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Les paysages naturels exceptionnels des monts Tianshan

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 08. 2019 | Mots clés : monts Tianshan

La prairie de Bayanbulak, située au pied des monts Tianshan dans le Xinjiang

JIAO FENG, membre de la rédaction

Les monts Tianshan sont une vaste chaîne de montagnes coiffées de glaciers spectaculaires qui se situe dans l’extrême nord-ouest de la Chine. Le site, qui abrite une flore et une faune indigènes extraordinaires, présente des paysages d’une beauté saisissante. C’est également un exemple exceptionnel d’écosystème propre aux vastes régions montagneuses tempérées arides.

La chaîne de montagnes Tianshan est l’une des sept plus grandes chaînes de montagnes au monde. Située au cœur du continent eurasiatique, elle s’étend sur 2 500 km et traverse la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan. C’est la chaîne de montagnes la plus éloignée de tout océan. La partie chinoise des monts Tianshan s’étend sur 1 760 km et représente environ deux tiers de l’ensemble de la chaîne de montagnes qui divise la région autonome ouïgoure du Xinjiang en deux parties, avec le bassin du Tarim au sud et le bassin du Junggar au nord, et qui donne à la région sa particularité géologique.

En juin 2013, le site des montagnes Tianshan a été classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Il comprend quatre éléments, Tomour, Kalajun-Kuerdening, Bayanbulak et Bogda.

Un carrefour de l’ancienne Route de la Soie

La région autonome ouïgoure du Xinjiang se situe au cœur du continent eurasiatique. C’est une région extrêmement sèche en raison de son éloignement de l’océan. Pourtant, elle comprend plus de 10 000 glaciers qui servent de réservoirs à l’ensemble de la région. Plus de 370 rivières et lacs trouvent leur source dans cette région. En raison des différences de températures et de climat, les paysages du Xinjiang combinent des éléments naturels extrêmement contrastés, ce qui leur confère un caractère unique. Caché au cœur de déserts de sable, on découvre un paysage de conte de fées constitué de hautes montagnes couronnées de glaciers, d’épaisses forêts, de marais verdoyants, ainsi que de rivières et de lacs limpides. Le contraste visuel entre les zones stériles et désertiques et les terres luxuriantes est tout simplement saisissant.

De nombreuses variétés de fruits sont cultivées dans la région qui entoure les monts Tianshan, ce qui explique en partie le tracé de l’ancienne Route de la Soie. Celle-ci reliait la Plaine centrale aux régions occidentales, permettant d’acheminer raisin, trèfles, lin, melons et pêches des régions occidentales vers l’intérieur de la Chine. Bénéficiant du climat aride, d’une longue durée d’ensoleillement due au haut degré de latitude et de la forte amplitude thermique entre le jour et la nuit, les fruits cultivés dans cette région sont particulièrement sucrés.

Les échanges commerciaux entre l’Est et l’Ouest ont également enrichi la diversité culturelle de la région des monts Tianshan qui constitue le point de convergence des pensées et des arts de l’Orient et de l’Occident et qui abrite des groupes ethniques variés. C’est à travers cette région que les grandes religions comme le bouddhisme, le christianisme et l’islam sont parvenues dans la Plaine centrale de la Chine. Des instruments de musique comme le konghou (un instrument à cordes ancien), le qiangdi (une flûte de l’ethnie minoritaire qiang) et le pipa (instrument à quatre cordes), pour n’en citer que quelques-uns, sont arrivés dans cette région et se sont intégrés à la culture locale. Cette diversité culturelle a favorisé le développement de groupes ethniques aux traditions variées et participe à enrichir la culture chinoise dans son ensemble.

Le lac Tianchi

Le mont Bogda, situé dans la partie orientale des monts Tianshan, est le troisième plus haut sommet des monts Tianshan, et également le plus connu.

