Réédification depuis 1978

 

 

On a déployé des efforts pour que toutes les institutions de travail des ethnies minoritaires, de l’échelon central jusqu’à la base, de même que les instituts ethniques soient réouverts.

On a réajusté la division administrative de la région autonome mongole: trois ligues et trois bannières qui avaient été incluses dans d’autres provinces et régions autonomes en 1966-67 durant la révolution culturelle ont été rétablies. La mise en place de la préfecture Bouyei-Miao au Guizhou et bon nombre de districts autonomes dans les provinces du Guizhou, Sichuan, Yunnan, Hubei et Gansu ont aidé à accroître les gouvernements autonomes des minorités.

Le remplacement des officiels han dans les régions de minorités par des dirigeants autochtones fait partie de la rectification qui a eu lieu après la révolution culturelle. En 1978, les gouvernements autonomes des minorités comptaient 800 000 officiels d’une nationalité autre que han, 80 fois plus qu’en 1949. En 1983, 1,3 million de gestionnaires et de personnels de direction étaient en poste. Dans les cinq régions autonomes, les 31 préfectures autonomes et les 96 districts autonomes (bannières) du pays, les gouvernements autonomes sont tous dirigés par des cadres originaires d’ethnies minoritaires.

On a redoublé d’efforts afin de renforcer le travail d’édification dans les régions frontalières et d’aider à la remise en œuvre et au développement de la production des populations minoritaires.

Depuis 1979, la restructuration de l’économie rurale a aidé les populations d’ethnies minoritaires, tout comme elle a aidé les paysans han en Chine du Centre. En haussant le prix national d’achat des produits de la ferme et des produits subsidiaires, en encourageant la responsabilisation individuelle dans le processus de production et de rentabilité, et en mettant en place des lopins privés de culture à l’intérieur d’une structure coopérative, le gouvernement central a accompli des résultats spectaculaires dans le domaine de l’économie rurale. Des entreprises spécialisées appartenant à des familles individuelles et l’exemption de certaines taxes ont également aidé les ethnies minoritaires à mener une vie plus prospère.

L’approvisionnement en céréales de la Chine étant désormais amplement suffisant pour nourrir sa population de plus d’un milliard d’habitants, le gouvernement encourage d’autres types d’agriculture, l’élevage et la sylviculture, et il prend des mesures particulières pour développer le commerce et les produits spécialisés dans les régions de minorités.

Dans de nombreux endroits, des monastères et des mosquées ont été réouverts au public, des rénovations et des réparations y ont été effectuées, afin de mettre de nouveau l’accent sur la liberté religieuse et de respecter les traditions et les coutumes des ethnies minoritaires. Toutes les fêtes et activités religieuses traditionnelles, telles que le culte de Bouddha, la psalmodie des écritures, le brûlage de l’encens, l’intronisation des croyants au statut de moine et de nonne, les activités de culte et de jeûne à la maison et dans les monastères et mosquées, sont protégées en vertu de la loi.

Leur statut politique étant rétabli et les allocations spéciales, légitimées par la politique nationale sur la « Formation d’un front uni », bon nombre de personnes de la couche supérieure (dont les dirigeants religieux d’échelon supérieur) des groupes ethniques furent réhabilitées.

Ces dernières années, l’industrie et l’agriculture des régions ethniques autonomes ont connu une croissance de la production annuelle. En 1984, elles avaient un produit brut évalué à 68,17 milliards de yuans (en prix constants de 1980), soit 13,7 fois celui de 1949, pour une moyenne annuelle de 7,8 % de 1950 à 1984. Le développement de la production agricole et de l’élevage est particulièrement digne de mention. En 1984, le total de la production agricole était évalué à 33,17 milliards de yuans, une augmentation de 555 % par rapport à 1949.

Depuis 1979, grâce à la combinaison de politiques agricoles saines et de bonnes conditions météorologiques, les régions d’ethnies minoritaires ont connu des récoltes abondantes. L’élargissement du pouvoir décisionnel aux échelons locaux, l’octroi d’exemptions fiscales et l’introduction de subsides d’État et, tout particulièrement, le lien entre l’essor de la production et l’accroissement du revenu individuel se sont avérés très efficaces.

