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Un paradis naturel encore intact

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 07. 2019 | Mots clés : Hoh Xil,Qinghai-Tibet

Un exemple des somptueux paysages du Hoh Xil

JIAO FENG, membre de la rédaction

La réserve naturelle du Hoh Xil est située au cœur du plateau Qinghai-Tibet. Elle est également surnommée la « zone interdite aux humains » ou la « terre mystérieuse », car il n’y a pas âme qui vive dans cet environnement naturel inhospitalier. Figurant parmi les quelques régions sur Terre peu connue de l’homme, elle demeure un paradis naturel intact.

Située à la pointe nord-est du plateau Qinghai-Tibet, la réserve naturelle du Hoh Xil comprend une vaste étendue de montagnes et d’alpages à plus de 4 500 m d’altitude. Cette réserve naturelle à l’environnement primitif extrêmement bien préservé dans le monde est actuellement, à l’échelle de la Chine, l’une des plus grandes et des plus hautes réserves naturelles, ainsi que celle abritant le plus de ressources fauniques.

En 2017, la réserve naturelle du Hoh Xil a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial. La zone proposée pour inscription, couvrant environ 37 000 km2, s’étend sur les districts de Zhidoi et de Qumarleb, dans le département autonome tibétain de Yushu, qui fait partie de la province du Qinghai dans l’ouest de la Chine. Elle est complétée par une zone tampon, qui de son côté s’étire sur 23 000 km2, ce qui porte la superficie totale à environ 60 000 km2.

Des dunes de sable onduleuses, d’imposantes montagnes aux pics enneigés, des lacs aux eaux limpides, des marais vert foncé, des espèces sauvages prolifiques, ainsi que des nuages flottant sous une brise légère… Toutes ces richesses composent un paradis atypique. Cette zone est peut-être interdite aux humains, mais il n’empêche qu’elle constitue un eldorado pour la vie sauvage. Il s’agit d’ailleurs d’un lieu mystérieux qui fait l’objet de recherches scientifiques et d’un monde secret qui incite les explorateurs à venir fouiller encore et encore ses moindres recoins.

Un décor unique sur un plateau

D’après la science moderne, le plateau Qinghai-Tibet aurait émergé à la suite d’un mouvement de la croûte terrestre.

Il y a près de 300 millions d’années, le Hoh Xil était encore un océan. Par la suite, le mouvement de l’écorce terrestre a refermé l’océan, ce qui a provoqué la brusque élévation du plateau Qinghai-Tibet. Avec ses amples bassins sédimentaires enclavés dans un enchevêtrement de monts et de sommets, la vaste région sauvage du Hoh Xil a vu le jour. Des mouvements géologiques complexes ont façonné le Hoh Xil en un relief de hauts plateaux intégrant alpages, larges vallées, glaciers, sources chaudes, rivières et lacs.

Le Hoh Xil domine à une altitude moyenne de 5 000 m, ce qui en fait l’un des points de vue les plus élevés du plateau Qinghai-Tibet. Forcément, dans ce monde en haute altitude, il fait un peu frisquet, avec des températures pouvant atteindre jusqu’à -46,2° C. Plus de 90 % du territoire est recouvert de permafrost d’une épaisseur de 80 à 120 m. En outre, l’on peut voir d’immenses glaciers sur les hautes montagnes, ainsi que d’autres plus petits un peu partout dans la réserve. Les glaciers et le permafrost forment d’impressionnants réservoirs d’eau solides. D’ailleurs, ces glaciers et monts enneigés, à la fonte des glaces, alimentent les eaux des fleuves Yangtsé, Jaune et Lancang.

La réserve naturelle du Hoh Xil se caractérise par son nombre colossal de lacs. Selon les statistiques, la région compte six lacs d’une superficie supérieure à 200 km2, 107 lacs d’une superficie supérieure à un kilomètre carré et plus de 7 000 lacs faisant moins d’un kilomètre carré. En conséquence, elle est parfois appelée la « terre aux mille lacs ». Les lacs épars et la surface d’aplanissement bien préservée du plateau donnent lieu à un panorama d’une rare beauté. En outre, les conditions naturelles rudes et l’absence d’habitants font du Hoh Xil un lieu de choix pour préserver l’environnement d’origine et le paysage naturel unique du plateau.