En mongol, le mot Bogda signifie « dieux » ou « divinités ». Les groupes ethniques nomades de la région ont pour coutume de vénérer les monts. Le mont Bogda étant particulièrement impressionnant, il est considéré comme une montagne sacrée par la population locale. En voyant la montagne, les cavaliers mettent pied à terre et les marcheurs se prosternent. Bodga est célèbre pour son exotisme mais il est aussi considéré comme un massif particulièrement dangereux. Son sommet est enneigé toute l’année. Le massif est couvert de forêts vierges et d’alpages luxuriants. En juillet et en août, les différences de température sont telles entre le pied et le sommet de la montagne que l’on a l’impression de passer par les quatre saisons dans la même journée. À la limite de la partie enneigée, on trouve de nombreuses variétés de fleurs rares qui ne poussent que dans les montagnes enneigées toute l’année, comme le lotus des neiges, le trolle de Chine, la parnassie des marais, etc. Les graines de ces plantes peuvent germer à des températures inférieures à zéro et les semis les plus robustes peuvent supporter des températures extrêmes allant jusqu’à -30° C.

Le lac Tianchi se trouve sur le versant nord du mont Bogda. Dans la mythologie chinoise, les êtres célestes y ont élu domicile. Le lac est un site touristique de niveau 5A. Il se trouve à 1 910 m d’altitude et sa profondeur atteint les 105 m. Les sommets enneigés, les glaciers, les forêts, les alpages et le lac constituent un paysage pittoresque. Même au milieu de l’été, la température du lac demeure relativement basse, ce qui en fait une station estivale idéale.

Un terrain de reproduction idéal

Bayanbulak se situe dans le bassin des contreforts sud des monts Tianshan. Ce site, entouré de sommets enneigés, comprend des prairies alpines, des marais et des alpages. Le relief est doux, l’eau et la végétation sont abondantes. C’est l’une des principales bases d’élevage du Xinjiang.

En mongol, Bayanbulak signifie « source éternelle ». L’ensemble du site abrite plus de 1 000 sources d’eau qui convergent avec les eaux des glaciers et s’écoulent vers le bassin, formant la sinueuse rivière Kaidu. Autrefois, la rivière Kaidu alimentait les prairies en eau, formant des lacs plus ou moins grands, des marais et des marécages.

Le site est vallonné et se caractérise par une écologie exceptionnelle. En raison du peu d’activités humaines, la zone abrite de nombreuses espèces de plantes rares et constitue un site de reproduction idéal pour les cygnes sauvages ainsi que d’autres animaux.

C’est aussi là que se trouve le légendaire lac des Cygnes qui est en réalité un vaste marais verdoyant regroupant de nombreux lacs interconnectés. Les tons bleus et verts qui s’entrelacent composent un tableau de toute beauté. Le climat y est humide et frais. Bayanbulak est la première réserve naturelle consacrée aux cygnes en Chine et elle comprend la plus grande population de cygnes sauvages du pays. La région attire de nombreuses autres espèces d’oiseaux aquatiques tels que les canards et les oies, et constitue un terrain de reproduction et un habitat estival idéal pour ces oiseaux. Chaque année, à l’arrivée du printemps, lorsque la glace et la neige commencent à fondre et que les fleurs bourgeonnent, des groupes d’oiseaux viennent se poser sur le lac. Ils viennent de régions lointaines, d’Inde, du Myanmar, du Pakistan, voire même de la mer Noire et du bassin méditerranéen. Ils arrivent en grand nombre pour se reproduire dans les prairies luxuriantes. Puis, à l’approche de l’hiver, les oiseaux rassemblent leur famille et s’envolent vers le sud, au-delà de l’Himalaya.

Chaque année, les prairies de Bayanbulak s’animent à l’occasion de la fête du Naadam. Vers la fin du mois de juillet, la population locale commémore le retour de la tribu de Turgut sur sa terre d’origine en 1771. Pendant les festivités, différentes activités sont organisées : courses à cheval, combats de lutte, courses de yacks, spectacles de chant et de danse, défilés en costumes traditionnels, ainsi qu’une compétition intitulée « les trois trésors de Bayanbulak » au cours de laquelle les visiteurs peuvent admirer les magnifiques chevaux de Bayanbulak, les moutons à tête noire et les puissants yacks semi-sauvages. Autour des feux de camp, ils peuvent goûter des spécialités régionales et se familiariser avec les coutumes locales.

