Beijing: les visites d'Etat se multiplient pour renforcer le partenariat UE-Chine

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault

En moins d'une semaine, plusieurs chefs d'Etat européens se sont rendus à Beijing dans le cadre de visites officielles : le Premier ministre britannique David Cameron le 2 décembre, le président ukrainien Viktor Ianoukovytch le 3 décembre, et le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault aujourd'hui. Ces venues groupées ne sont pas une première, puisque le 22 octobre dernier, la Chine avait déjà reçu la visite des premiers ministres de la Russie, de la Mongolie et de l'Inde.

« La nouvelle vague de visites des chefs d'Etat européens en Chine s'explique à priori par l'influence montante de la Chine dans la sphère économique mondiale », indique Yuan Gangming, chercheur au Centre de recherche sur les économies chinoise et mondiale de l'Université Tsinghua. Les pays européens tentent sans doute de renforcer leur partenariat avec la Chine sur la scène économique mondiale.

Selon Zhang Li, directrice adjointe du Centre d'études sur les stratégies du commerce international, les nouveaux concepts chinois d'ouverture commerciale, et plus particulièrement les nouvelles politiques concernant la zone pilote de libre-échange de Shanghai, offriront probablement de nouvelles opportunités aux pays occidentaux désireux de profiter de la réforme chinoise. « Les visites actuelles sont aussi l'occasion pour ces pays de s'informer sur l'ouverture de la Chine et de saisir des opportunités de coopération avant les autres », explique Mme Zhang.

Ces derniers temps, l'énergie nucléaire et le TGV sont notamment devenus les nouveaux outils de la diplomatie chinoise. D'après Mme Zhang, la France, la Grande-Bretagne et d'autres pays occidentaux sont principalement présents sur le marché de l'énergie nucléaire haut de gamme. Un développement sur d'autres marchés, notamment en Chine, sera nécessaire pour maintenir leur compétitivité dans ce secteur. En outre, la Chine pourra également réaliser des progrès en matière de technologies de pointe et de gestion, et étendre ses compétences dans la recherche et l'innovation. Par ailleurs, « les réalisations de la Chine dans le secteur des trains à grande vitesse ont aussi attiré l'intérêt des pays occidentaux », souligne Mme Zhang.

Celle-ci pense que l'approfondissement du partenariat entre la Chine et l'UE créera de nombreuses opportunités pour les entreprises chinoises qui souhaitent se développer à l'étranger. « Les entreprises chinoises auront la possibilité de s'implanter plus facilement dans les pays européens, avec plus de garanties et moins de confusion qu'auparavant, et en obtenant davantage la confiance de leurs partenaires locaux. »

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