En Chine, si l'on est malade, on va d'abord à l'hôpital de médecine traditionnelle chinoise. Après tout, il y a moins de 200 ans que la médecine occidentale y a été introduite! La plupart du temps, les médecins de cet hôpital remettent aux patients quelques sachets faits de papier kraft, dans lesquels les médicaments semblent des choses insignifiantes, alors qu'en réalité ils ont exigé de soigneuses recherches. D'ordinaire, ces médicaments sont composés de quelques ou quelques dizaines de sortes de plantes séchées et coupées en morceaux, (quelquefois, ils comprennent aussi une infime quantité d'autres ingrédients). Après les avoir décoctées, on boit le liquide obtenu comme une tisane. Voilà pourquoi les médicaments de ce genre sont appelés « plantes ou herbes médicinales chinoises ». Cette méthode thérapeutique remonte à plus de 2 000 ans.
Depuis l'Antiquité on raconte que Shennong, empereur d'une dynastie légendaire, aurait essayé toutes les plantes pour guérir les malades. Bien qu'il se fût intoxiqué plusieurs fois, il aurait réussi à trouver beaucoup de plantes pharmacodynamiques. Pour commémorer cet homme courageux, la première œuvre sur les médicaments, achevée au Ie ou IIe siècle, a été intitulé Classique des matières médicales de Shennong . Grâce à l'expérience accumulée pendant de longues années, on compte aujourd'hui 5 000 espèces de plantes médicinales découvertes en Chine. Ces plantes, dont beaucoup sont également ornementales, plaisent à l'œil. On les cultive dans les champs et dans le potager.
Li Shizhen (1518-1593), médecin et pharmacologiste connu de la dynastie chinoise des Ming, réussit à guérir beaucoup de maladies complexes et sauva d'innombrables malades grâce à sa maîtrise de l'art médical. Sa plus grande contribution à la médecine est de nous avoir laissé un ouvrage sur la médecine qui exerça une influence profonde et de grande portée en Chine et dans le monde. Pour achever son Compendium de Matières médicales, il mit une dizaine d'années à parcourir 800 livres, visiter beaucoup d'endroits et essayer des plantes. Après la première rédaction de cet ouvrage, il le révisa à plusieurs reprises. Il y consacra toute sa vie.
Le Compendium de Matières médicales a corrigé les erreurs des pharmacopées des époques précédentes, et il a enrichi leur contenu. Ce livre, composé de 1,9 million de caractères chinois, orné de 1 126 illustrations et comportant 11 096 ordonnances, regroupe 1 892 espèces de plantes. Depuis des centaines d'années, cet ouvrage est toujours considéré comme un « trésor » de la médecine chinoise. Ce livre est aussi connu dans le monde. En 1659, des savants étrangers en traduisirent une partie en latin (celle sur les plantes) et l'appelèrent Florum. Cette œuvre grandiose a déjà été traduite en une dizaine de langues (anglais, français, allemand, japonais et russe, etc.).
Le taiji, le yin et le yang, de même qu'une calebasse de médicaments, sont considérés comme les symboles qui reflètent la culture traditionnelle chinoise et les principes théoriques de la médecine chinoise. L'illustration du Faîte Suprême (taiji) est un cercle formé de deux dessins, semblable à des poissons qui nagent. Selon la philosophie chinoise élémentaire de la Haute Antiquité l'unité et l'antithèse du yin et du yang sont la genèse des êtres de l'univers. La médecine, née sur cette base, estime que l'organisme humain ne fait pas exception. Le déséquilibre entre le yin et le yang est source de maladies et il faut régler ce dysfonctionnement pour guérir la maladie.
Aux temps anciens, la calebasse était non seulement un sac rempli de médicaments, mais on dit qu'elle était aussi un objet grâce auquel le frère et la sœur Fu Xi, premiers ancêtres de l'homme, l'auraient échappé belle lors d'une catastrophe. Aussi, la calebasse est-elle devenue un porte-bonheur.
Ginseng, écorce d'eucommia, racine de pseudoginseng, cannelier chinois, etc. sont des plantes médicinales précieuses
Depuis toujours, le ginseng jouit du renom de « roi des plantes médicinales ». Aux temps anciens, on le considérait comme fortifiant pour assurer la longévité. Pourtant, la pousse du ginseng sauvage en montagne est lente et il ne peut servir de médicament qu'après des dizaines ou même des centaines d'années. C'est pourquoi ce type de ginseng est très rare et cher. A l'époque de la dynastie des Qing, (1644-1911), le prix d'un ginseng de montagne de bonne qualité dépassait celui de l'or de même poids. Les analyses scientifiques modernes ont donné raison à la médecine ancienne. Les ingrédients favorables à l'organisme humain contenus dans le ginseng sont très riches. L'importance du ginseng tient au fait qu'il contient un ingrédient particulier, «le glucoside de ginseng ». L'emploi du ginseng donne des effets positifs sur le centre nerveux, l'appareil digestif, l'appareil respiratoire et le système circulatoire. Le ginseng contient 11 espèces de glucosides, et chacune peut jouer un rôle curatif auxiliaire dans le cas de maladies différentes.
Ces dernières années, l'utilisation de moyens modernes dans la plantation de ginseng se développe rapidement. La période de croissance du ginseng est beaucoup réduite et sa production augmente, si bien qu'il devient un médicament à la portée de toutes les bourses.
La racines de pseudoginseng est une herbacée vivace à effet hémostatique. La province du Yunnan est l'un des lieux producteurs de cette plante qui fournit l'ingrédient principal du Yunnan Baiyao.
L'herbe médicinale, espèce particulière, est toujours profondément appréciée des Chinois. Dans la nature, elle dégage un parfum délicat. Utilisée comme médicament, elle peut éradiquer les maladies, calmer la douleur et fortifier la santé.
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