Les conditions géographiques et les caractéristiques climatiques uniques au cœur du plateau Qinghai-Tibet ont créé un écosystème singulier dans cette région de haute altitude, qui témoigne de l’histoire du développement de la Terre et du processus évolutif de la vie. Le bleu du ciel, le blanc des montagnes enneigées, le jaune ocre de la terre, le vert des lacs, le gris de la flore alpine et le marron des antilopes composent une palette de six couleurs se mélangeant et se contrastant, et offrent ainsi un régal pour les yeux. La région est ornée de gigantesques montagnes aux cimes enneigées, de magnifiques glaciers, de lacs cristallins, d’étendues sauvages s’étirant à perte de vue et du vaste désert de Gobi. Toute l’année, de ce territoire désolé qu’est le Hoh Xil émane une sorte de beauté pure. Ce vaste désert verdoyant tranche avec les lacs de montagne aux eaux limpides, et les fleurs sauvages qui s’épanouissent dans les prés l’été donnent encore de la vitalité à cette région sauvage. Pendant les mois d’hiver, la neige blanche aux reflets éclatants tire à l’horizon une ligne ininterrompue semblant relier ciel et terre. À ce décor s’ajoutent de nombreux paysages naturels particuliers, tels que les glaciers de vallée, les monticules gelés, les lacs de plateau colorés, les « fleurs de sel » qui éclosent au bord des lacs salés, ainsi que les sources d’eau bouillonnante sous les glaciers, dont la température peut atteindre 91° C. Ce sont autant d’attractions touristiques uniques que réserve le Hoh Xil.

Un paradis pour la faune sauvage

Bien que les conditions naturelles de la réserve naturelle du Hoh Xil soient difficiles, à tel point qu’il est impossible pour l’homme de vivre en ce lieu, il s’agit en revanche d’un paradis où abondent les espèces sauvages. Des petits animaux comme les pikas, les lapins endémiques du plateau et les alouettes hausse-cols, aux ongulés comme les antilopes, les gazelles et les ânes sauvages du Tibet, en passant par les prédateurs comme les faucons, les lynx et les loups : tous sont les véritables maîtres qui règnent sur cette nature sauvage.

C’est d’ailleurs grâce aux antilopes du Tibet et à l’équipe Wild Yak constituée pour protéger cet animal que l’existence du Hoh Xil a été révélée. Animal représentatif du plateau Qinghai-Tibet, les antilopes du Tibet sont surnommées les « elfes du plateau ». Semblant flotter dans les airs tellement leur pas est léger, elles migrent en troupeaux quand arrive la neige, faisant ainsi battre le cœur de cette vaste étendue de nature sauvage. La réserve naturelle du Hoh Xil est le principal lieu de reproduction des antilopes du Tibet, indispensable au maintien de leur itinéraire de migration. Cet itinéraire tracé entre les cours supérieurs des trois fleuves susmentionnés et la réserve naturelle du Hoh Xil est pleinement préservé dans la région, favorisant ainsi la migration ininterrompue des antilopes du Tibet. Chaque année, à partir du mois de mai, des dizaines de milliers d’antilopes du Tibet en provenance du Xinjiang, du Tibet et du Qinghai se rendent au lac Zonag dans la région du Hoh Xil, pour donner naissance à leurs petits. En août, les antilopes femelles repartent avec leur progéniture et achèvent leur processus de migration. Mais pourquoi ce déplacement précis ? Sur quels repères s’appuient les antilopes du Tibet pour trouver leur chemin ? Ces questions restent nimbées de mystère…

En 1995, le gouvernement de la province du Qinghai a aménagé une réserve naturelle de niveau provincial afin de protéger les animaux, les plantes et les habitats rares, au profit notamment de l’antilope du Tibet, du yak sauvage, de l’âne sauvage du Tibet et de la gazelle du Tibet. En 1997, elle a été élevée au rang de réserve naturelle nationale. Après des années d’efforts pour lutter contre le braconnage et créer des réserves naturelles, la population d’antilopes du Tibet s’est progressivement rétablie. En 2016, l’Union internationale pour la conservation de la nature a revu son classement pour l’antilope du Tibet, la passant de la liste « en danger » à la liste « quasi menacée ».

Combinaison parfaite de l’écosystème alpin et de l’écosystème des zones humides de plateaux, la réserve naturelle du Hoh Xil est un paradis inégalé en matière de biodiversité. 210 espèces de plantes sont réparties dans la région, dont 72 sont endémiques du plateau Qinghai-Tibet. Il existe plus de 230 espèces d’animaux sauvages, plus de 20 d’entre elles bénéficiant d’une protection nationale spéciale de première et deuxième classes, dont 12 sont endémiques du plateau Qinghai-Tibet. En plus des antilopes du Tibet, cohabitent des yacks qui traversent la neige épaisse en bravant le vent glacial, des loups guettant leur proie dans la nature vêtue de son manteau neigeux, des ânes sauvages du Tibet, des cerfs au museau blanc, des ours bruns et d’autres espèces sauvages vivant uniquement dans cette région. Grâce aux efforts croissants qui ont été entrepris pour la protection de l’environnement ces dernières années, la population d’animaux sauvages dans la réserve naturelle du Hoh Xil a considérablement augmenté.

