Alors qu'un groupe de 1500 touristes chinois qui s'est rendu au Japon sur fond de tensions territoriales sino-japonaises déclenche la polémique en Chine, les analystes soutiennent que la liberté de circulation des citoyens ne doit pas être entravée par la politique.
Selon l'agence de presse japonaise Jiji Press, les habitants de la ville japonaise de Yatsushiro ont accueilli chaleureusement les touristes venus assister à un festival de feux d'artifices.
« J'espère que leur visite au Japon sera l'occasion d'apaiser les tensions entre le Japon et la Chine », commentait Kiichi Matsuki, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Yatsushiro.
Ce voyage organisé, programmé depuis 2011, s'est pourtant rapidement retrouvé au centre du débat, dès lors que certains internautes estiment que, dans le contexte actuel, il n'est pas patriotique de relancer l'économie japonaise en effectuant des dépenses sur l'archipel.
« Rien ne justifie qu'on débatte autour d'un groupe de touristes qui s'est récemment rendu au Japon, en ce sens que le fait de voyager au Japon ou non en cette période marquée par les tensions est une décision qui doit être prise par les touristes eux-mêmes », argumente Yang Bojiang, directeur du département d'études japonaises de l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine.
Et M. Yang d'ajouter que des signes d'apaisement des tensions seraient perceptibles, puisque le gouvernement japonais s'est montré enclin à discuter d'un compromis au sujet des îles Diaoyu, et que des manœuvres militaires américano-japonaises ont été annulées.
Les échanges touristiques entre la Chine et le Japon ont fortement baissé depuis le mois de septembre, moment où le Japon a annoncé la « nationalisation » des îles Diaoyu.
« Nous avons annulé tous nos voyages organisés vers le Japon depuis la mi-septembre, en signe de respect pour l'opinion publique, et en dépit des pertes économiques générées par une telle décision », explique Zhang Wuan, porte-parole de l'agence Spring International Airline Service établie à Shanghai.
La célèbre agence de voyage China International Travel Service (CITS) a également suspendu tous les séjours au Japon depuis le mois dernier.
Selon Wei Xiaoan, expert en tourisme, « les Chinois sont la source principale du tourisme au Japon, et les deux pays sont victimes de déficits lorsque ces échanges sont rompus. »
M. Wei ajoute que, même si les échanges économiques entre les deux pays ne devraient pas se rétablir à court terme, ils ne doivent cependant pas être influencés par la politique. |