Malgr� un nombre croissant de gratte-ciel qui s'�l�vent � la place de la capitale antique chinoise, Beijing s'efforce d'�viter de devenir un autre Tokyo, New York ou Hong Kong, symbole de la croissance et de la modernisation.
Pourtant, Beijing, connue pour sa culture glorieuse, ses traditions architecturales et ses merveilles, acc�l�re la marche vers une m�tropole unique avant les Jeux Olympiques de 2008, qui combinera tours modernes avec architecture historique pour se distinguer d'autres villes du monde.
Beijing est devenue la destination de visiteurs venus du monde entier en raison de ses 3 000 ans d'histoire et de patrimoine, selon des arch�ologues.
Ces facteurs ont pouss� la ville � accro�tre ses efforts pour prot�ger ses sites historiques afin de permettre � son charme de survivre aux constructions massives n�cessaires au d�veloppement urbain et � sa croissance d�mographique.
La Grande Muraille, la Cit� Interdite ainsi que les jardins imp�riaux tels que le Palais d'Et�, les Ruines du Yuanmingyuan, sont mondialement c�l�bres, pourtant ils ne repr�sentent qu'une partie de l'antique civilisation chinoise, a affirm� Shu Yi, conservateur du Mus�e national de la Litt�rature moderne chinoise.
Pour conna�tre compl�tement la ville, il est n�cessaire de visiter les r�sidences traditionnelles de Beijing, appel�es �galement "siheyuan" (cours carr�es closes), a ajout� Shu, le fils de feu l'�crivain chinois de renom Lao She.
Ce genre de cour, qui remonte � plus de 800 ans, lorsque Beijing a commenc� sa construction en tant que capitale, est form� par des chambres donnant sur la cour enferm�e par une enceinte. Depuis lors, le "siheyuan" est devenu le style architectural le plus typique.
Une telle r�sidence offre de l'espace, du confort, du calme et suffisamment de lumi�re et il est bon pour la s�curit� et la protection contre la poussi�re et les temp�tes de sable.
Les chefs de famille vivaient dans les principales chambres ensoleill�es et leurs enfants dans les chambres de c�t�. Les chambres en face �taient utilis�es en g�n�ral pour l'�tude, les salons, les logis pour les servants ou le stockage.
Ces cours ensoleill�es et fleuries peuvent non seulement loger des familles nombreuses de plusieurs g�n�rations, mais aussi abriter des palais anciens, bureaux, temples et monast�res.
Les "Siheyuan", comme les "Hutong" les reliant, pr�sentent une image unique de l'antique Beijing que feu l'architecte chinois Liang Sicheng consid�ra comme un chef-d'oeuvre.
Bon nombre d'architectes �trangers firent �galement l'�loge de l'architecture historique de Beijing. Feu l'architecte am�ricain Henry Bacon qui con�ut le M�morial Lincoln � Washington, affirma que la ville de Beijing �tait le plus grand projet individuel de l'humanit� sur la plan�te.
La majorit� des siheyuan qui existent encore furent construits durant les dynasties des Ming et des Qing (1368-1911), lorsque leur d�veloppement atteignit son apog�e.
Au lendemain de la fondation de la Chine Nouvelle en 1949, Liang proposa qu'une nouvelle ville soit construite dans la banlieue ouest de Beijing pour prot�ger la vieille ville.
Il est regrettable que sa proposition n'ait pas �t� adopt�e, ceci a conduit � la d�molition de nombreux sites historiques dont l'antique enceinte de la ville qui fut d�truite pour la construction d'un m�tro et d'un boulevard p�riph�rique.
Un grand nombre de siheyuan -- d'anciennes demeures de la famille royale -- ont �t� transform�s en mus�es, maisons pour de hauts dirigeants ou bureaux du gouvernement.
Pourtant, bon nombre de siheyuan sont de nouveau menac�s par la destruction, car leur structure � un �tage fournit moins de logements que les hauts immeubles qui les remplacent.
De 1990 � 1998, 4,2 millions de m2 de maisons d�labr�es, dont la plupart �taient des siheyuan ont �t� d�molies.
La disparition des siheyuan a suscit� une grande inqui�tude parmi le public.
"J'esp�re que les bulldozers ne d�moliront pas l'histoire de Beijing", a affirm� Li Mingtao, architecte en chef du Beijing Institute of Architecture and Design.
Pour sauver les sites historiques locaux, Beijing a pris une s�rie de mesures destin�es � prot�ger son patrimoine. Ces mesures visent � accro�tre des fonds d'am�nagement et � d�molir les buildings modernes qui ne s'accordent pas avec l'architecture traditionnelle.
Depuis fin 2000, la ville a d�sign� 40 zones de protection, dont 30 se trouvent dans la vieille ville. S'�tendant sur 1 278 ha, ces zones repr�sentent 21% de la vieille ville.
Un plan de protection de la ville imp�riale aux alentours de la Cit� interdite a �t� trac� par le gouvernement municipal et d�battu par les autorit�s sup�rieures.
Conform�ment � ce plan, le nombre de r�sidents permanents ( quelque 70 000), sera r�duit peu � peu � 40 000.
Plus de 60 sites historiques et culturels sont inscrits sur ce plan, de m�me que 137 "hutong".
"Ce plan de protection de la ville imp�riale contribue � la conservation de Beijing comme ville historique et culturelle, a affirm� Mei Ninghua, directeur du Bureau de Protection du Patrimoine culturel de Beijing.
Dans la reconstruction de la vieille ville, Beijing a fix� la pr�servation des sites historiques et du patrimoine culturel comme une priorit�.
Des experts qualifient de "clairvoyante" cette d�cision, disant qu'elle constitue le plus grand projet de conservation de la ville depuis 1949.
La cr�ation d'un nouveau Beijing moderne est n�cessaire pour accueillir les Jeux Olympiques de 2008, qui selon certains experts, constituent un d�fi pour les urbanistes de Beijing.