La France entend profiter de l'internationalisation du yuan

En cette année marquant le 50e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, la Chine et la France ont vu apparaître, sur le plan économique et commercial, une structure de coopération mutuellement avantageuse tous azimuts, à différents niveaux et dans de multiples domaines. Selon les statistiques du ministère chinois du Commerce, le volume des échanges commerciaux sino-français a atteint 51,02 milliards de dollars US en 2012, faisant de la France le quatrième partenaire commercial de la Chine au sein de l'UE, juste après l'Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

En outre, d'après les statistiques parues dans la presse française, 10% des échanges commerciaux sino-français utilisent le yuan RMB comme monnaie de paiement. De plus, le gouvernement français et la presse locale ont remarqué que, à l'échelle mondiale, davantage d'opérations commerciales se réglaient en yuans, avec une augmentation de 25% en 2013 par rapport à l'année précédente.

Selon les statistiques de Paris Europlace, les comptes de dépôt en yuans dans les banques françaises se sont élevés à 2,4 milliards d'euros, soit 20 milliards de yuans RMB, étant donné que la plupart des banques françaises autorisent maintenant l'ouverture de comptes en yuans. Ainsi, lors de la visite du ministre français des Finances, Pierre Moscovici, en Chine à la fin de 2013, ce dernier a clairement laissé entendre que la Chine pourrait envisager de faire de Paris un marché offshore du yuan RMB sur le continent européen.

Du point de vue de la quantité de règlements effectués en yuans, Paris occupe aujourd'hui la 4e place mondiale, derrière Singapour, Taiwan (Chine) et Londres. La France dispose toutefois d'un avantage en matière de règlements en yuans non seulement dans l'Hexagone, mais surtout sur le continent africain. Comme tout le monde le sait, il n'est pas excessif de comparer le continent africain à une arrière-cour française, puisque l'Afrique et la France entretiennent des échanges politiques et économiques très étroits. Et c'est aussi la raison pour laquelle le réseau financier des banques françaises réparties en Afrique fait de Paris une plate-forme financière au service des règlements commerciaux entre la Chine et l'Afrique.

Par ailleurs, les grandes entreprises françaises ont commencé à émettre des titres d'action et d'obligations en yuans RMB. Les actions émises en yuans atteignent en effet déjà 10 milliards de yuans. En 2012, le groupe automobile français Renault avait par exemple, après avoir annoncé son projet de coopération avec le chinois Dongfeng, émis des titres d'actions et d'obligations pour une valeur de 750 millions de yuans.

Et Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, de déclarer à ce sujet : « L'internationalisation du yuan sera l'un des événements les plus importants dans le système monétaire international au cours des dix années à venir. Les établissements financiers français, tels que les banques et les compagnies d'assurance, espèrent vivement embarquer dans le train express de l'internationalisation du yuan, souhaitent occuper une meilleure place dans ce processus et obtiennent de nouveaux outils financiers pour mener des opérations d'investissement directement en yuans dans la partie continentale de la Chine.

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