Que pensez-vous des problèmes environnementaux auxquels est confrontée la Chine ? Quels sont les progrès obtenus par la coopération entre la Suisse et la Chine dans le domaine de l'environnement ?

China.org.cn : La Chine fait en ce moment face à une série de défis environnementaux engendrés par la croissance de son économie. En tant qu'ambassadeur de la Suisse, un pays développé mondialement réputé pour la qualité de son environnement, que pensez-vous des problèmes environnementaux auxquels est confrontée la Chine ? Quels sont les progrès obtenus par la coopération entre la Suisse et la Chine dans le domaine de l'environnement ?

Jean-Jacques de Dardel : Je pense qu'ils [les problèmes environnementaux] sont immenses. Lorsqu'on habite à Beijing, on s'en aperçoit soi-même assez facilement. Je pense également qu'ils ont été reconnus et que ceci est le début d'une nouvelle phase qui, comme souvent en Chine, ne se prolongera pas vers l'éternel et l'infini mais au contraire, le dynamisme de la Chine permettra également à l'ensemble du pays de faire face et de faire front plus vite qu'ailleurs peut-être. D'ailleurs, les engagements pris par votre président, Xi Jinping, à la COP21 récemment à Paris, sont un garant de ce que cette direction sera maintenue. Je vous dirai également, puisque vous vous référez à la Suisse, que oui, effectivement, nous avons su préserver notre environnement, nous avons développé beaucoup de technologies de pointe dans ce domaine-là, mais cela vient de nous-mêmes : nous avions des problèmes environnementaux causés par notre propre développement. Il y a un certain temps, nos eaux, nos lacs, nos rivières étaient pollués, nos sols étaient gorgés de produits chimiques, nous avions beaucoup de pollution de l'air – importée, certes –, nous avons donc développé des techniques, des attitudes et des responsabilités individuelles parce que fondamentalement, ce qui change la donne, c'est la responsabilité individuelle, la prise en considération de ce que chacun peut faire, qui vous permet de donner l'image d'un pays aujourd'hui propre et dont l'environnement est préservé. Nous ne sommes pas du tout des donneurs de leçons, nous sommes des échangeurs : nous aimons les échanges d'informations, et nous pensons pouvoir, ici et là, contribuer justement, à la vélocité avec laquelle la Chine s'attaque à ses problèmes. Nous avons d'ailleurs développé, d'entente avec différentes autorités chinoises, beaucoup de programmes à cet effet.

Nous travaillons déjà depuis longtemps sur des questions environnementales d'une manière générale. Par exemple, vos nappes phréatiques, ici au nord de la Chine, souffrent et nous apportons de l'expertise en matière de gestion de l'eau. Nous avons développé des programmes également de soutien au développement des grandes villes chinoises et nous avons tout un programme d'appui à des villes aux émissions de carbone réduites (low carbon cities). Nous développons également des expertises et des plans de développement des infrastructures, urbaines ou autres, permettant l'économie des moyens dans le fonctionnement d'une société urbaine. Tout ceci, visant naturellement la réduction des émissions et un impact climatique et environnemental moindre. Un exemple, encore, qui est bien quotidien : l'aide à l'installation de filtres à particules pour tous les équipements et les véhicules industriels.