La « théorie de l'austérité »
avancée en 2005 pourrait freiner la croissance du PIB en 2006,
première année du 11e plan quinquennal (2006-2010) : l'économie
chinoise continuera-t-elle à se développer à un rythme de 9% ?
L'orientation du PIB au cours de la
période couverte par le 11e plan quinquennal est devenue un
important sujet d'étude pour les économistes. Ces dernières années,
l'économie chinoise a connu un développement rapide, ce qui a
entraîné la surchauffe du secteur immobilier, mais aussi a permis à
sa balance commerciale d'être excédentaire. Par la suite, elle a
ralenti son rythme, mais au cours des deux premiers trimestres
2005, la croissance a enregistré encore un taux supérieur à 9%.
Un taux inférieur à
9%
Selon les prévisions des chercheurs
en macro-économie de Beijing, le taux de croissance du PIB pourrait
atteindre en 2006 un peu plus de 8%, soit un taux inférieur à
l'année 2005. Au cours de la période couverte par le 11e plan
quinquennal, ce taux approchera 9%, mais il ne pourra pas dépasser
9%.
Ces prévisions sont différentes de
celles faites à l'étranger. Par exemple, un journal économique du
Japon estime, que, compte tenu de son développement ces deux
dernières années, la Chine devra maintenir le taux annuel de
croissance de son PIB à 9% afin de procurer des emplois à dix
millons de personnes.
Les économistes chinois sont
en désaccord avec ces prévisions
« Pour doubler son PIB, la Chine n'a
qu'à maintenir son taux de croissance à 7%. Ces deux dernières
années, le développement trop rapide de son économie a provoqué une
pénurie de charbon, d'électricité et de pétrole, ainsi que
l'intensification de ses transports. De ce fait, comment la Chine
peut-elle se fixer un tel objectif au cours de la période couverte
par le 11e plan quinquennal ? » a souligné Fan Jianping, chercheur
au département de prévisions économiques du Centre national
d'information. D'après lui, un taux de 8% et 9% correspondrait au
potentiel de l'économie chinoise dans le cadre d'un
approvisionnement régulier.
D'après Song Guoqing, professeur au
Centre de recherche économique de l'Université de Beijing, si un
taux proche de 9% ne serait pas anormal pendant la période couverte
par le 11e plan quinquennal, un taux inférieur à 9% serait beaucoup
plus bénéfique.
L'investissement continuera
à être contrôlé
« En fait, l'objectif n'est pas la
clé », a dit Fan Jianping. « Suivant un cycle économique, au cours
des deux premières années du 11e plan quinquennal, l'économie
chinoise pourrait accélérer son développement avant de ralentir et
entrer doucement dans une phase de 'contraction'. »
Certains chercheurs indiquent que
l'amplitude de la croissance dependra de l'investissement mais que
pour l'instant tout reste incertain.
Wang Xiaoguang, directeur du bureau
macroéconomique de l'Institut de recherche macroéconomique relevant
de la Commission nationale pour le développement et la réforme, a
fait part de son inquiétude : « Ces dernières années, la croissance
de l'économie chinoise a toujours compté sur l'investissement, et
cette année, les exportations peuvent jouer un rôle positif dans ce
domaine. En 2006, le volume d'exportations diminuera certainement ;
à ce moment-là, si l'investissement continue à être réajusté, le
taux de coissance économique sera inférieur à 9%. Pourtant, au
cours des premières années du 11e plan quinquennal, il est possible
que l'investissement puisse connaître un rebondissement. »
« Si la croissance économique
dépasse 9% dans la première année du 11e plan quinquennal et que la
politique sur l'investissement s'assouplit, la surchauffe
économique pourrait se produire. Il faut éviter l'apparition de ce
phénomène en réduisant l'activité économique. » a déclaré Wang
Xiaoguang.
Zhong Wei, professeur au Centre de
recherche financière de l'Université normale de Beijing, prévoit
que l'investissement diminuera dans la première année du 11e plan
quinquennal. « Je suis convaincu que l'investissement diminuera en
2006 avec la baisse du volume d'exportations. » a dit Zhong Wei.
Les chiffres avancés par le professeur Zhong montrent que dans
certaines provinces économiquement développées, l'investissement a
diminué sensiblement. Par exemple au Guangdong, le taux de
croissance de l'investissement est de quelques 10%, alors que ce
taux est inférieur à 10% au Zhejiang.
« Si la Chine veut s'appuyer sur
l'investissement pour garder la croissance de son économie à un
taux de 9%, ce ne sera pas difficile. Mais, nous devons savoir si
cela est rationnel. » a poursuivi Wang Xiaoguang. Il espère que
l'année prochaine, l'investissement continuera à être réajusté et
la croissance économique ralentira tout en maintenant un taux de
plus de 8% ; la consommation sera enrouragée et le taux annuel de
croissance économique se maintiendra à environ 9% dans les 5 ans à
venir.
China.org.cn 2005/10/10
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