Cet été, le secteur du tourisme français connaît une période de creux comme il en a rarement connu.
Les hôtels, même les gîtes d'étape bon marché, sont frappés par le manque de clients. Selon une analyse du Monde, les Français ne veulent pas consacrer leur temps et leurs économies aux vacances en raison de la météo et de la crise européenne.
« La crise de la dette en Europe a ravagé les vacances des Français », a déclaré le responsable d'une agence de tourisme en France.
Outre les régions du sud de la France, Provence-Alpes-Côte d'Azur, le reste du pays souffre de la réduction des revenus touristiques.
« On est en déficit de réservation depuis le printemps », constate le président de la Fédération de l'hôtellerie de plein air, Guylhem Féraud.
« L'activité de juillet a globalement baissé alors que celle d'août pourrait être identique à l'an dernier, ce qui n'est pas mal », poursuit-il en notant que la crise et la météo n'expliquent pas tout.
Thierry Grégoire, patron de la branche hôtellerie touristique et saisonnière de l'Umih, principal syndicat d'hôtellerie et restauration, fait état d'une première quinzaine de juillet « catastrophique » avec des -10 à -50 % dans les établissements du littoral de la Manche à l'Atlantique.
« Si août se remplit, ce sera beaucoup de dernière minute, mais globalement cela dépendra du temps », dit-il.
Quoiqu'il se passe, la saison « sera en baisse par rapport à l'an dernier », résume Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme. « On peut limiter le retard mais pas le rattraper. »
Didier Arino note qu'il y a de la place partout, sur tous les types d'hébergement, pour la première quinzaine d'août, habituellement bien remplie. « Là, le taux d'occupation est inférieur à 80 % ! », s'exclame-t-il. « Il y a clairement un problème de pouvoir d'achat », estime-t-il.
Selon une enquête, les touristes qui ont l'intention de partir en vacances ont généralement réduit leur budget et 73 % d'entre eux ont choisi de passer leurs vacances localement.
En 2009, le secteur du tourisme en France a connu une période extrêmement difficile en raison de la crise financière mondiale. Cette année, la crise de la dette souveraine européenne a provoqué une nouvelle chute embarrassante d'activité.
« Au cours de ces dernières trois années, 5 000 emplois ont été perdus dans ce secteur. C'est la période la plus mauvaise ! », se désole un responsable du Syndicat national du tourisme. |