Au cours de la conférence de presse tenue le 5 novembre après la clôture du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération Chine-Afrique, les ministres des Affaires étrangères de la Chine, Li Zhaoxing, de l'Éthiopie, Seyoum Mesfin (co-président du Forum), et de l'Égypte - où se tiendra la prochaine réunion du Forum - Aboul Gheit, se sont exprimés.
Li Zhaoxing : « Le Sommet de Beijing a été fructueux et a remporté un grand succès. Il jette une base solide pour la construction, entre la Chine et les pays d'Afrique, d'un nouveau type de partenariat stratégique caractérisé par la stabilité à long terme et un développement continu ; il favorise et porte à un niveau supérieur la coopération sino-africaine, ce qui est favorable à la solidarité et à la coopération au sein des pays en développement et, partant, à la paix et au développement du monde. »
Seyoum Mesfin : « Le Sommet de Beijing a écrit un nouveau chapitre de l'histoire des relations entre l'Afrique et la Chine. Le discours du président Hu Jintao a beaucoup apporté à cette rencontre. La Chine, pays en développement, a proposé une aide d'un montant colossal, concrétisant la promesse du gouvernement chinois de développer sa coopération avec l'Afrique. »
Aboul Gheit : « La participation d'un si grand nombre de dirigeants à une réunion de si haut niveau montre l'importance qu'a prise la Chine sur l'échiquier mondial, et les liens particuliers qu'elle entretient avec le continent africain. Elle reflète aussi le souhait du peuple africain d'approfondir son amitié traditionnelle avec la Chine. »
Seyoum Mesfin : « Les relations entre la Chine et l'Afrique sont encore neuves ; elles sont fondées sur la notion de coopération stratégique. L'Afrique et la Chine dépendent l'une de l'autre, leur coopération n'est assortie d'aucune condition politique et elle est donc favorable à tous. Certains prétendent que les dictateurs africains ont trouvé en Chine un nouveau foyer, qu'ils s'y rendent parce qu'on y omet les reproches que l'Occident formule, et qu'ils fuient leurs responsabilités en matières de droits de l'homme ou de bonne gouvernance. Je voudrais insister sur le caractère dépassé de ce débat. La paix et le développement de la Chine et de l'Afrique exerceront une influence positive sur les autres pays du monde. Tout le monde peut en tirer profit. »
Li Zhaoxing : « L'approfondissement de notre coopération bilatérale ne va pas à l'encontre ni n'exclut aucune tierce partie. Elle intervient dans le cadre de la coopération Sud-Sud et n'affecte ni ne menace l'intérêt d'autres pays. Nous souhaitons sincèrement que l'Afrique puisse atteindre par elle-même la paix, la stabilité et le développement. Dans le même temps, dans un esprit d'ouverture et de coopération, nous sommes prêts à conjuguer nos efforts avec la communauté internationale pour apporter notre contribution à la paix et au développement de l'Afrique. »
Aboul Gheit : « Ce Forum sert l'intérêt de l'Afrique. Il ne se dirige pas contre une tierce partie ni contre d'autres groupes : il a pour but d'établir un partenariat basé sur l'égalité et sur les avantages réciproques et l'intérêt commun que nos deux parties peuvent tirer. L'Afrique ne subit en aucun cas un colonialisme chinois. Au cours des cinquante dernières années, et dans les cinq cents ans à venir, la Chine a maintenu et maintiendra avec l'Afrique des relations de paix et d'amitié, et non des relations colonialistes. »
Seyoum Mesfin : « Les reproches faits à la Chine, concernant les œillères qu'elle porte volontairement vis-à-vis des mauvaises pratiques en Afrique, ne sont pas raisonnables. La réalité est que la Chine et l'Afrique travaillent main dans la main pour faire progresser des valeurs communes, y compris les droits de l'homme et le développement. Le second est d'ailleurs un pilier du premier ; il est lui aussi un droit de l'homme. »
Li Zhaoxing : « La coopération énergétique fait partie intégrante de la coopération sino-africaine. Elle est totalement basée sur l'égalité et la faveur mutuelle. Durant la coopération, la Chine respecte les règles internationales, notamment d'ouverture et de transparence. Elle ne cherche pas à monopoliser les ressources pétrolières, ni à empêcher d'autres pays de coopérer avec l'Afrique.
La coopération sino-africaine est favorable aux deux parties. Il faut garder en mémoire que les peuples africains accordent depuis toujours un précieux soutien à la Chine. Par exemple, si la Chine est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et si elle y joue un rôle important, c'est grâce au soutien des pays d'Afrique, et des pays amis sur les autres continents ; sans eux, la Chine nouvelle n'aurait pas pu obtenir de siège légitime au sein de l'organisation internationale.
A chaque instant, il faut se rappeler ce que nos amis ont fait pour nous. Pour le moment, notre coopération s'exerce surtout dans les domaines économique, commercial et social. La Chine et l'Afrique font face à des défis cruciaux, auxquels elles ne répondront efficacement qu'en travaillant ensemble.
La Chine est encore un pays en développement ; mais elle est prête à faire de son mieux pour aider le peuple africain en toute fraternité. Cette déclaration est tout sauf contradictoire : c'est précisément en s'unissant que les deux parties se développeront le plus rapidement. »
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