R. : Il y a dix ans, le terme « annexion » était inconnu en Chine. Aujourd'hui, où le marché chinois s'ouvre de plus en plus et la vague de l'annexion des entreprises du monde ne cesse de monter, les entreprises chinoises font face à une nouvelle époque. Les statistiques montrent qu'à la fin de 2005, la Chine avait directement investi plus de 50 milliards de USD à l'étranger, et qu'on comptait dans le monde plus de 10 000 entreprises à capitaux chinois, principalement dans les domaines de l'exploitation minière et énergétique, de l'équipement de télécommunication, de l'ordinateur et des installations de technologie informatique. De plus, les industries automobile, chimique, électronique et d'électroménagers ainsi que le secteur du transport aérien font aussi l'objet d'annexion ou de fusion de la part des entreprises chinoises.

Premièrement, depuis la mise en œuvre de la politique de réforme et d'ouverture sur l'extérieur en 1978, la Chine a établi son principe consistant à développer le marché intérieur et les débouchés étrangers, à tirer parti des ressources intérieures et extérieures et à encourager les entreprises chinoises à investir à l'étranger. En 2000, la Chine a fixé son objectif stratégique de quadrupler son PIB avant 2020, et pour réaliser cet objectif, l'augmentation des chiffres de vente des entreprises chinoises dépendra pour la plupart du marché international.

Deuxièmement, grâce à vingt ans d'efforts, bon nombre d'entreprises chinoises d'élite ont déjà acquis de l'ampleur, accumulé des fonds importants et sont capables d'annexion à l'étranger. D'ici 2010, ces entreprises ne feront de grandes choses dans le système industriel mondial qu'en réalisant des percées dans l'internationalisation.

Troisièmement, l'annexion et l'investissement dans les entreprises nouvellement fondées constituent deux modes d'investissement direct à l'étranger. Actuellement, il s'avère très difficile pour les entreprises chinoises d'ouvrir de nouvelles usines dans les pays développés d'Europe et d'Amérique où l'environnement du marché est déjà mûr, et il leur convient de se livrer à l'annexion caractérisée par un court délai, un mode souple et un large canal de rassemblement des fonds.

Quatrièmement, depuis longtemps les entreprises chinoises se procurent des techniques et de l'expérience de gestion de pointe principalement par le biais de la gestion à capitaux mixtes, et devenant ainsi des fournisseurs de main-d'œuvre bon marché et du droit d'utilisation gratuite du terrain. Si elles ne modifient pas ces actes à courte vue, elles finiront par être éliminées. Elles n'ont donc pas d'autre choix que de se livrer à l'annexion directe d'entreprises étrangères de pointe dans le but de mettre au point des techniques clés par elles-mêmes et d'introduire de l'expérience de gestion avancée.

Cinquièmement, vu la balance favorable qui existe depuis longtemps dans les domaines du commerce extérieur et de l'investissement international, la réserve de devises de la Chine a atteint 818,9 milliards de USD à la fin de 2005, exerçant ainsi une pression toujours croissante sur la réévaluation du yuan. Il est bon d'encourager les entreprises chinoises à investir à l'étranger pour atténuer les frictions commerciales et la pression de la réévaluation du yuan.

De là il ressort que l'annexion à l'étranger est une étape inévitable que les entreprises chinoises doivent traverser en réalisant leur stratégie de développement, et non une idée bizarre qui leur vient. En se livrant à la fusion à l'étranger, les entreprises chinoises doivent naturellement faire face à d'innombrables défis et risques, comme la fixation des prix d'achat, l'évaluation des risques financiers, la gestion des entreprises dans des pays de culture différente et l'inquiétude des pays occidentaux pour leur sécurité. L'annexion se pratique depuis plus d'un siècle. Par comparaison avec les pays occidentaux, nous ne sommes que des écoliers ; nous devons donc nous efforcer d'étudier. C'est seulement en sachant apprendre que nous pourrons réaliser notre objectif de nous livrer à des activités d'annexion à l'étranger.