Vol MH370 : les enquêteurs perplexes face à l'absence de signaux de détresse

Un des passagers suspects a embarqué dans l'avion avec le passeport que cet homme italien avait perdu l'année dernière en Thaïlande. 

Alors que les agences de renseignement se sont jointes à l'enquête sur les passagers en possession de passeports volés, les autorités vietnamiennes, qui inspectent les eaux à la recherche du Boeing 777 de ligne qui a disparu ont, de leur côté, dit avoir repéré hier un objet qu'ils pensent pouvoir être l'une des portes de l'avion.

Plus d'un jour et demi après que le vol Malaysia Airlines Vol MH370 ait disparu, aucun débris confirmé de l'avion n'a cependant été retrouvé, et les dernières minutes avant sa disparition restent un mystère.

L'avion, qui transportait 239 personnes, dont 154 en provenance de Chine, a perdu le contact avec les contrôleurs au sol quelque part entre la Malaisie et le Vietnam après avoir quitté Kuala Lumpur tôt samedi matin pour Beijing. Le journal vietnamien Thanh Nien a cité les propos du lieutenant-général Vo Van Tuan, directeur adjoint du cabinet de l'armée du Vietnam, disant que des chercheurs partis à bord d'un avion volant à basse altitude avaient repéré un objet qui pourrait être une porte de l'avion disparu. Il a été retrouvé dans les eaux situées à environ 90 kilomètres au sud de l'île de Tho Chu, dans la même zone où les nappes de pétrole ont été repérées samedi.

« A partir de cet objet, j'espère que nous retrouverons l'avion disparu », a déclaré M. Tuan.

Thanh Nien a dit que deux navires de la police maritime se dirigeaient vers le site.

L'avion disparu est apparemment tombé du ciel depuis son altitude de croisière par beau temps, et les pilotes n'ont pas pu ou pas eu le temps d'envoyer un signal de détresse -des circonstances inhabituelles dans le cas où un avion de ligne moderne exploité par une compagnie professionnelle aurait eu un accident.

Le chef de l'armée de l'air Malaisienne, Rodzali Daud, a déclaré hier que les radars ont indiqué que l'avion aurait pu faire demi-tour, mais n'a pas donné davantage de détails sur la direction dans laquelle il serait allé ou dans quelle mesure il aurait dévié de sa trajectoire.

« Nous essayons de l'expliquer », a dit M. Daud lors d'une conférence de presse. « Les radars militaires ont indiqué que l'avion aurait pu faire demi-tour, et ce fait a été corroboré par des radars civils de certaines régions ».

Le directeur de Malaysia Airlines Ahmad Jauhari Yahya a dit que les pilotes sont censés informer la compagnie aérienne et les autorités chargées du contrôle du trafic si l'avion fait demi-tour. « De ce que nous savons, il n'y a pas eu de signal de détresse, ni d'appel de détresse en tant que tel, donc nous sommes vraiment perplexes », a-t-il dit.

Les autorités sont en train de vérifier les identités des deux passagers qui ont embarqué dans l'avion avec les passeports volés.

« Je peux confirmer que nous avons les visuels de ces deux personnes sur CCTV », a déclaré hier soir le ministre des Transports de Malaisie Hishammuddin Hussein lors d'une conférence de presse, ajoutant que le film a été examiné. « Nous avons des agences de renseignement, à la fois locales et internationales, sur cette affaire ».

M. Hishammuddin a refusé de donner plus de détails, indiquant que cela pourrait compromettre l'enquête.

« A présent, notre objectif est de retrouver l'avion », a-t-il dit, ajoutant que dès que l'avion aura été retrouvé, il sera plus facile pour les autorités d'enquêter sur un acte criminel éventuel.

M. Hishammuddin a dit que deux passagers avaient utilisé des passeports volés, et que les articles de presse précédents disant que l'identité de deux autres personnes faisait l'objet d'une enquête ne sont pas vrais. Tony Blinken, conseiller adjoint pour la sécurité nationale à la Maison Blanche a déclaré que les États-Unis s'intéressaient aux passeports volés, mais que les enquêteurs n'étaient parvenus à aucune conclusion.

En plus de la disparition soudaine de l'avion, les passeports volés ont renforcé les préoccupations au sujet du terrorisme en tant que cause possible. Des militants d'Al-Qaïda ont déjà utilisé des tactiques similaires pour tenter de dissimuler leur identité.

Pourtant, à ce stade, d'autres causes possibles semblent tout aussi probables, comme une panne catastrophique des moteurs de l'avion, des turbulences extrêmes, une erreur de pilotage ou même un suicide.

Établir ce qui s'est passé avec certitude nécessitera les données provenant des enregistreurs de vol et un examen détaillé de tous les débris, une chose qui va prendre des mois, voire des années.

Dans le même temps, les recherches internationales de l'avion qui a disparu se poursuivent. Un total de 34 avions et 40 navires ont été déployés dans la région par la Malaisie, la Chine, la Thaïlande, l'Australie, Singapour, l'Indonésie et les Etats-Unis, en plus de la flotte vietnamienne.

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