L'établissement d'une confiance militaire mutuelle est une méthode efficace pour sauvegarder le développement sécuritaire de l'Etat, de même que la paix et la stabilité régionales. La Chine favorise l'établissement d'un mécanisme de confiance militaire mutuelle caractérisé par l'égalité, les avantages réciproques et l'efficacité, tout en prenant pour base le renforcement de la confiance politique mutuelle et pour objectif la promotion de la sécurité commune, en persistant dans les principes de la consultation sur un pied d'égalité, du respect des intérêts essentiels et des principales préoccupations sécuritaires mutuelles, et en s'engageant à ne pas viser les pays tiers, et à ne pas menacer ni porter atteinte à la sécurité et à la stabilité des autres pays.

Consultations et dialogues stratégiques

Ces dernières années, la Chine a effectué de vastes consultations et dialogues stratégiques avec les pays concernés dans les domaines de la sécurité et de la défense nationale, ce qui a permis d'intensifier la compréhension et la confiance mutuelles et de renforcer la communication et la coordination. Elle a établi un mécanisme de consultations et dialogues stratégiques sur la défense et la sécurité avec 22 pays.

Le partenariat de coordination stratégique sino-russe se développe d'une manière générale et approfondie. Les armées chinoise et russe ont créé, en 1997, un mécanisme de consultations stratégiques. En 2010, les états-majors généraux de ces deux armées ont organisé le 13e tour de consultations stratégiques, qui a abouti à un consensus dans plusieurs domaines concernant, entre autres, la situation stratégique internationale, l'Asie du Nord-Est, l'Asie centrale, l'Asie du Sud et la coopération des deux armées.

La Chine et les Etats-Unis ont entrepris des consultations dans les domaines de la non-prolifération, de l'antiterrorisme et de la coopération militaire bilatérale en matière de sécurité. En 1997, ces deux pays ont fondé un mécanisme de consultations entre les ministères de la Défense. En juin 2009 et en décembre 2010, les deux pays ont organisé leurs 10e et 11e tours de consultations sur la défense entre les deux ministères de la Défense, et ont entrepris un dialogue sur les problèmes d'intérêt commun. En février et en décembre 2009, la Chine et les Etats-Unis ont tenu respectivement leurs 5e et 6e rencontres de travail entre les ministères de la Défense.

La Chine accorde de l'importance aux consultations sur la sécurité et la défense avec les pays voisins. Elle a établi un mécanisme de consultations sur la sécurité et la défense, et un mécanisme de dialogues politiques avec des pays voisins tels que la Mongolie, le Japon, le Vietnam, les Philippines, l'Indonésie, la Thaïlande, Singapour, l'Inde et le Pakistan. Des consultations et dialogues réguliers à différents échelons ont été organisés pour discuter de la situation sécuritaire dans la région Asie-Pacifique, des relations militaires bilatérales et des points chauds régionaux, ce qui a joué un rôle actif dans la promotion de la compréhension mutuelle, dans l'intensification de l'amitié et du bon voisinage, dans l'approfondissement de la confiance mutuelle et de la coopération et dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité régionales.

La Chine a effectué de vastes consultations et dialogues stratégiques avec les autres pays. En septembre 2009, les armées chinoise et allemande ont organisé leur 4e tour de consultations stratégiques sur la défense. En octobre de la même année, les armées chinoise et australienne ont entrepris leur 12e tour de consultations stratégiques sur la défense. En mars 2009 et en juin 2010, la Chine et la Nouvelle-Zélande ont tenu leurs 2e et 3e dialogues stratégiques. En février 2010, des consultations stratégiques sur la défense ont eu lieu entre les armées chinoise et britannique. En novembre 2010, la 4e réunion du comité conjoint de la défense a été tenue par la Chine et l'Afrique du Sud. La Chine a mis en place un mécanisme de réunion du comité (de la coopération) de la défense avec l'Egypte, un mécanisme de réunion de dialogue de haut niveau sur la coopération militaire avec la Turquie et un mécanisme de consultations sur la défense avec les Emirats arabes unis, ce qui a étendu les domaines d'échanges en matière de défense entre la Chine et le Moyen-Orient.

La mise en vigueur de mesures de confiance aux frontières

La Chine insiste depuis toujours sur le principe diplomatique de bon voisinage et de partenariat, attache de l'importance à la mise en place de mesures de confiance dans les régions frontalières avec les pays voisins, renforce les échanges militaires amicaux dans les régions frontalières, prévoit d'une manière active les activités militaires dangereuses, sauvegarde la paix et la stabilité dans les régions frontalières.

