Des normes nationales ont été fixées pour la première fois dans le secteur de la production des médicaments traditionnels chinois qui a, vraisemblablement, suivi une évolution mystérieuse au cours de sa longue histoire. Selon l’Office chinois de contrôle des médicaments (OCM), les Normes nationales de qualité des médicaments traditionnels chinois (NQMTC), récemment approuvées par les autorités, sont entrées en vigueur le 1er juin 2002.
Des professionnels estiment que les NQMTC, en tant que normes de garantie professionnels, serviront à contrôler la qualité des médicaments traditionnels chinois et à définir leur positionnement sur le marché mondial.
Lors du 1er Forum supérieur chinois sur le développement de la pharmacie et de l’industrie pharmaceutique, Bai Huiliang, directeur du Département de la sécurité de l’OCM a expliqué que, se composant de 57 articles répartis en 10 chapitres, les NQMTC avaient établi des critères professionnels pour la culture et la récolte des plantes médicinales, ainsi que l’emballage et le transport des matières médicinales. Le quotient des engrais chimiques et la teneur en métaux lourds seront strictement contrôlés ; l’envergure et la durée de culture des plantes ont également été strictement déterminées. Par ailleurs, pour les NQMTC, l’environnement de culture des plantes médicinales doit répondre aux conditions écologiques exigées, par exemple ‘‘L’irrigation des plantes médicinales doit répondre aux critères de l’irrigation utilisés pour les céréales’’.
Selon Bai Huiliang, les étrangers contestant les effets de traitement ou la qualité des médicaments traditionnels chinois, peuvent d’ores et déjà se fier complètement aux médicaments conformes aux NQMTC.
La contradiction entre la médecine occidentale et la médecine traditionnelle chinoise existe depuis longtemps. En Occident, on croit que les médicaments sont produits uniquement dans des ateliers modernes et performants au niveau des équipements et de la production.
En fait, la médecine occidentale et la médecine traditionnelle chinoise sont deux systèmes différents. En Chine, on traite les maladies avec les médicaments traditionnels depuis des milliers d’années. La médecine traditionnelle chinoise contribue à la civilisation humaine. Pour celle-ci, le corps humain est une globalité. La médecine traditionnelle chinoise est aussi connu pour ses méthodes de diagnostic différentes et sa théorie spécifique de traitement.
Selon Bai Huiliang, mis à part toutes ces spécificités, des normes strictes de qualité sont nécessaires pour que la MTC soit acceptée par les occidentaux.
Des professionnels estiment que le défaut de normalisation a beaucoup empêché le développement de la MTC sur le marché mondial. Selon des statistiques, le chiffre d’affaire des médicaments traditionnels s’élèvent à 15 milliards de dollars environ par an dans le monde entier, mais le total de l’exportation chinoise s’arrête à 600 millions de dollars, soit 3% du marché.
En Chine, parmi les 13 mille plantes médicinales, plus de 500 plantes souvent utilisées restent encore hors de contrôle de qualité. Il s’agit d’un élément important qui défavorise l’exportation des médicaments traditionnels chinois.
Le défaut de normes empêche les médicaments traditionnnels chinois d’entrer sur le marché mondial. Yu Dequan, académicien de l’Académie chinoise des oeuvres publiques et professeur de l’Université Xiehe des médecines, estime que la Chine doit accélérer l’établissement des normes sur les médicaments traditionnels afin d’approfondir la reconnaissance du milieu international médical, et que, probablement, les règles internationales médicales et commerciales feront l’objet pour cela d’une modification favorable au développement des médicaments traditionnels chinois.
En réalité, le processus de normalisation de la production des médicaments traditionnels chinois a toujours tenu la route depuis ces dernières années. Une dizaine de fermes exemplaires de plantes médicales écologiques ont été fondées dans la province du Jilin, formant la centre de production nationale moderne ‘‘Plantes médicales du Nord’’ des médicaments traditionnels chinois. Au district Jingyu dans les montagnes Changbai, se trouve la ferme la plus importante de culture et de traitement du panax quinquefolium où la culture de la plante est complètement normalisée, et les fermiers se sont habitués à des critères stricts dans la sélection de semences, la fumure et l’emploi d’appareils professionnels.
Liu Cunzhou, directeur du Conseil d’administration du célèbre Fabricant des médicaments de Harbin (groupe), a confirmé que la qualité était extrêmement importante pour s’imposer face à la concurrence exacerbée du marché mondial des médicaments traditionnels chinois.’’
Selon l’OCM, le contrôle de la qualité des plantes médicinales se trouve au début du processus de contrôle de la qualité des médicaments traditionnels chinois. Il est recommandé aux fabricants des médicaments traditionnels chinois de baser leurs exploitations sur des matières premières conformes aux NQMTC, de prendre la culture des plantes médicales comme la première démarche de la production afin de garantir, grâce à une qualité stable et homogène des matières premières, celle des produits finis (comprimés, pilules...). ‘‘Les travaux sont complexes, nous nous chargeons de les mener à bien.’’ a dit Bai Huiliang.
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