La production agricole totale a augmenté à un taux annuel moyen de 5 % de 1949 à 1990.

À la fin de 1949, le bétail de ferme des régions ethniques autonomes atteignaient 41 millions de têtes; ce nombre était passé à 182 millions en 1984, soit un taux de croissance annuel de 4,3 % de 1950 à 1984.

Avant 1949, l’industrie moderne était pratiquement inexistante dans les régions d’ethnies minoritaires, sauf pour l’industrie artisanale et certains autres secteurs industriels arriérés. La fondation de la République populaire a suscité une croissance rapide de l’industrie locale dans les régions ethniques autonomes.

Ces 35 dernières années, on a construit 37 000 petites et moyennes entreprises industrielles modernes dans les régions ethniques. Certaines grandes entreprises d’État sont même situées dans les régions d’ethnies minoritaires, dont l’Aciérie de Baotou, en Mongolie intérieure, le Champ pétrolifère Karamay, dans la région autonome du Xinjiang, l’Ouvrage de conservation d’eau du fleuve Honghe, dans la région autonome zhuang du Guangxi, et la Houillère Helanshan, dans la région autonome hui du Ningxia.

En 1984, dans les régions d’ethnies minoritaires, la valeur totale de la production industrielle a grimpé à 35 milliards de yuans (en prix constants de 1980), soit 63 fois plus qu’en 1949, pour une augmentation moyenne annuelle de 12,6 %.

Vu, pour une bonne part, le passé rural et agricole des populations ethniques, et étant donné le trop fort accent mis auparavant sur la capacité de l’industrie lourde en Chine, le plan de développement des régions ethniques autonomes était fortement centré sur l’industrie légère.

Avant 1949, il n’existait aucun tronçon de chemin de fer en Chine du Sud-Ouest, seulement un chemin de fer à faible écartement dans la province du Yunnan, et 60 kilomètres d’un chemin de fer minier au Sichuan. Dans la province du Guizhou, il n’y avait pas de chemin de fer à proprement parler. À l’heure actuelle, il y a un grand nombre de tronçons de chemin de fer, dont ceux de Chengdu-Chongqing, Sichuan-Guizhou (Chongqing-Guiyang), Baoji-Chengdu, Chengdu-Kunming, Xiangfan-Chongqing, Guizhou-Kunming, Hunan-Guizhou (Zhuzhou-Guiyang) et Guizhou-Guangxi (Guiyang-Liuzhou). Au milieu des années 80, s’étendant sur 5 900 kilomètres (en excluant les lignes tronçons), les chemins de fer représentaient quelque 11,7 % du kilomètrage total des chemins de fer du pays, et ils formaient un réseau de transport dans le Sud-Ouest de la Chine.

Dans les vastes étendues de la Chine du Nord-Ouest (dont le Qinghai, le Xinjiang et le Ningxia), avant 1949, le kilomètrage de chemin de fer était négligeable. Il n’y avait qu’un chemin de fer de courte distance entre la province du Shaanxi et Tianshui, province du Gansu, et celui-ci s’effondrait souvent à cause de la piètre qualité de l’ingénierie. Après 1949, avec l’achèvement du chemin de fer Tianshui-Lanzhou, toute la ligne Longhai, de Lianyungang, sur la côte est, à Lanzhou, capitale du Gansu, a été ouverte à la circulation. De part et d’autre du Nord-Ouest, il y a maintenant bon nombre de nouveaux tronçons ferroviaires, dont la ligne Lanzhou-Xinjiang, Lanzhou-Qinghai, Baotou-Lanzhou, les chemins de fer du sud du Xinjiang et du Qinghai-Tibet, un total de 7 000 kilomètres, soit 14 % du total du pays. En reliant l’Ouest aux provinces côtières et intérieures afin de le rendre plus facile d’accès à l’ensemble de la Chine, les nouveaux chemins de fer contribuent à la mise en valeur des ressources minérales et naturelles et ont effectué une transformation dans la distribution de l’industrie au pays.

