Cette motion a attiré l’attention de nombreux députés venant du bassin du Changjiang. D’après eux, les travaux d’adduction de l’eau du sud vers le nord doivent non seulement soulager la pénurie en eau du nord mais aussi ne pas endommager l’écosystème du bassin du Changjiang, la région la plus riche de la Chine.

D’après Sun Yanfang, député de l’APN et directeur du service des eaux du Sichuan, les travaux d’adduction de l’eau du sud vers le nord doivent favoriser à la fois les habitants de la région bénéficiaire et ceux de la région fournisseuse.

Selon les personnes autorisées du ministère des Eaux, les travaux d’adduction de l’eau du sud vers le nord de la ligne centrale n’exerceront pas une grande influence sur le Changjiang puisqu’ils ne prélèvent que 1% du débit total du Changjiang. Par contre, ils exerceront une grande influence sur le Hanjiang, affluent du Changjiang, puisqu’ils prélèvent 20% du débit total du Hanjiang. Selon la convention internationale, le volume maximum d’exploitation ne doit pas dépasser 40% du débit total. Cette prise de 20% du débit total du Hanjiang exercera sans doute une influence sur la navigation et l’agriculture au niveau des cours moyen et inférieur du Hanjiang.

La Commission hydraulique du Changjiang a proposé d’introduire de l’eau du Changjiang vers le Hanjiang afin d’approvisionner les cours moyen et inférieur du Hanjiang. Pour ce, un canal sera creusé dans la plaine de Jianghan pour introduire de l’eau du Changjiang vers les cours moyen et inférieur du Hanjiang.

Les travaux d’adduction de l’eau du sud vers le nord de la ligne centrale sont destinés à introduire de l’eau du réservoir de Danjiangkou, considéré comme le plus grand lac artificiel de l’Asie, vers les régions de Beijing et de Tianjin en franchissant le Huanghe par dessous. Les eaux du réservoir de Danjiangkou sont propres. D’après une proposition du Conseil des Affaires d’Etat, le tarif d’eau à Beijing passera de 2 yuans par mètre cube actuellement à 5 yuans par mètre cube en 2005. Dans la ville de Danjiangkou, près du lac du même nom, 157 entreprises et 81 sources polluantes ont été fermées, 115 000 mu (un mu équivant à un quinzième d’hectare) de champs ont été transformés en forêts. Pourtant, la superficie souffrant de la perte de l’eau par ruissellement représente encore 51,5% du total.

Comme tous ses compatriotes, Xin Xiyu espère que des eaux propres du Changjiang seront introduites vers le nord et que les travaux d’adduction de l’eau du sud vers le nord rendront plus beau son pays natal.