Des archéologues chinois ont déclaré avoir découvert la preuve solide que les populations de l'âge de la pierre en Asie du Sud-Est étaient au moins aussi avancées technologiquement que leurs cousins européens -- remettant en cause la théorie de "deux cultures".

Les fouilles sur le site de l'âge de la pierre de Dahe, dans la province du Yunnan (sud-ouest), ont mis au jour des outils et des instruments en pierre élaborés qui rivalisent avec ceux de la culture moustérienne qui existait en Europe à cette époque, a indiqué Ji Xueping, archéologue en chef sur le site.

Datant de 36 000 à 44 000 ans, le site Dahe a depuis 1998 révélé des éléments essentiels -- des pierres ou des silex dont des éclats ont été ôtés -- parmi lesquels des éclats enlevés selon la méthode du Levalloisien et des outillages avec des parties cylindriques, des racloirs semicirculaires, des grattoirs à pointe, etc.

Du point de vue technologique, ils sont très semblables aux cultures moustériennes européennes, qui sont caractérisées par des outils en éclat de silex datés de 70 000 à 32 000 avant J.-C. et dont le nom a été donné par les découvertes archéologiques dans la grotte du Moustier, en Dordogne, France. La technique du Levalloisien montre la méthode de débitage de la pierre et son nom vient de la ville française Levallois-Perret où elle a été découverte.

"Cela peut suggérer que la théorie des deux cultures n'est pas aussi exacte et complète qu'on l'avait pensé", a dit Ji, archéologue à l'Institut du Yunnan pour les vestiges culturels et la recherche archéologique.

Plus de 60 ans auparavant, Hallam Movius, professeur à l'Université de Harvard, avait avancé une théorie qui divisait le monde de l'âge de la pierre en deux niveaux technologiques.

La théorie soutenait que l'Eurasie occidentale et l'Afrique avaient produit la technologie avancée du débitage par éclats, alors que les cultures de l'Asie de l'Est étaient en retard comparativement, puisqu'elles avaient seulement développé des outillages simples et, par voie de conséquence, que les populations étaient moins intelligentes et adaptables que leurs parents africains ou d'Eurasie occidentale.