Indices de croissance économique des régions autonomes nationales

  1949 1978 1984
Électricité   17,4 milliards kW/h 26,6 milliards kW/h
Pétrole brut   5,77 millions de tonnes 7 millions de tonnes
Bois d’œuvre   12,1 millions de m3 16,65 millions de m3
Coton   373 millions de mètres 474 millions de mètres
Cigarettes   514 000 caisses 1,74 million de caisses
Chemin de fer 3 511 km 9 018 km 12, 097 km
Routes 11 400 km 208 000 235 400 km
Ventes au détail 980 millions de yuans 15 milliards de yuans 32,6 milliards de yuans

Depuis la fondation de la République populaire, il y a 50 ans, beaucoup a été réalisé au plan de l’éducation supérieure par les ethnies minoritaires. Aujourd’hui, plus d’une douzaine d’instituts d’ethnies minoritaires ont été fondés à la grandeur du pays afin de former des officiels et des professionnels d’origine ethnique.

Avant 1949, il n’y avait pratiquement aucune école dans les régions de minorités ethniques; l’éducation supérieure était inexistante. Mais avec le développement de l’économie, l’éducation des minorités a connu un grand essor. En juin 1951, l’Institut central des nationalités a été ouvert à Beijing. Par la suite, neuf instituts semblables ont été fondés en Chine du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et du Centre-Sud, au Guangxi, au Qinghai, au Guangdong et au Tibet. En 1984, l’Institut no 2 du Nord-Ouest pour les nationalités a été ouvert au Xinjiang.

Avec l’amélioration des conditions d’enseignement et de recherche scientifique dans les institutions de haut savoir des minorités, plusieurs intellectuels d’origine ethnique sont titulaires du titre de bachelier ou ont décroché une maîtrise. Des candidats au doctorat d’origine ethnique ont commencé à être admis en 1984. Beaucoup de collèges et d’universités ouvrent maintenant des classes de formation spéciale à l’intention des étudiants d’ethnies minoritaires. À la fin de 1984, un total de 69 000 étudiants d’origine ethnique avaient été admis dans les institutions de haut savoir du pays.

En 1984, il y avait 2,18 millions d’étudiants d’origine ethnique admis dans les écoles secondaires de premier et de deuxième cycle par rapport à 92 000 en 1952; le nombre d’élèves d’origine ethnique au primaire est passé de 1,47 million en 1952 à 9 millions en 1984.

Ces cinquante dernières années, les populations ethniques ont accompli de grandes percées aux plans médical et de la santé. En 1949, il n’y avait que 361 unités de soins médicaux dans les régions minoritaires, mais en 1984, ce nombre avait atteint 29 794, une augmentation annuelle de 13,4 % de 1950 à 1984; les professionnels de la médecine et le personnel de la santé s’élevaient à 406 880 personnes en 1984, par rapport à 3 530 en 1949, une croissance annuelle de 14,5 % au cours de la période.

En dépit de ces succès, le travail relatif aux ethnies minoritaires en Chine ne s’est pas toujours déroulé en douceur. Il y eut des interruptions majeures causées par la révolution culturelle de 1966 à 1976, et des erreurs furent commises par des personnes qui ne portèrent aucune attention aux conditions spéciales des régions de minorités. Il y eut cependant des réalisations économiques et culturelles remarquables dans les régions d’ethnies minoritaires par rapport au passé. Toutefois, en comparaison avec les autres régions du pays, les régions d’ethnies minoritaires tirent encore de l’arrière. Le développement des régions d’ethnies minoritaires de Chine est une tâche de longue haleine.

La tâche qu’affonte la nation à l’heure actuelle n’est pas sensiblement différente de celle qui a été formulée en 1982: unir le peuple de toutes les ethnies minoritaires à travailler fort et à réaliser l’autosuffisance afin de réaliser la modernisation de l’industrie, de l’agriculture, de la défense nationale et de la science et technologie de Chine, et faire de la Chine un pays socialiste hautement démocratique et à la culture avancée; dans le processus de modernisation, prendre des mesures actives pour aider les groupes minoritaires à accélérer leur édification économique et culturelle afin d’éliminer peu à peu l’inégalité de fait entre les différents groupes ethniques.