le vice-ministre chinois des Finances Zhu Guangyao
Au cœur de la tourmente de la crise de la dette publique, la Grèce semble être étroitement liée au sommet du G20 qui, cette année, a commencé le même jour que la publication des résultats des législatives en Grèce. Ce pays est de nouveau le point de mire incontournable du sommet qui se déroule actuellement à Los Cabos.
Construire un solide pare-feu pour l'UE
Il semble que les résultats des deuxièmes législatives de la Grèce ont plus ou moins dissipé les préoccupations du marché sur le retrait du pays de la zone euro, mais pas pour longtemps, puisque la rentabilité des bons du Trésor sur dix ans de l'Espagne a franchi le seuil d'alerte de 7 %, le 18 juin.
Dans ce contexte, le président Calderon du Mexique a considéré que l'injection de fonds au FMI est « cruciale » pour la réussite du sommet. Le président du pays d'accueil du sommet du G20 a appelé publiquement à prioriser l'examen du plan d'injection de fonds au FMI, pour le rendre à l'épreuve de la crise de la dette publique de l'UE, en construisant un pare-feu à hauteur de 430 milliards d'USD.
Selon des sources, le vice-ministre chinois des Finances Zhu Guangyao a annoncé, dimanche 17 juin, lors d'une rencontre avec des médias, que la Chine se rallierait au plan d'injection de fonds au FMI afin de renforcer la capacité de l'organisme financier international d'encadrer la crise financière mondiale. Il s'est dit persuadé que les pays membres du FMI sont en mesure de collecter les fonds nécessaires au projet.
Selon Zhang Monan, chercheur adjoint sur l'économie mondiale du Centre national des informations de Chine, le montant de la participation chinoise n'est pas encore fixé, « mais on croit que la Chine dispose de plus de moyens que les autres pays, et on attend donc plus de la Chine ».
Les sujets contentieux sur l'UE
Ce qui est à noter, c'est que les parties concernées sont encore loin de parvenir à un consensus sur les aides pour l'Espagne et le fonds de sauvetage. Par exemple, le président de la Banque mondiale Robert B. Zoellick a trouvé irrationnel de « sauver les banques espagnoles avec 100 milliards d'euros ».
La Banque centrale allemande a aussi exprimé son opposition au fonds de sauvetage, un régime basé sur la solidarité européenne qui permet aux pays membres surendettés de transférer successivement au fonds les dettes au-delà du seuil de 60 % du PIB. La Banque centrale allemande s'inquiète donc de la dégradation de la notation des crédits souverains des pays en bonne santé fiscale comme l'Allemagne.
Le sommet de Los Cabos pourra-t-il vraiment « encourager et soutenir les efforts de l'UE dans le traitement de la crise de la dette publique et émettre des signaux de confiance aux marchés »? Ou alors, emboitera-t-il le pas du sommet tenu à Cannes en novembre 2011 qui avait abouti à peu de résultats à sa clôture? Le monde suit le sommet avec vif intérêt. |