Confrontés à l'augmentation de décharges de déchets industriels et à la détérioration de la qualité de l'eau et de l'air, les observateurs de l'environnement chinois souhaitent mettre en place un réseau automatique pour contrôler en temps réel les principaux pollueurs du pays.

Jeudi 10 mai, Zhou Shengxian, directeur de l'Administration d'Etat pour la protection de l'environnement (SEPA) a annoncé que la Chine "allait lancer un projet qui, fin 2008, devrait permettre de contrôler les pollueurs responsables de 65% des déchets industriels du pays".

Les agences environnementales se sont plaintes du fait qu'après avoir été contrôlées par les officiels du SEPA, nombre d'usines ont simplement fermé leurs équipements d'évacuation d'eaux usées puis repris leur rejet de déchets, versés directement dans la rivière.

Conséquence directe: beaucoup de rivières ont noirci, entraînant la mort de nombreux poissons.

Selon Zhou, le nouveau projet du SEPA va permettre de prévenir le mépris des politiques gouvernementales. Le réseau va également contrôler les rejets en eaux usées des usines situées dans les villes. Pour assurer le succès de ce nouveau réseau, Zhou a également annoncé la mise en place d'un nouveau système d'évaluation gouvernemental permettant de s'assurer que les organisations ou les officiels locaux qui ont choisi d'ignorer leur responsabilité eu égard au contrôle de la pollution, s'en occuperont désormais correctement.

Le gouvernement chinois s'est fixé comme objectif de réduire de 10% les émissions de principaux polluants pendant la période 2006- 2010, mais il a admis récemment avoir échoué dans son objectif 2006, qui visait à réduire la pollution de 2%.

Le Premier ministre Wen Jiabao a décidé de diriger une commission spéciale visant à respecter les objectifs du gouvernement et à mettre fin à la détérioration actuelle.

Les analystes estiment que cette action sans précédent du Premier ministre sera dissuasive pour les gouvernements locaux, plus intéressés par la croissance économique que par la protection de l'environnement. Le travail des gouvernements locaux sera évalué et les autorités qui n'atteignent pas leur but verront leurs subventions réduites par le gouvernement central.