L'exposition artistique « Alors, la Chine ? », inaugurée le 24 juin au Centre Pompidou à Paris, présente en raccourci les arts contemporains de ce pays ancien avec une histoire cinq fois millénaire.

La manifestation, parrainée par le Ministère chinois de la Culture, étale des oeuvres de 50 artistes de Chine moderne, dont plusieurs gagent la réputation au-delà des frontières.

« C'est pour la première fois dans son histoire que le Centre Pompidou abrite une exposition de l'art chinois. C'est aussi la plus importante des exhibitions sur l'art contemporain chinois tenues en France », a affirmé Fan Di'an, organisateur de l'exposition et vice-président de l'Académie centrale des beaux-arts à Beijing.

« Aux yeux des artistes chinois, le Centre Pompidou a été durant une longue période le « centre » des arts occidentaux », a-t-il ajouté. « Il se distingue notamment par la découverte et l'in troduction des nouveautés de l'art occidental et par les efforts en faveur du développement du multiculturalisme. »

« Nous essayons de présenter, à travers les oeuvres des artistes choisis, des changements opérés dans l'art chinois et les éléments principaux de son art contemporain au début du siècle, et souhaitons que les spectateurs français aient une bonne connaissance de ce que pensent les artistes chinois dans la société actuelle en pleine mutation, face à l'accélération rapide de la mondialisation au 21ème siècle », s'est exprimé Fan.

Les nouveautés dans l'art chinois

Bien que les conceptions et styles artistiques traditionnels dominent toujours en Chine, les nouveaux concepts et essais ont fait apparition en grand nombre dès les années 1980, période où le pays a connu un événement sans précédent : la réforme et l'ouverture sur l'extérieur.

Ce nouveau courant est significat if non seulement artistiquement, mais aussi culturellement. Il reflète simultanément un changement social et artistique en Chine.

L'exposition se focalise sur le « néo-art chinois » et recommande les oeuvres d'un groupe d'artistes en herbe. Parmi elles figurent des toiles à l'huile de Fang Lijun, de Liu Xiaodong et de Zhou Tiehai, des photos prises par Weng Fen, Xing Danwen et Bai Yiluo, des sculptures signées par Shi Hui et Song Dong, et des vidéos de Yang Fudong, Li Yongbin et Wang Jianwei.

La musique de la rock star Cui Jian, les films de Jia Zhangke et Zhang Yimou et les conceptions architecturales de Wang Shu, Chang Yungho et Liu Jiakun se trouvent en bonne place dans l'exposition.

En plus des oeuvres contemporaines, sont exposés trois trésors historiques : un instrument rituel en jade de l'époque de la Culture Liangzhu, vieux de 5 000 ans et exhumé en aval du Yangtsé, un miroir en bronze de la dynastie des Han de l'Ouest (206 av. J.C.-24 ap. J.C.) et une oeuvre calligraphique de Zhu Yunming des Ming (1368-1644).

A côté de l'exposition, se tient une exhibition d'objets typiques de la « Révolution culturelle » de Chine, amassés par un collectionneur français.

Ces choses dépassées aident les visiteurs à mieux connaître l'histoire et la culture de Chine.

Alfred Pacquement, conservateur du musée des arts modernes du Centre Pompidou, a dit pour sa part : « Nous avons choisi le titre (de l'exposition) dans un article écrit en 1974 par l'écrivain français Roland Barthes. L'article a influencé beaucoup de Français sur la connaissance de la Chine. »

« Nous souhaitons que les Français en sachent davantage sur une Chine réelle, qui n'est plus un pays toujours victimes de préjugés du fait de symboles comme la 'révolution culturelle' ».