Les cadres et les personnes compétentes originaires d'ethnies minoritaires constituent les éléments d'élite de ces dernières. A la fois connaisseurs de la langue, de l'histoire, des traditions, des us et coutumes de leur ethnie ainsi que des caractéristiques politiques, économiques et culturelles de leur région, ils servent de pont et de trait d'union important entre le gouvernement et les masses minoritaires. La situation des cadres et des personnes compétentes originaires d'ethnies minoritaires est un critère important pour juger le développement et le progrès des ethnies minoritaires. Depuis longtemps, l'Etat considère le renforcement de la formation des cadres et des personnes compétentes minoritaires comme le point clé pour promouvoir la prospérité et le développement communs de toutes les communautés ethniques, mener à bien le travail dans les régions ethniques et régler les problèmes ethniques, et comme une tâche fondamentale et de longue portée. Il n'a cessé de prendre des mesures énergiques pour renforcer leur formation et leur sélection.
Conformément à la Constitution, l'Etat doit aider les autorités locales autonomes à former en grande quantité des cadres de divers niveaux, des personnes spécialisées et des ouvriers qualifiés dans différents domaines, tous originaires d'ethnies locales ; les ethnies minoritaires doivent être représentées d'une manière adéquate au Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale. Selon la Loi sur l'autonomie régionale ethnique, les fonctions du président de région autonome, du préfet de département autonome et du chef de district autonome doivent être assumées par des citoyens originaires d'ethnies exerçant l'autonomie régionale ; parmi les cadres des départements relevant des autorités autonomes d'une localité d'autonomie ethnique, le nombre des personnes originaires de l'ethnie exerçant l'autonomie régionale et d'autres ethnies minoritaires doit représenter une proportion adéquate. La Loi de la République populaire de Chine sur les fonctionnaires stipule qu'il faut accorder ses préférences aux candidats originaires des ethnies minoritaires lors du recrutement des fonctionnaires dans les localités d'autonomie ethnique.
Dès l'avènement de la Chine nouvelle, l'Etat a proposé de généraliser et d'augmenter la formation des cadres originaires d'ethnies minoritaires. Dans ce but, il a donc créé des écoles ethniques. Dans les années 1950, dix écoles ethniques ont été ouvertes, dont l'Ecole ethnique centrale, l'Ecole ethnique du Nord-Ouest, l'Ecole ethnique du Sud-Ouest, l'Ecole ethnique du Centre-Sud et l'Ecole ethnique du Guangxi. Après la mise en application de la politique de réforme et d'ouverture, l'Ecole ethnique du Hubei, l'Université ethnique du Nord, l'Ecole ethnique de Dalian et d'autres écoles ethniques ont été créées successivement. Avec le temps, plusieurs écoles ethniques sont aujourd'hui devenues des universités ethniques, dotées d'une capacité et d'un niveau pédagogiques sensiblement élevés. A l'heure actuelle, la Chine compte 15 établissements d'enseignement supérieur destinés aux ethnies minoritaires. L'Etat a d'ailleurs ouvert successivement des cours ou écoles de stage destinés aux cadres originaires d'ethnies minoritaires, ainsi que des classes ethniques dans les établissements d'enseignement supérieur, afin de renforcer progressivement la formation des cadres minoritaires.
L'Etat accorde de l'importance à la formation et à la sélection des cadres originaires d'ethnies minoritaires. Le nombre de cadres issus d'ethnies minoritaires dans les localités d'autonomie ethnique a atteint une certaine proportion, ce qui a permis à un grand nombre de cadres d'élite d'occuper des fonctions de direction aux divers échelons. Lors de la composition des équipes dirigeantes par sélection publique et concurrentielle, un certain nombre d'admissions et de postes sont toujours réservés aux cadres minoritaires. Lors du recrutement national des fonctionnaires, l'Etat assouplit les conditions requises envers les candidats originaires d'ethnies minoritaires et prend à leur égard des mesures préférentielles telles que la détermination d'une proportion, le recrutement ciblé et la majoration de points, afin qu'un nombre adéquat de candidats minoritaires puissent devenir fonctionnaires.
L'Etat n'a cessé de renforcer l'éducation et la formation des cadres issus d'ethnies minoritaires. Ceux-ci sont régulièrement envoyés étudier dans les écoles du Parti des divers niveaux et dans différentes écoles ; ils sont également systématiquement invités à effectuer des inspections dans les régions côtières développées, afin d'élever sans cesse la qualité des cadres. En 2003, les départements concernés de l'Etat ont lancé un projet de formation intitulé « Lumière de l'Ouest », grâce auquel 1 416 personnes spécialisées et techniciens de la région de l'Ouest ont pu effectuer un stage d'un an dans les universités, instituts de recherche scientifique et établissements médicaux et sanitaires de réputation nationale, ce qui a permis la formation d'un certain nombre de personnes compétentes de haut niveau pour combler les besoins des régions d'ethnies minoritaires de l'Ouest. Parmi ceux-ci, 553 étaient originaires des régions peuplées d'ethnies minoritaires, ce qui représente 39,1% de la totalité.
