforme entrera en vigueur le 17 juin et permettra de réduire les autorisations administratives nécessaires aux investisseurs étrangers en Chine.

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