Selon le livre blanc intitulé « Développement de services rendus aux personnes du troisième âge en Chine » qui a été rendu public le 12 par le gouvernement chinois, la Chine va incorporer une action d'atténuation et d'élimination de la pauvreté des personnes âgées dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et va étendre son programme aux personnes âgées. En même temps, la Chine se penchera avec sollicitude sur le sort des vieillards vivant dans les zones rurales, qui représentent 60% des personnes de cette tranche d'âge en Chine, et des efforts seront consentis dans le domaine de l'assurance-vieillesse, de l'assurance-maladie et de la sécurité sociale.

Selon le livre blanc, on aurait à subir une pression plus forte à la campagne qu'à la ville sur le plan du vieillissement. Plus précisément, par défaut d'assurance sociale, alors que la population chinoise subit un vieillissement accéléré, les problèmes concernant les frais de subsistance, les soins médicaux et autres deviennent de plus en plus graves dans les zones rurales. L'Ouest et les régions arriérées connaissent une situation plus critique encore.

Le 9 novembre, Li Zhaokun, âgé de 71 ans, sans logis, a mis le feu volontairement à une forêt de Zhongshan du Guangdong, dans le simple but de se faire arrêter et incarcérer. De cette façon, il sera hébergé et nourri gratuitement.

Il s'agit d'un cas de SDF (Sans Domicile Fixe) ; mais beaucoup de paysans âgés qui ont des enfants se heurtent également au problème de survie. Dans les gares, les sites touristiques et les avenues commerciales, il n'est pas rare de voir des mendiants âgés venus de la campagne. Pour certains d'entre eux, c'est justement parce que leurs enfants ne les entretiennent pas qu'ils ont quitté leur pays natal pour chercher un moyen de subsistance.

« Faute de pension de retraite et d'assurance-maladie, la vie des personnes âgées dans les campagnes devient un problème difficile. » a indiqué Yuan Xin, professeur de sociologie à l'Université Nankai.

Il a ajouté que dans les campagnes chinoises, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans augmente de 850 000 chaque année et pourrait atteindre 120 millions d'ici 20 ans. Le problème de survie des vieillards dans ces régions s'avère de plus en plus grave.

Zhai Yuhe, délégué de l'Assemblée populaire de la province du Heilongjiang, a effectué à ses propres frais, soit 100 000 yuans, une enquête sur 10 400 paysans âgés de plus de 60 ans dans 31 provinces du pays. Parmi eux, 45% vivent dans les solitudes et 5% souffrent de la faim. En outre, 69% des interrogés n'ont qu'un vêtement de rechange et 67% sont trop pauvres pour aller voir le médecin.

Selon Zhai, la plupart des vieillards chinois ont une volonté commune: élever des enfants pour s'assurer une vieillesse heureuse. Cependant, d'énormes changements dans la société chinoise ont bouleversé les valeurs traditionnelles centrées sur la piété filiale.

Selon les données communiquées par le Tribunal populaire de seconde instance de Beijing, en 2005, plus de 2000 paysans pékinois âgés ont accusé leurs enfants de ne pas subvenir à leurs besoins. En fait, la plupart des vieillards ne veulent pas d'une pareille solution pour résoudre le problème. Après tout, ils aiment leurs enfants, mais en même temps, ils redoutent de "perdre la face".

"La piété filiale et le respect envers les parents sont les éléments nécessaires à la construction d'une société harmonieuse. Dans les familles traditionnelles chinoises, les vieillards se sentent abandonnés, s'ils sont séparés de leurs enfants. Malgré des années de dur labeur, ils vivent leur vieillesse isolés et misérables", c'est ce qu'a révélé Zhai Yuhe, qui considère que le jeune doit être respectueux envers ses parents; dans le cas contraire, il ne montre pas son dévouement au service de la patrie.

De ce fait, Zhai a soumis un rapport à l'Assemblée populaire nationale en mars, dans lequel il a proposé de punir sévèrement les personnes maltraitant leurs parents.

Dans certaines villes chinoises, les gouvernements locaux ont cité en exemple les enfants respectueux envers les parents. Dans les provinces du Jiangsu et du Shanxi, l'attitude envers les parents est un élément indispensable pour la sélection des cadres.

En même temps, certains établissements d'enseignement ont mis en évidence l'importance de la piété filiale. Par exemple, dans des classes préscolaires on enseigne aux enfants à respecter leurs parents et leurs maîtres. Des universités ont créé un cours obligatoire de culture traditionnelle chinoise, qui doit être suivi par les étudiants pour les aider à retrouver les vertus traditionnelles.