Le 8 mars, une interview collective organisée par le centre d'information des deux sessions, ayant pour sujet « maintenir la stabilité du développement de l'économie rurale et de l'agriculture », a eu lieu dans la salle polyvalente du centre. Deux responsables du ministère chinois de l'Agriculture, Wei Chao'an et Chen Mengshan, ont répondu à cette occasion aux questions des journalistes.
Une journaliste a posé la question suivante : « La Chine a connu une pénurie de main-d'œuvre dans plusieurs provinces. Pourtant, des nongmingong (travailleurs migrants d'origine paysanne) ne peuvent pas trouver de bons emplois dans les villes. Quelle est votre opinion sur cette contradiction, et quelles mesures seront prises pour le transfert professionnel des nongmingong ? »
D'après M. Wei, il faut analyser en profondeur la pertinence du terme « pénurie de main-d'œuvre ». « Le problème actuel existe dans la contradiction entre les difficultés des entreprises à recruter du personnel et la mobilité des travailleurs ruraux. Les régions rurales sont toujours dans un état sous-emploi. De plus, l'augmentation de la main-d'œuvre depuis des années, ainsi que les travailleurs mis au chômage par le progrès des techniques agricoles ont créé un excès d'offre, non seulement actuellement, mais aussi pour le futur ».
M. Wei a évoqué les statistiques officielles. En 2008, on comptait environ 90 millions de travailleurs en surplus dans les régions rurales. Ces dernières années, le taux d'insertion professionnelle a connu une augmentation stable. Selon le bureau statistique national, en 2009, le nombre total de nongmingong s'élevait à 229,78 millions, soit augmentation de 4,36 millions (1,9 %) par rapport à l'année 2008. 145,33 millions d'entre eux quittaient leur pays natal, une augmentation de 4,92 millions (3,5 %).
D'après M. Wei, les difficultés des entreprises dans les zones littorales pour recruter des employés sont causées par plusieurs facteurs. Premièrement, la reprise économique conduit à l'augmentation du besoin de main-d'œuvre, pour une offre trop faible.
Deuxièmement, c'est le développement des régions centrales et celles dans l'ouest de la Chine, notamment dans les secteurs secondaires et tertiaires, qui attirent de nombreux paysans avec l'opportunité de rester près de chez eux.
Troisièmement, les bas salaires dans quelques régions ne suffisent pas à attirer les travailleurs. Les nouveaux nongmingong ont davantage de revendications que leurs prédécesseurs.
Quatrièmement, le système de recherche d'emploi pour des nongmingong est encore limité, avec un manque d'information et de communication entre les entreprises et les employés potentiels. Enfin, il existe des politiques bénéfiques pour les paysans, qui incitent nombre de nongmingong à travailler chez eux ou faire d'autres métiers. Selon M. Wei, pour promouvoir la recherche d'emploi des paysans, les secteurs concernés doivent prendre des mesures.
Tout d'abord, il faut améliorer le service d'information sur les emplois disponibles et promouvoir les possibilités de déplacement des travailleurs entre leur lieu de travail et leur pays natal. Tous les organismes de recherche d'emploi doivent être ouverts gratuitement aux nongmingong.
Deuxièmement, il faudra renforcer et élargir les formations.
Troisièmement, la rémunération des nongmingong doit être augmentée par les entreprises. Il est également nécessaire de promouvoir le système de protection des nongmingong et améliorer les conditions de travail.
Quatrièmement, les nongmingong doivent être assistés dans leur adaptation à la vie urbaine, l'urbanisation des régions rurales doit se poursuivre, ainsi que la réalisation des politiques dans les villes et bourgs d'installation.
Enfin, il faut protéger le droit de démission des paysans. Les secteurs concernés vont fournir tous leurs efforts pour résoudre ces problèmes. |