Sadi Kaymaz, envoyé spécial en Chine de l'Agence Dogan Presse de Turquie, vit en Chine depuis cinq ans. Cette année, il a participé pour la première fois aux reportages sur les deux sessions. Le 11 mars, il a accordé une interview à China.org après une conférence de presse dans le cadre de la 3e session de la XIe APN. Ce journaliste courtois et élégant nous a confié ses points de vue sur la Chine.

« La vitesse du développement de Chine dépasse mes attentes »

« Il y a dix ans, j'ai commencé à suivre de près la Chine. D'une part, cela concerne mon travail, d'autre part, c'est également un intérêt personnel. J'ai prévu que la Chine monterait sur la scène internationale, mais la vitesse de son développement dépasse mes attentes », s'est exclamé Sadi Kaymaz.

En tant que journaliste spécialisé dans le domaine de l'économie et la finance, Sadi Kaymaz a toujours porté son attention sur le développement de l'économie chinoise. D'après lui, dans une certaine mesure, la crise financière mondiale permet à la Chine de réduire la distance qui la sépare des pays développés.

« La Chine devient le plus grand pays exportateur en remplaçant l'Allemagne. Presque personne n'avait suffisamment confiance pour garantir une croissance de 8% en 2009 au cours de la crise financière, mais la Chine l'a fait. Nous sommes réellement surpris des prouesses de la Chine ».

« Les valeurs traditionnelles chinoises influencent les prix du logement »

A propos des prix du logement en Chine, qui ont beaucoup intéressé le public au cours des deux sessions 2010, Sadi Kaymaz a une opinion originale : « En Chine, un grand nombre de jeunes achète des appartements, alors que certains viennent de terminer leur études. Les jeunes n'ont pas assez d'argent, donc leurs parents doivent payer pour ces appartements. Mais en Turquie, la plupart des gens achètent un appartement après trente ans ».

Selon M. Sadi, ce phénomène (les jeunes qui sont impatients d'acheter un appartement) est à mettre en rapport avec les valeurs traditionnelles chinoises. Il pense qu'elles insistent sur la stabilité et l'épargne, surtout grâce au logement. « Les prix du logement ne peuvent donc pas baisser », a-t-il expliqué.

« Les incompréhensions sur la Chine vont s'atténuer avec la multiplication des échanges »

« Avant mon arrivée en Chine, beaucoup d'étrangers pensaient que la Chine était un pays pauvre. Puis nous avons réalisé que la Chine a beaucoup plus de riches que nous le pensions. Cependant, si l'on considère le produit national brut par habitant, la Chine reste derrière nombre d'autres pays », a déclaré Sadi Kaymaz.

Selon lui, les incompréhensions sur la Chine sont provoquées par le manque d'information. « Il y a cinq ans, seules la BBC et CNN évoquaient régulièrement la Chine, et les reportages étaient très rares. Mais maintenant, de nombreux sites d'information de l'étranger, des agences de presse, des observateurs et des journalistes suivent de près chaque mouvement du pays. En outre, les médias chinois en langue étrangère augmentent sans cesse, et dialoguent directement avec le monde », a-t-il souligné.

Concernant les reportages négatifs sur la Chine publiés par les médias étrangers, Sadi Kaymaz a déclaré : « Tout d'abord, il n'y a pas un soi-disant ‘média étranger'. Il faut les distinguer : les médias britanniques, américains ou bien turcs. Et puis, l'attitude de chaque média sur la Chine est différente. Enfin, les médias tendent à préférer les informations négatives, c'est leur spécialité ».

« Je suis en Chine depuis plusieurs années, et je n'ai pas la prétention de tout connaître. Chaque jour, je sens que ma connaissance sur la Chine devient de plus en plus abondante et profonde. Je souhaite davantage d'échanges entre les médias chinois et étrangers. Je suis convaincu que toutes les incompréhensions sur la Chine disparaitront grâce à des échanges croissants ».