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Fonds sino-français : soutenir les PME prometteuses pour contrer le ralentissement économique

Par : Laura |  Mots clés : Chine, France, fonds, PME
French.china.org.cn | Mis à jour le 13-09-2013

Cai Mingpo, président de Cathay Private Equity, fait chaque mois le tour du monde, se déplaçant entre Beijing, Paris et New York. Son équipe et lui-même gèrent notamment le fonds sino-français pour les PME, créé en 2012 par une filiale de la Banque de développement de Chine (BDC) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) française.

Sur fond de crise de la dette dans la zone euro et de ralentissement de la croissance économique en Chine, le fonds sino-français pour les PME, le premier du genre entre les deux pays, a réalisé en un an des investissements dans deux entreprises chinoises et deux entreprises françaises des secteurs de la santé, de la logistique de la chaîne du froid et des hautes technologies.

La tactique de Cai Mingpo est de bâtir "un pont à double sens" en investissant dans des sociétés françaises mûres et en leur offrant un accès au marché émergent chinois, ainsi qu'en investissant dans des entreprises chinoises en forte expansion et en introduisant auprès d'elles des idées de recherche et de développement, des méthodes de gestion et une stratégie de marque européennes.

Fin août, le fonds sino-français et Cathay Capital ont conjointement injecté 120 millions de yuans dans l'entreprise Shanghai Zhengming Modern Logistics Co., Ltd., société chinoise spécialisée dans la logistique de la chaîne du froid.

Il s'agissait du premier investissement réalisé dans une entreprise chinoise par le fonds depuis sa création en septembre 2012.

"Cette somme tombe à pic pour une société en plein développement comme la nôtre", explique Yang Xinlin, vice-président de Zhengming Logistics.

Il ajoute que cet investissement financera la construction de nouveaux entrepôts frigorifiques à Beijing, Shanghai et Guangzhou et le renforcement du réseau national de logistique.

"La sécurité des aliments est une préoccupation majeure en Chine, et l'industrie de la chaîne du froid entre dans une époque clé. Zhengming ambitionne désormais d'atteindre les standards internationaux", poursuit le vice-président. Ce dernier partira fin septembre en France pour un voyage professionnel.

Ces dernières années, la création de fonds régionaux et de fonds inter-industriels est devenue une nouvelle forme de coopération financière internationale soutenue par le gouvernement chinois, constate Yao Ling, vice-directrice du département européen de l'Institut de recherche sur la coopération économique et commerciale internationale relevant du ministère du Commerce, ajoutant que cette tendance répond en partie aux difficultés de financement des PME prometteuses.

D'un côté, les difficultés de financement constituent un problème commun pour les PME chinoises et européennes. De l'autre, les investissements actifs entre la Chine et l'UE ne se portent pas toujours très bien. Selon un sondage publié en janvier par la Chambre de commerce de l'UE en Chine, 78% des entreprises chinoises sont confrontées à des problèmes dans la zone euro.

L'élément culturel est un obstacle important.

"Certaines entreprises chinoises sont obligées de s'internationaliser en raison d'une concurrence féroce sur le marché intérieur et de la restructuration économique. Des entrepreneurs investissent en Europe de la même manière qu'ils achètent un sac Louis Vuitton, injectant leur argent dans des entreprises européennes sans véritablement les comprendre", déplore Cai Mingpo, qui possède une expérience entrepreneuriale en France

Selon lui, les entreprises européennes en Chine se considèrent toujours comme des entreprises étrangères et sont inquiètes concernant la protection des droits de propriété intellectuelle. Ceci les empêche d'aller plus loin et d'explorer les marchés des petites et moyennes villes chinoises.

Ce qui est nécessaire dans ces investissements transnationaux, c'est de nouer une confiance entre l'investisseur, l'équipe de gestion du fonds et l'entrepreneur, explique-t-il.

L'entreprise française Flexitallic (ex-FDS Group), spécialiste des technologies d'étanchéité, notamment pour le secteur de la pétrochimie, a bénéficié en février du premier investissement du fonds. Elle a déjà ouvert une filiale en 2008 pour produire en Chine.

"Le partenariat avec le fonds sino-français et Cathay Capital nous permet de gagner beaucoup de temps et de rencontrer des clients potentiels au sein de grandes entreprises auxquelles nous n'aurions pas eu accès auparavant", indique le PDG de Flexitallic, Rémi Toledano, ajoutant avoir aussi voulu s'appuyer sur l'"incroyable réseau industriel" de la BDC.

Duan Lanchun, partenaire chinoise de Cathay Capital, souligne que le fonds sino-français est un investisseur sur le long terme accompagnant le développement des PME sur les marchés locaux. "Quand l'environnement macro-économique se porte moins bien, nous pouvons attendre longtemps avant de récupérer nos investissements afin de soutenir les entreprises dans lesquelles nous avons investi", a-t-elle expliqué.

Source: Agence de presse Xinhua
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