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La vie au naturel d'un village de l'ethnie dong
 

Le village de Darong est construit en trois paliers dans la montagne.Pour notre part, intrigués par le bruit d'un coup de canon, nous nous sommes rendus au palier inférieur du village. Assis à une dizaine de tables rondes placées dans une clairière, les gens semblaient se régaler. Dès que nous sommes arrivés, à chacun de nous, l'hôte a offert un siège et une tasse d'alcool maison, et ce, sans demander qui nous étions ou d'où venions. Puis, il nous a tendu un plat de nourriture prise directement d'une grosse marmite.

Suivre l'étiquette de la vie urbaine aurait été considéré comme faire des manières par les Dong; nous avons donc gentiment accepté ce festin. Tous les aliments et les boissons avaient été préparés par les familles locales, y compris les boulettes de riz glutineux, le vin de riz et les légumes marinés. Les aînés étaient assis aux tables centrales, tandis que les plus jeunes convives les entouraient. Une chose nous a paru étrange : les femmes et les enfants semblaient avoir été exclus de la fête. On nous a dit que les jeunes hommes du palier inférieur du village avaient invité les filles du palier supérieur à une fête de chants en canons et que, selon la coutume, ils avaient organisé ce dîner pour les garçons du palier supérieur.

 

Le lendemain, le palier central a accueilli ce gala de chants. Les filles s'étaient levées à la pointe du jour pour se faire belles, et entre autres, se coiffer. L'aide de la mère est cruciale. Quand la robe de gala est mise, les cheveux des filles qui tombent jusqu'à la taille sont enroulés en chignon et ornés d'une rangée de parures en argent. Couronnes, colliers, rubans, bracelets sont ajoutés jusqu'à ce que le « processus d'embellissement » soit complété. Cet assortiment de parures augmente considérablement le poids de la personne.

Cette tâche d'embellissement était à peine terminée que trois salves résonnaient dans la vallée. Les « blindées d'argent » sont alors sorties de chaque ruelle et se sont dirigées vers la place de la tour du Tambour, faisant tinter et résonner leurs parures par leur course.

Le village au grand complet s'était rassemblé sur la place pour célébrer l'un des événements les plus importants du calendrier dong – le rituel du passage à la maturité. Les villageois plus âgés flânaient autour, tout en bavardant et en fumant. Des pétards ont été lancés au bruit des battements de tambour et de gong, et les jeunes hommes et jeunes femmes ont fait un cercle autour d'un feu, en se tenant les mains. Puis, tous ont exécuté la Caigetang, une danse traditionnelle. Cette danse était autrefois une commémoration d'une héroïne de l'Antiquité, mais maintenant elle est exécutée lors de chaque événement important. Pendant que les danseurs tourbillonnent, avançant et reculant tour à tour, les parures argentées des filles tintent et scintillent dans le miroitement des flammes.

 

Après la danse, les filles ont occupé la place centrale pour présenter Le Chant des Dong. À ce moment-là, la soprano soliste se tient au centre du groupe et entonne chaque verset. Les filles du chœur – réparties selon la tonalité de leur voix – soutiennent la voix pénétrante de la soprano et y font écho. Alors que ces jeunes femmes chantent sans aucun accompagnement instrumental, leurs voix suaves semblent venir directement du Ciel.

Depuis des siècles, c'est par des chansons que les Dong ont légué leur culture et leur histoire. C'est une tradition qui, pour eux, est antérieure à l'écriture. Les chants solennels sont ceux qui sont présentés lors des célébrations et des événements importants par des groupes, sans accompagnement musical. Les chansons plus courantes sont fredonnées par les gens en effectuant leur tâche domestique, et habituellement, mais pas toujours, sous l'accompagnement d'instruments musicaux. LeChant des Dong est considéré comme l'un des airs les plus doux en Chine. En juillet 2006, un chœur d'enfants dong s'est vu décerner le premier prix aux IVe Jeux mondiaux des chœurs à Xiamen. Ce prix international est venu s'ajouter aux six récompenses nationales déjà remportées auparavant.

Malgré toute la reconnaissance, même internationale, cet héritage vocal est malheureusement menacé d'extinction en raison du manque de chanteurs doués. Étant donné que la plupart des adultes vont dans les villes pour trouver du travail, ce sont des adolescents qui doivent être recrutés pour chanter et danser lors des cérémonies traditionnelles.

 

En quittant le village de Darong, nous avons fait monter dans notre voiture une jeune fille dong qui faisait de l'auto-stop pour rentrer dans son village. Elle était très différente de celles à qui nous venions tout juste de dire au revoir. Elle vivait en ville depuis trois ans, portait des jeans serrés, des talons hauts et avait les cheveux teints. Elle se démarque sûrement des villageois de son patelin. Quand nous lui avons demandé si elle assistait à de telles célébrations traditionnelles, elle a souri de façon ambigüe, sans rien dire.

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La Chine au Présent    2007/01/29

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