Dans le sud du Zhejiang, une province côtière de la Chine de l'Est, se trouve un endroit dont l'histoire remonte à 1 800 ans : Quzhou. C'est une ville calme et naturelle, sans gratte-ciel et sans le fol enthousiasme pour le développement immobilier. Son concept de développement urbain est plutôt écologique : construire la ville en un jardin pittoresque. Mais il faut dire que Quzhou tire aussi profit de ce concept. Grâce à sa végétation luxuriante, elle est surnommée le « paradis de verdure du Zhejiang » et elle est l'une des villes vedettes du Zhejiang en matière de protection de l'environnement.

En 1994, Quzhou a été classée parmi les villes historiques et culturelles célèbres de la Chine. En fait, la ville possède une abondance de ressources touristiques typiques, dont notamment : le site national de la montagne Jianglang; la réserve zoologique et végétale nationale de Gutianshan; le parc forestier national Qianjiangyuan; la grotte Longyou, surnommée la « 9e merveille du monde » (la 8e étant la Grande Muraille); et la première montagne sacrée de Guangong (un héros du roman Les Trois Royaumes). La ville est complètement encerclée par les collines, et l'eau l'entoure sur trois côtés. Les rivières Qujiang et Wuxi y coulent de part en part. C'est une ville historique typique du Jiangnan (sud du fleuve Yangtsé). On y trouve le temple familial de Confucius, la montagne Fushan, la montagne Lanke– considérée comme le lieu d'origine du weiqi (jeu de go) –, ainsi que des murs et des quartiers anciens bien protégés.

La verdeur de la jeunesse, malgré ses 1 800 ans!

M. Li Bangqin, directeur du Bureau d'urbanisme de Quzhou, nous a expliqué la philosophie de construction de cette belle ville. Les autorités locales de Quzhou accordent beaucoup d'attention à la protection du patrimoine culturel local, tels la cité et les murs anciens, les 57 sites historiques et les rues historiques Shuiting et Beimen. Grâce aux efforts du gouvernement local, Quzhou a réussi à garder ses empreintes historiques qui forment justement son caractère particulier de ville méridionale.

Le fleuve Qiantang, principal fleuve du Zhejiang, est formé, entre autres, par la rivière Qujiang qui passe à Quzhou. Avec l'eau de bonne qualité fournie par cette rivière, la ville n'a donc pas à s'inquiéter de cette ressource vitale. Dans la construction urbaine, Quzhou a aussi beaucoup bénéficié de ses riches ressources en eau : les berges des rivières Qujiang et Wuxi ont été aménagées en pelouse; la digue contre les inondations de la rivière Shiliangxi s'est également parée de vert; et, au confluent des rivières Miaoyuan et Qujiang, on a aménagé des marécages. Afin de créer un environnement agréable pour les habitants locaux, le gouvernement a également pris des mesures pour aménager les rivières qui traversent le quartier ancien de la ville.

Profitant toujours des riches ressources en eau, beaucoup de nouveaux jardins et espaces verts ont été construits lors de la transformation des vieux quartiers. Le taux de couverture en espaces verts au centre de Quzhou s'élève à 38 %, soit 10 m2 par habitant. En général, il suffit de marcher seulement 200 à 300 m pour être en mesure de profiter d'un espace vert public.

Les gens se sentent fort heureux de marcher dans les rues de Quzhou, car toute la ville est en train de devenir un paradis de verdure : petits jardins en bordure de rue, espaces verts qui sont omniprésents, arbres variés, toute cette verdure semble redonner une nouvelle vie à cette ville historique de 1 800 ans.

Un soin méticuleux dans l'aménagement

La construction des espaces verts ne s'est toutefois pas faite au hasard; par exemple, la sélection des arbres à planter a demandé des recherches minutieuses. La règle a été de choisir en priorité des arbres locaux, mais il a fallu également prendre en considération les espèces. Par exemple, au bord des rues Yashi et Sanqu, on a planté des arbres caractéristiques de Quzhou : des chênes de Corée; dans le jardin de Yanjiayu seront cultivés des mandariniers. Toujours selon M. Li, Quzhou est justement le royaume des oranges et des mandarines, parce que, dans les quelques centaines de kilomètres aux alentours de la ville, se trouvent quantité de mandariniers. Et cette année, le gouvernement du Zhejiang a donné à Quzhou le surnom du plus important verger provincial de mandariniers.

Marcher dans les rues de Quzhou est un loisir, parce qu'on peut non seulement y respirer l'air frais, mais aussi y admirer des trésors historiques. Le temple familial de Confucius, le palais de Tianfei, le temple du Prince Lingwang de la dynastie des Zhou (XIe siècle-771 av. J.-C.), le palais de Shennong, l'École de Quzhou, les rues historiques Shuiting et Benmen..., pour n'en nommer que quelques-uns, sont tous comme des fossiles vivants qui témoignent de l'histoire de l'architecture de cette ville. L'enceinte construite sous la dynastie des Han de l'Est (25-220) est particulièrement digne d'intérêt. Elle s'étire sur près de 7 km, ses murs ont une épaisseur de 3 à 9 m et elle compte six portes; ses tronçons Est, Ouest et Nord sont bien conservés, mais il ne reste qu'une partie de celui du Sud. Le mur est suffisamment large pour qu'on puisse y circuler et transporter des matériaux. Aujourd'hui, il est classé parmi les patrimoines culturels nationaux.

Pour développer l'économie sans mettre en danger ces trésors historiques, les autorités locales ont décidé de construire une nouvelle zone d'exploitation économique à l'ouest de la rivière Qujiang. La construction de cette nouvelle zone est actuellement en plein essor : des infrastructures de transport sont déjà achevées sur 10 km2, et les établissements publics et des architectures typiquement locales commencent à se dresser. En somme, la cité et la nouvelle zone, qui sont séparées par la rivière, racontent, chacune à sa manière, l'histoire et l'avenir de Quzhou.