La Chine et l'Inde ont signé l'Accord sur le maintien de la paix et de la tranquillité le long de la ligne de contrôle effectif dans les zones frontalières sino-indiennes en septembre 1993 et l'Accord sur la mise en place de mesures de confiance sur le plan militaire le long de la ligne de contrôle effectif dans les zones frontalières sino-indiennes en novembre 1996. En avril 2005, ces deux pays ont signé le Protocole d'accord sur les modalités d'application de la mise en place de mesures de confiance sur le plan militaire le long de la ligne de contrôle effectif dans les zones frontalières sino-indiennes, qui précise explicitement les modalités d'application concernant la mise en application de l'Accord de 1996.

En avril 1996, la Chine a signé l'Accord sur le renforcement de la confiance militaire dans les régions frontalières avec le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. En avril 1997, elle a signé avec les pays susmentionnés l'Accord sur la réduction respective des forces armées dans les régions frontalières, et a fortement réduit les effectifs et les armements positionnés aux frontières sino-kazakhe, sino-kirghize, sino-russe et sinotadjik, d'une longueur totale de 7 600 km. Elle a également établi des activités annuelles d'inspection réciproque afin de contrôler et d'examiner l'application des mesures de confiance aux frontières. En décembre 1998, la Chine et le Bhoutan ont signé l'Accord sur le maintien de la paix et de la tranquillité dans les régions frontalières sinobhoutanaises.

Les troupes de défense frontalière de l'Armée populaire de Libération ont fidèlement mis en application les accords sur la confiance militaire dans les zones frontalières. Depuis les années 1990, le ministère chinois de la Défense nationale a signé un Accord sur la coopération de défense frontalière respectivement avec les départements concernés de la République populaire démocratique de Corée, de la Russie, de la Mongolie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Myanmar et du Vietnam pour établir un mécanisme de rencontre à trois échelons, et plus précisément au niveau du département général, de la région militaire (provinciale) et des troupes de défense frontalière, dans le but d'échanger à temps les informations frontalières et de régler, après consultations, les affaires frontalières importantes. Les troupes de défense frontalière de l'armée chinoise ont créé une soixantaine de postes de rencontre à la frontière, où des milliers de rendez-vous ont lieu chaque année. Ces dernières années, la Chine a entrepris des manœuvres militaires regroupant blocus frontaliers bilatéraux ou multilatéraux et lutte antiterroriste conjointe dans les régions frontalières avec la Russie, le Tadjikistan, la Mongolie, le Pakistan, etc. Elle a également mis en place diverses activités de patrouille et de contrôles coopératifs.

Le gouvernement chinois a signé des accords sur la gestion réglementée des frontières avec plusieurs pays voisins terrestres, en détaillant les mesures de coopération, notamment en ce qui concerne la sauvegarde commune de l'ordre dans les zones frontalières, la protection et l'exploitation des fleuves internationaux, l'établissement d'un système de liaison dans les zones frontalières, le règlement coopératif des affaires frontalières, etc. Il a nommé des représentants frontaliers chargés de régler, d'une manière coopérative avec les pays voisins, les affaires frontalières pouvant se passer des procédures diplomatiques. Les représentants frontaliers nommés par le gouvernement chinois sont des cadres rattachés aux troupes de défense frontière, qui travaillent sous la direction des organes militaires locaux et des départements des affaires étrangères. Les représentants frontaliers s'échangent régulièrement des informations relatives aux frontières, prévoient et règlent toutes sortes d'affaires frontalières, et s'occupent de la gestion des ports terrestres, du transport international, de la coopération dans le domaine de la pêche, de la protection de l'environnement et de la prévention des catastrophes.

Dialogues et coopérations en matière de sécurité maritime

La Chine participe activement aux coopérations et dialogues internationaux en matière de sécurité maritime, et observe strictement la Charte des Nations unies, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer ainsi que d'autres normes régissant les relations internationales. Elle s'en tient à la sécurité et au développement communs, au respect de la souveraineté, aux droits et intérêts des Etats côtiers, à la lutte conjointe contre les menaces de sécurité maritime traditionnelles et non traditionnelles. Elle cherche différentes voies et méthodes basées sur la paix pour sauvegarder la sécurité maritime.

En 1998, la Chine et les Etats-Unis ont fondé un mécanisme de consultations sur la sécurité militaire maritime et ont commencé, dès lors, à entreprendre des consultations en la matière. Jusqu'à maintenant, 8 rencontres annuelles, 13 réunions du groupe de travail et 2 réunions spéciales ont eu lieu, ce qui a joué un rôle actif dans la promotion de la sécurité des activités maritimes, la prévention des accidents maritimes et la mise en place d'autres mesures de confiance mutuelle. En août 2009, la Chine et les Etats-Unis ont organisé une réunion spéciale dans le cadre du mécanisme de consultations sur la sécurité militaire maritime. En octobre 2010, ils ont organisé une rencontre annuelle dans ce même cadre.

