Tout le monde a entendu parler de ce plat mais peu ont la chance d'en goûter. Le nom du plat, Gourmandise de Bouddha, laisse libre cours à l'imagination et a pour origine l'histoire d'une jeune fille choyée.
Au Fujian, la tradition voulait que, le troisième jour suivant le mariage, la nouvelle mariée préparât un repas en public en tant que test de son savoir-faire. Celui-ci décidait de la position de la nouvelle mariée aux yeux des beaux-parents. Il était une jeune fille qui, trop gâtée pour connaître l'art culinaire, se souciait beaucoup de ce test obligatoire. Sa mère avait réuni pour elle des ingrédients précieux et en avait fait des petits paquets de feuilles de lotus. Le jour du test, la nouvelle mariée avait oublié complètement les préparations recommandées par sa mère. Ayant ouvert les paquets, elle ne savait que faire devant tous les ingrédients sur la table. A ce moment-là, ses beaux-parents se dirigeaient vers la cuisine. La nouvelle mariée, prise de panique, versa tous les ingrédients dans un grand vase d'alcool, le couvrit des feuilles de lotus et le mit sur un foyer à feu doux. Le lendemain, tous les invités sont arrivés. Les beaux-parents sont entrés dans la cuisine et ont trouvé sur le foyer le grand vase d'alcool encore chaud. Une fois les feuilles de lotus enlevées, le parfum s'est répandu partout et a ravi les invités qui appréciaient sans exception la nouvelle mariée. Certain a composé un vers pour qualifier ce plat : « Le vase débouché, une bonne odeur se répand dans les quatre directions ; Bouddha vient en sautant par-dessus le mur, renonçant à la contemplation. »
Ce plat a besoin d'une trentaine d'ingrédients, dix-huit principaux et douze secondaires. On y trouve presque toutes les denrées précieuses : poulet, canard, mouton, porc, poisson, aileron de requin, concombre de mer, oreille de mer, chair de la pinne du Japon, oeuf de pigeon, champignon, pousse de bambou, etc. Préparées et assaisonnées séparément, ces matières sont mises dans un vase couche par couche.
Après avoir ajouté du vin de Shaoxing, le vase est couvert des feuilles de lotus et bien scellé. Ensuite, il est chauffé à grand feu jusqu'à ce que l'eau bout avant d'être chauffé à feu doux pendant cinq ou six heures. Au cours de la préparation, aucune odeur ne doit sortir du vase. Mais à peine les feuilles de lotus enlevées, un parfum de vin se répand partout. Le plat qui se présente comme bouillon épais et de couleur brune est extrêmement délicieux.
Crevettes au corps de dragon et à queue de phénix
Ingrédients :
30 crevettes de mer, 75 g de jambon, 15 g de champignon parfumé qui gonfle dans l'eau, 50 g de pousse de bambou, 10 g de poireau.
Préparation :
1. Couper en tranches les champignons, les pousses de bambou et le poireau ; couper en filaments le jambon.
2. Décortiquer les crevettes en gardant la queue.
3. Aplatir la chair des crevettes avec un couteau ; mettre transversalement les filaments de jambon sur la chair des crevettes près de la queue ; relever la queue des crevettes pour que celles-ci aient un corps de dragon et une queue de phénix ; faire frire les crevettes dans l'huile chaude.
4. Réchauffer l'huile dans la marmite ; y mettre les condiments et les crevettes frites ; les mélanger à plusieurs reprises ; mettre le tout dans un plat.
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