L'achat de terres par les Chinois à l'étranger ne devrait pas être critiqué

Par : Vivienne |  Mots clés : achat de terres,Chine,France
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-07-2013

Il y a quelques jours, l'APF a publié un article intitulé Pour nourrir l'Asie, les Chinois investissent au Canada, dans lequel elle mentionne la « menace chinoise à l'étranger ». Des immigrés chinois investissent, prétend l'article, des millions de dollars dans les prairies de l'ouest canadien et bâtissent des fermes géantes pour exporter des produits agricoles « sur l'autre rive du Pacifique », secrètement aidés par l'Etat chinois.

A cet égard, d'aucuns estiment que la presse française a mal interprété un certain nombre d'investissements chinois classiques et que, dans le processus actuel de mondialisation de l'économie, la Chine et la France doivent davantage se faire confiance.

Du point de vue des investisseurs chinois, il est tout à fait normal que les capitaux investis soient lucratifs, qu'il s'agisse d'investissements en faveur de l'immigration, du développement des entreprises ou de l'investissement en soi. Selon les études réalisées par plusieurs médias, l'achat de grandes parcelles de terre dans la Saskatchewen au Canada en vue d'une exploitation personnelle coûte extrêmement cher et est très risqué. C'est pourquoi les « propriétaires » choisissent de les sous-louer.

Si les « perspectives d'investissement dans les terres arables du Canada » ont fait l'objet d'un grand tapage médiatique et sur Internet au Canada et en Chine, c'est en grande partie dû aux agences spécialisées dans la vente de terres agricoles, qui travaillent dans ce sens en partenariat avec les sociétés d'aide à l'immigration. Ce projet d'investissement n'est donc rien d'autre qu'une pratique commerciale.

Ces investisseurs chinois sont omniprésents. Prenons l'exemple des investissements dans les terres agricoles. Le commerce des céréales, soutenu depuis plusieurs années par les gouvernements chinois et russe, a entraîné l'achat de grandes étendues de terres par des hommes d'affaires chinois en Russie. Les Chinois qui ont investi dans les terres fertiles du centre de la Russie ont réalisé d'importants profits. Les pays qui ont adopté des mesures protectionnistes à cet égard sont pourtant nombreux. Depuis plusieurs années, les gouvernements brésilien et argentin ont introduit une série de politiques pour limiter l'achat de terres agricoles par les étrangers et restreindre les grandes exploitations agricoles.

Mais l'APF donne une interprétation bien différente d'un tel comportement d'investissement, qui est en soi très fréquent : l'agence de presse affirme que le prix des terres a augmenté de 45% en trois ans à cause de manœuvres spéculatives des hommes d'affaires chinois, et fait couler beaucoup d'encre en soupçonnant que les achats de terres sont secrètement manœuvrés par le gouvernement chinois.

Le fait que la presse française s'intéresse à ce point à un projet d'investissement chinois au Canada dénote le désir et l'angoisse des Français face aux investissements d'un pays émergent comme la Chine. Le désir s'explique par les avantages économiques et en matière d'emploi que procure l'apport de capitaux d'un grand pays émergent dans le pays d'accueil, tandis que l'angoisse provient d'une fuite des ressources du pays d'accueil en raison des capitaux introduits par les grands pays émergents. De tels sentiments, aussi complexes qu'ils soient, ne peuvent faire l'objet d'aucune critique. La spéculation immobilière pratiquée par certains Chinois et les investissements déraisonnables des nouveaux riches dans le monde entier ternissent l'image des Chinois à l'étranger et poussent certains étrangers à voir les choses teintées de noir. Ce phénomène devrait dès lors interpeller les investisseurs chinois.

L'interprétation politique, quant à elle, provient d'une méfiance plus profonde. Toute pratique commerciale fait l'objet d'une interprétation politique, et ce n'est pas nouveau pour les investisseurs chinois. L'année dernière, alors que le promoteur immobilier chinois Huang Nubo prévoyait d'acheter des terres en Islande, certains médias se sont interrogés sur l'objectif politique d'une telle transaction. Bien que cette affaire soit depuis longtemps close, d'autres projets d'investissement similaires sont toujours en proie à ce genre de soupçons.

Véritable marché des investissements, la Chine est ouverte au monde et ce-dernier doit faire confiance à la Chine. Pour que s'établisse une telle confiance, des efforts doivent être consentis dans les deux sens.

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