En octobre 2005, la Chine et le Vietnam ont signé l'Accord sur la patrouille conjointe des forces navales chinoises et vietnamiennes dans la baie de Beibu. Les deux forces navales ont mis en place un bureau local de patrouille conjointe, et ont organisé dix patrouilles conjointes et cinq rencontres annuelles. En février 2009, ont été mises en service des lignes téléphoniques directes entre les forces navales et aériennes voisines de la Chine et de la République de Corée. Depuis 2008, la Chine et le Japon ont organisé plusieurs consultations de travail sur l'établissement d'un mécanisme de liaison maritime. Les forces navales chinoises participent activement aux activités du Symposium naval du Pacifique occidental, et aux colloques du Forum régional de l'ASEAN et du Conseil pour la sécurité et la coopération en Asie-Pacifique (CSCAP) sur la sécurité maritime.

Ces deux dernières années, les forces navales chinoises ont envoyé, une dizaine de fois, une vingtaine de navires rendre visite à une trentaine de pays et ont reçu plus de 30 navires issus d'une vingtaine de pays.

La coopération sécuritaire régionale

Une structure de coopération sécuritaire régionale, composite et à divers niveaux, est en train de prendre forme en Asie-Pacifique. Divers mécanismes de coopération sécuritaire se sont développés. La Chine participe activement aux dialogues sur la sécurité et à l'élaboration des mécanismes de sécurité dans la région Asie-Pacifique, et renforce la confiance politique mutuelle et la coopération sécuritaire avec tous les pays de l'Asie-Pacifique, afin de promouvoir l'établissement d'une confiance militaire mutuelle et de sauvegarder la paix et la stabilité régionales.

Depuis 2009, la coopération sécuritaire de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a maintenu un développement favorable. Ses pays membres ont signé successivement la Convention pour la lutte contre le terrorisme, l'Accord de coopération intergouvernementale sur la sécurité informatique internationale et l'Accord intergouvernemental pour la lutte contre la criminalité, jetant ainsi de solides bases juridiques pour la coopération sécuritaire. L'OCS a amélioré le mécanisme de coopération sécuritaire lors d'importantes activités internationales et a permis le déroulement sans heurt de la célébration du 65e anniversaire de la victoire de la guerre antifasciste mondiale à Moscou, de l'Exposition universelle à Shanghai, des Jeux asiatiques à Guangzhou et d'autres événements importants. Le mécanisme de manœuvres militaires antiterroristes conjointes a connu des progrès. L'OCS a entrepris une série de manœuvres militaires antiterroristes conjointes baptisées « Mission de paix » ainsi que les manœuvres antiterroristes des départements de sécurité et d'application de la loi baptisées « Norak 2009 » et « Saratov 2010 », intimidant ainsi les forces terroristes, séparatistes et extrémistes de cette région. Les secrétaires de la commission de sécurité, les procureurs généraux, les présidents de la cour suprême, les ministres de la Défense nationale, de la Sécurité publique et de l'Intérieur, ainsi que les dirigeants des autres départements de la sécurité et de l'application de la loi des pays membres se rencontrent régulièrement afin d'approfondir la coopération sécuritaire dans les domaines de la justice, de la défense et de l'application de la loi.

La Chine participe activement aux conférences multilatérales sur la sécurité dans le cadre du Forum régional de l'ASEAN, du mécanisme Chine-ASEAN et du mécanisme réunissant l'ASEAN, la Chine, le Japon et la République de Corée. En 2004, sur l'initiative de la Chine, la conférence sur la politique sécuritaire du Forum régional de l'ASEAN a été officiellement mise en place, devenant ainsi le mécanisme de dialogue du plus haut niveau auquel peuvent participer les fonctionnaires de la défense nationale. En mai 2010, lors de la 7e conférence sur la politique sécuritaire du Forum régional de l'ASEAN, la Chine a proposé d'intensifier l'étude sur la coopération sécuritaire non traditionnelle et de promouvoir la coopération pragmatique. En octobre 2010, elle a participé à la première réunion élargie des ministres de la Défense de l'ASEAN et a avancé ses initiatives et propositions destinées à renforcer le dialogue et la coopération sur la sécurité régionale. Ces dernières années, la Chine a organisé, à plusieurs reprises, le dialogue sur la défense et la sécurité entre la Chine et l'ASEAN, le forum sur la coopération sécuritaire non traditionnelle des forces armées de l'ASEAN, de la Chine, du Japon et de la République de Corée, et le colloque sur l'édification législative concernant la participation des forces armées du Forum régional de l'ASEAN aux opérations de secours internationaux, etc.