L'Etat a également organisé la mutation de cadres et des échanges de postes de manière planifiée, envoyé un grand nombre de cadres assumer des fonctions dans l'intérieur du pays, à l'échelon de base ou dans les départements supérieurs, cela afin de permettre aux cadres minoritaires d'augmenter leurs capacités à travers la pratique. En 1990, l'Etat a commencé à envoyer des cadres originaires des régions de l'Ouest et d'ethnies minoritaires assumer des fonctions temporaires dans les organes d'Etat centraux ou dans les régions économiquement développées. En l'espace de 20 ans, plus de 5 000 cadres en ont bénéficié, formant ainsi, pour les régions d'ethnies minoritaires, un grand nombre de cadres chargés des affaires du Parti et de l'administration ainsi que des personnes compétentes dans les domaines de recherche scientifique et technique et de gestion économique, ce qui a promu énergiquement l'édification des équipes dirigeantes et celle du personnel de cadres des régions d'ethnies minoritaires tout en contribuant à un développement économique et social à la fois sain et rapide de ces régions.
Le personnel des cadres issus d'ethnies minoritaires n'a cessé de se multiplier grâce à quelques dizaines d'années d'efforts inlassables. En 2008, on comptait 2,9 millions de cadres, soit 4 fois plus qu'en 1978 ; les fonctionnaires originaires d'ethnies minoritaires représentaient 9,6% du nombre total national, et les cadres issus d'ethnies minoritaires au niveau du district ou de l'échelon supérieur, 7,7% du nombre total au même niveau ; on trouvait partout une proportion convenable de cadres issus d'ethnies minoritaires dans les organes du pouvoir d'Etat, de l'administration, du jugement et du parquet, aux niveaux national et local. Aujourd'hui, 2 des 13 vice-présidents du comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, 2 des 9 vice-premiers ministres et ministres d'Etat du Conseil des Affaires d'Etat, et 5 des 25 vice-présidents du comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois sont issus d'ethnies minoritaires.
L'Etat a accordé une grande importance à la formation des personnes compétentes de tous niveaux et dans tous les domaines nécessaires à la modernisation des régions ethniques. Il a demandé aux établissements d'enseignement supérieur et aux écoles secondaires spécialisées d'assouplir convenablement, lors du recrutement, leurs critères et conditions à l'égard des candidats minoritaires, et d'accorder leur préférence aux candidats originaires des ethnies minoritaires présentant une population peu nombreuse. Chaque année, des milliers de candidats issus d'ethnies minoritaires peuvent ainsi entrer à l'université. Afin d'accélérer la formation des personnes compétentes dans les régions ethniques, l'Etat a créé, dans les universités clés de l'intérieur du pays, des classes préliminaires pour les ethnies minoritaires et des classes ethniques, capables de recruter 30 000 étudiants chaque année. En 1984, l'Etat a décidé d'ouvrir, à Beijing, Tianjin, Chengdu et d'autres villes intérieures de grande ou moyenne importance, des « classes (ou écoles) du Tibet » qui ont recruté, en l'espace de plus de 20 ans, 70 000 collégiens, lycéens et étudiants. En l'an 2000, l'Etat a encore décidé d'ouvrir des « classes secondaires de second cycle du Xinjiang », dans 50 écoles réparties dans 12 villes intérieures de grande et moyenne importance, dont Beijing et Shanghai. Elles ont recruté 29 600 lycéens pour 10 promotions. En 2003, l'Etat a aidé huit villes du Xinjiang, dont Urumqi, à créer des classes secondaires de premier cycle dans lesquelles les collégiens originaires des familles minoritaires agricoles et pastorales représentent plus de 80%. A partir de 2006, l'Etat a appliqué le Projet de formation des personnes compétentes minoritaires de haut niveau, destiné à recruter des aspirants chercheurs de maîtrise et de doctorat dans les régions ethniques. En 2009, le recrutement annuel a atteint 4 700 personnes et le nombre d'étudiants scolaires, 7 900.
L'Etat encourage les diplômés universitaires à travailler dans les régions ethniques. A partir de 1999, les départements concernés de l'Etat ont sélectionné 1 195 jeunes scientifiques et techniciens d'élite, titulaires d'un doctorat et travaillant dans les ministères et les commissions centrales ou dans les provinces et municipalités orientales relativement développées afin de les envoyer s'aguerrir dans les régions de l'Ouest, les anciennes bases révolutionnaires, et parmi des ethnies minoritaires, fournissant ainsi un soutien humain et intellectuel aux régions de l'Ouest. Parmi eux, 403, soit 33,7% du total, ont été envoyés dans les régions d'ethnies minoritaires de l'Ouest.
Depuis de longues années, l'Etat ne cesse de renforcer l'envoi de cadres et de personnes compétentes dans les régions ethniques telles que le Tibet et le Xinjiang. Ces cadres et personnes compétentes envoyés dans les régions frontalières ont, grâce à leur travail acharné et à leur désintéressement, joué un rôle important dans le développement des régions ethniques. |