Un lieu de protection des animaux sauvages

Les sites de Kalajun et de Kuerdening sont situés dans les contreforts nord de la partie occidentale des monts Tianshan. Kalajun est un mot kazakh qui signifie « désert noir recouvert d’herbe ». À plus de 2 000 m d’altitude, d’immenses champs de fleurs parsemés de yourtes blanches se mêlent à des prairies d’un vert éclatant où broutent ça et là quelques troupeaux de moutons alors qu’au loin, des forêts d’un vert soutenu dessinent le contour de profonds canyons et soulignent les lignes de crête des chaînes de montagnes aux sommets enneigés. À l’horizon, le ciel, d’un bleu pur constellé de quelques nuages blancs descend sur les montagnes. Avec son écosystème unique et bien préservé, la prairie de Kalajun offre un parfait exemple des forêts de conifères et des prairies d’altitude des monts Tianshan.

En se dirigeant vers l’est depuis les contreforts nord des monts Tianshan, on arrive au site de Kuerdening. Cette route constitue un chemin de randonnée populaire du Xinjiang. Le site de Kuerdening se trouve au cœur d’une vallée montagneuse qui s’étend du nord au sud. Le climat y est agréable tout au long de l’année, plutôt chaud en hiver et relativement frais en été. Avec, ses immenses prairies vallonnées, parsemées de forêts, de gorges profondes, de marais et d’arbustes qui côtoient des paysages typiques du sud de la Chine, ce site est un véritable paradis pour les voyageurs en quête de panoramas époustouflants.

De nombreuses rivières prennent leur source dans les montagnes qui entourent le site. Partout, on peut ramasser des fraises et des champignons. La forêt est l’une des plus florissantes des monts Tianshan et on y trouve la plus grande forêt d’épicéas du pays en termes de superficie et de variétés. Le site héberge également de nombreux animaux sauvages. Avec plus de 1 000 variétés de végétaux supérieurs, 146 espèces de vertébrés terrestres et 196 espèces d’insectes dont une trentaine d’espèces répertoriées sur la liste des espèces animales protégées, le site a reçu l’appellation de « réserve nationale naturelle des monts Tianshan occidentaux ». Il a également été reconnu comme étant un « bassin génétique naturel » pour les espèces d’animaux sauvages de l’arrière-pays du continent eurasiatique.

Des reliefs vertigineux

Le pic de Tomour est le plus haut sommet des monts Tianshan. Il culmine à 7 443 m d’altitude. Afin de protéger les glaciers et la forêt, les communautés biologiques et l’environnement écologique, une zone de 1 000 km2 autour du sommet principal a été classée réserve naturelle.

Avec plusieurs centaines de glaciers dont le Khan Tengli est le plus impressionnant, le pic de Tomour est l’une des trois zones au monde qui concentrent le plus de glaciers. Des lacs gelés insondables, des crevasses de plusieurs centaines de mètres de profondeur, des sculptures de glaces naturelles en forme de tours, de cônes ou de champignons, des cavités aux reflets bleu clair et des rivières qui s’écoulent sous la glace sont les joyaux de ce merveilleux paysage.

Situé sur le versant sud des monts Tianshan, le Grand Canyon de Tomour est composé de trois grands canyons, de douze grandes vallées affluentes et de centaines de vallées affluentes secondaires. Résultant à la fois de l’érosion éolienne, de l’érosion fluviale, de la tectonique et de la formation de roches de sel, ce vaste canyon est particulièrement précieux d’un point de vue géologique. Les deux côtés du grand canyon sont couverts de 48 milliards de tonnes de dépôt de sel, ce qui suffirait à nourrir la population mondiale en sel pendant 200 ans. Outre des glaciers et canyons spectaculaires, le site de Tomour recèle de nombreuses sources chaudes comme la source chaude d’Alxa située dans la partie orientale de la vallée de la rivière Muzhaerte nord. Cette région constitue aujourd’hui une station thermale réputée du Xinjiang. Ces sources chaudes contiennent des traces de sulfure, de soude et d’autres minéraux qui ont de nombreuses vertus thérapeutiques. Chaque été, dans un rayon de 100 km, des habitants de la région font le trajet à cheval pour venir s’y baigner et se reposer.


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Source:La Chine au Présent