Une aventure pour les plus courageux

L’homme a toujours rêvé de maîtriser la nature et d’en repousser les limites. Par le passé, nombreux sont ceux qui ont essayé de traverser cette zone non habitée, mais qui y ont laissé leur peau. Aujourd’hui encore, certains courageux cherchent à relever le défi, en vue de poursuivre l’aventure. Cependant, l’environnement écologique du plateau est fragile et toute trace laissée par l’être humain mettra du temps à disparaître. Afin de protéger l’équilibre écologique du plateau et d’assurer la sécurité des touristes, en novembre 2017, les aires protégées que sont le Hoh Xil au Qinghai, les monts Altun au Xinjiang et Qiangtang au Tibet ont publié un avis conjoint interdisant à toute unité et à tout individu de pénétrer illégalement dans la réserve. Néanmoins, les voyageurs désireux de découvrir la beauté sauvage de la réserve naturelle du Hoh Xil peuvent visiter la zone tampon située à l’extérieur de la réserve.

Le col des monts Tanggula, point culminant de la route Qinghai-Tibet, trace la limite entre le Qinghai et le Tibet. Il est surnommé la « réserve de neige » en raison du climat venteux et neigeux qu’il affiche tout au long de l’année. Des monuments et des sites emblématiques sont érigés sur ce col de montagne, unique porte d’entrée vers le Tibet le long de la route Qinghai-Tibet. C’est en ce lieu que le Yangtsé prend sa source. Au pied des montagnes se trouve la zone inhabitée qu’est la réserve naturelle du Hoh Xil, qui constitue un alpage où il fait bon vivre pour les espèces sauvages menacées, telles que les antilopes du Tibet.

Le col des monts Kunlun est la seule voie d’accès au Tibet depuis les provinces du Qinghai et du Gansu. Col important sur la route Qinghai-Tibet, il s’agit de l’unique passage permettant d’aller explorer le « toit du monde » en véhicule. Berceau d’un certain nombre de mythes et légendes chinois, les monts Kunlun sont un symbole de la nation chinoise. Malgré la vaste couche de permafrost du plateau au niveau du col des monts Kunlun reste gelée toute l’année, de l’herbe arrive à pousser à la surface. Chaque année, au milieu de l’été, des fleurs sauvages éclatantes de vie s’épanouissent, laissant apparaître un cadre enchanteur.

La forêt de peupliers de l’Euphrate, à Golmud, est située dans la partie nord-ouest des alpages d’Altenqoke, à environ 60 km de la zone urbaine de Golmud. Il s’agit de la forêt de peupliers de l’Euphrate plantée au point le plus haut au monde. Elle borde les imposants monts Kunlun au sud et jouxte le vaste désert de Gobi au nord. Chaque année au mois d’octobre, cette forêt de peupliers de l’Euphrate vert foncé prend une coloration dorée, telle une flamme ardente s’élevant vers le ciel bleu en toile de fond. Ces arbres semblent teinter tout le désert d’or. Un impressionnant spectacle mettant à l’honneur la beauté de la nature et la ténacité de la vie.

La rivière Ulan Moron est située au bourg de Tanggula, dans la région sud de la ville de Golmud (province du Qinghai). Source ouest du Yangtsé, la rivière Ulan Moron prend ses eaux des glaciers de Geladaindong, le point culminant des monts Tanggula. Le paysage là-haut est magnifique, avec des montagnes enneigées et des pics couverts de glace, des alpages sans fin, un ciel bleu saupoudré de nuages blancs se reflétant à la surface de la rivière, le tout constituant un environnement naturel paisible et relaxant. Quant au pont enjambant la rivière Ulan Moron, c’est le tout premier pont qui a été bâti sur le cours supérieur du Yangtsé, d’où son nom de « premier pont sur le Yangtsé ».

Plus grand lac salé de Chine, le lac Qarhan situé à Golmud, figure également parmi les lacs salés à l’intérieur des terres les plus célèbres au monde. Autour de ce lac, les plantes vertes peinent à pousser, mais des « fleurs de sel » magiques, qui brillent comme du jade, sortent de la terre. Le terme « fleur de sel » désigne les fins cristaux qui se forment lorsque le sel cristallise dans un lac salé. Ici, ces « fleurs de sel » prennent des formes variées, pouvant ressembler à des perles, des coraux, des pavillons, des oiseaux ou des animaux. Elles apparaissent en grappes dans le lac salé, transformant celui-ci en un monde féerique, ravissant et étincelant. Du fait de l’évaporation constante de l’eau dans le lac, une couche de sel solidifiée s’est formée sur ce lac salé. D’ailleurs, la ligne ferroviaire Qinghai-Tibet et la route Qinghai-Tibet ont été construites directement sur cette couche de sel. Ainsi, la route Qinghai-Tibet est comparable à un pont flottant sur la saumure ou encore à un pont de sel semblable à une ceinture de jade. Avec sa surface lisse et droite, ce « pont de sel » qui fait office de chaussée scinde le lac salé en son centre, donnant en résultat une scène assez incroyable. On ne peut s’empêcher d’admirer l’intelligence humaine face à telle architecture bâtie en phase avec la nature.


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Source:La Chine au Présent