Les réformes foncières
 

Etant donné que le système social arriéré des zones peuplées par les minorités ethiques était ce qui entravait le développement des forces productives, la réforme du système social longtemps souhaitée par les peuples minoritaires était la solution qui permettrait de tendre vers la prospérité.

Dans les lieux où les structures économiques et sociales étaient semblables ou identiques à celles établies dans les zones peuplées par les Hans, le gouvernement populaire a généralement eu recours aux mêmes méthodes que celles utilisées pour accomplir les réformes foncières de 1950-1954, mettant un terme à la propriété foncière qui était entre les mains des seigneurs féodaux et qui durait depuis plusieurs millénaires.

Dans les zones où les Tibétains, les Dai et les Yi qui subissaient encore les lois d’un système esclavagiste et du servage féodal, des mesures prudentes mais positives ont été prises par l’Etat. Une politique de rédemption pour les éléments de la classe supérieure a été conduite. Les réformes ont été menées à bien par le moyen de consultations entre le peuple travailleur et les éléments de la classe supérieure. Toutes les formes d’exploitations et de privilèges dont jouissaient les propriétaires d’esclaves et de serfs ont été abolies et les terres qui étaient en possession de ces derniers distribuées aux masses dont les terres étaient pauvres ou qui ne possédaient rien. Tous les serfs et les esclaves ont été affranchis et libérés, et ont obtenu le droit de vivre dans l’égalité politique. Les propriétaires d’esclaves et les maîtres féodaux détenant des serfs qui ont accepté les réformes se sont vus attribuer en partage une partie des terres lorsque les leurs étaient confisquées et leurs animaux et équipements fermiers réquisitionnés. Ceux qui respectaient la loi et les propriétaires d’esclaves et de serfs qui coopéraient obtenaient même droits politiques ainsi que le droit de vote.

Ce qui, toutefois, ne pouvaient être ignoré, c’était l’attitude des éléments de la classe supérieure envers les réformes. Dans les régions des Dai et des Hani, des réformes pacifiques ont été réalisées grâce aux consultations menées avec la classe supérieure qui acceptait la politique du pays et la fin du système de servage. Cependant, au Tibet, où le féodalisme s’était retranché et résistait aux réformes politiques, une rébellion armée a éclaté en mars 1959 organisé par des forces fidèles au Dalaï-Lama, le chef spirituel du Tibet. Les troupes de l’Armée Populaire de Libération ont réprimé l’insurrection. Après que le Dalaï-Lama et sa suite ont fui le pays, la réforme foncière et l’abolition complète du servage et de l’exploitation ont été réalisées.

Dans les zones rurales, la réforme sociale a été conduite de manière beaucoup plus souple. Une politique de réhabitation a été conduite envers les propriétaires de troupeaux. L’économie rurale était tellement à la merci du temps et la production des stocks de vivres pourrait si facilement être sabotée qu’aucune lutte échauffé ne s’est déclarée, pas même lors de la confiscation et de la redistribution des troupeaux. Ce à quoi il a été mis en terme, c’est le système féodal de privilèges centré sur les propriétaires de troupeaux et les chefs de clan. Les zones rurales sont passées sous la possession publique. Des paturâges libres ont été confiés aux propriétaires de troupeaux de même qu’aux pauvres gardiens. Une aide gouvernementale a été donnée aux gardiens de troupeaux pauvres en compensation de leurs anciennes souffrances.

Au cours des transformations sociales, les gardiens de troupeaux étaient chargés de convertir tous ceux qui pourraient l’être, d’accorder une attention particulière à la protection et au développement des stocks de vivre; des équipes rurales d’entre-aide et de coopération ont été formées. Les propriétaires de troupeaux ont été autorisés à rejoindre des pâturages nationaux et des fermes rurales d’Etat.

Dans les régions où se trouvaient les groupes ethniques Jingpo, Lisu, Drung, Nu, Blang, Va, Jino, Oreqen et Ewenki ainsi que dans certaines communautés Li qui avaient conservé des traces de communisme primitif, aucune réforme démocratique n’a été conduite de manière systématique. Cependant des efforts ont été faits par le gouvernement central pour aider le développement de la production, de la culture, des équipes d’entre-aide et de coopération. Les changements se sont faits dans des conditions pratiques obsolètes et des systèmes arriérés qui freinaient le développement économique.

Dans la lignée de la politique de la Chine sur les libertés religieuses et la protection des reliques et des activités religieuses populaires, des ligues directrices ont été établies pour distinguer les croyances religieuses des pratiques d’oppression et d’exploitation. Il était nécessaire de séparer les pratiques ecclésiastiques légitimes du système punitif féodal qui autorisait les hauts chefs cléricaux à oppresser les moines qui étaient sous leur contrôle. Les contre-révolutionnaires actifs devaient être distingués de ceux qui adhéraient simplement aux idées réactionnaires et il était réellement nécessaire de trouver les chefs religieux qui avaient provoqué la profonde haine des masses innocentes. Mais il était également nécessaire de maintenir une politique de non-ingérence dans les activités religieuses normales des ecclésiastiques professionnels.