Dès 2007, la Chine a envoyé, chaque année, à Singapour des hauts fonctionnaires de la défense pour assister au dialogue Shangri-La et expliquer la politique chinoise de défense nationale ainsi que son opinion sur la coopération sécuritaire régionale.

Les échanges militaires avec l'extérieur

La Chine développe ses relations militaires étrangères à tous les niveaux, approfondit l'échange et la coopération pragmatiques avec les armées des autres pays, et fait tous ses efforts pour créer un environnement de sécurité militaire caractérisé par la confiance mutuelle et les avantages réciproques. Ces deux dernières années, la délégation militaire de haut niveau de l'Armée populaire de Libération a visité une quarantaine de pays, tandis que les ministres de la Défense et les chefs d'état-major généraux de plus de 60 pays ont visité la Chine.

La confiance mutuelle stratégique et la coopération pragmatique des armées chinoise et russe ne cessent de s'approfondir. L'échange de visites de haut niveau est très fréquent. Ces deux pays ont signé l'Accord sur l'annonce réciproque du lancement de missiles balistiques et de fusées porteuses de vaisseaux spatiaux. Ils ont mis en place des échanges et des coopérations dans la formation du personnel, la défense frontalière, les établissements d'enseignement, les soldats de défense aérienne, etc. La relation entre les armées chinoise et américaine a vécu des vicissitudes. Cependant, les deux parties ont maintenu des dialogues et des communications significatifs. Les deux armées ont effectué des échanges systématiques en ce qui concerne les consultations sur la défense, les consultations sur la sécurité militaire maritime, les archives militaires et les mécanismes autres. Les relations militaires sino-européennes ne cessent de se développer. La Chine consolide ses relations amicales traditionnelles avec l'Europe orientale et centrale, fortifie ses échanges pragmatiques avec l'Europe occidentale, et cherche à développer sa relation militaire avec l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et l'Union européenne.

La relation militaire avec les pays voisins a été renforcée. La Chine a mis en place des échanges amicaux avec les armées de la République populaire démocratique de Corée et de la République de Corée. Elle accorde de l'importance à la coopération avec le Japon en matière de défense nationale, approfondit l'échange et la coopération tous azimuts entre les armées chinoise et pakistanaise, œuvre à développer la relation militaire sino-indienne, renforce ses échanges amicaux avec les armées des pays de l'ASEAN, et intensifie les échanges militaires avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

La Chine a développé ses échanges militaires avec les pays en voie de développement de l'Afrique, de l'Asie de l'Ouest, de l'Amérique latine et du Pacifique Sud. Elle a fortifié les échanges militaires de haut niveau, a mis au point des échanges entre les officiers jeunes et d'âge moyen, et a tenté d'étendre ses domaines de coopération. Elle a envoyé, pour la première fois, le navire-hôpital « Arche de paix » pour une visite en Djibouti, au Kenya, en Tanzanie et aux Seychelles, afin de fournir des services médicaux humanitaires. Elle a organisé, pour la première fois, le colloque des présidents des écoles militaires des pays africains anglophones, le colloque des présidents des hôpitaux militaires des pays africains francophones et le colloque des officiers supérieurs et intermédiaires des pays africains lusophones. Elle a continué d'assurer l'organisation du colloque des officiers de haut rang des pays de l'Amérique latine, des Caraïbes et du Pacifique Sud.

Depuis l'établissement du système de porte-parole au ministère de la Défense en 2008, la Chine a organisé sept conférences de presse sur la lutte contre les séismes et le secours aux sinistrés, l'escorte maritime, le secours international humanitaire, etc., tout en diffusant à temps les informations importantes. La Chine a renforcé la diplomatie publique et a organisé différentes visites des médias chinois et étrangers chez les troupes opérationnelles. En s'appuyant sur les plates-formes, notamment sur le site Internet du ministère de la Défense, elle fournit des informations relatives à la défense nationale et à la construction militaire.

En 2009, à l'occasion du 60e anniversaire de la fondation des forces navales et aériennes de l'Armée populaire de Libération, la Chine a mis en place des activités destinées aux forces navales de plusieurs pays et ayant pour thème principal « Harmonie des mers » ; elle a également organisé un forum international sur la paix et le développement destiné aux forces aériennes.