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Tang Jiaxuan présente les relations sino-africaines et la signification du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine



Le conseiller d'État Tang Jiaxuan a présenté les relations sino-africaines et la signification du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine pour le développement d'un nouveau type de partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique.

Question : Cette année marque le 50e anniversaire de l'inauguration des relations diplomatiques entre la Chine nouvelle et les pays d'Afrique. Comment appréciez-vous le parcours et l'état actuel des relations sino-africaines ?

Réponse : Malgré l'éloignement géographique, les échanges amicaux entre la Chine et le continent africain remontent très loin dans l'histoire. La fondation de la Chine nouvelle en 1949 a permis d'inaugurer une nouvelle étape des relations sino-africaines. En mai 1956, la Chine et la République arabe d'Égypte ont établi des relations diplomatiques au niveau d'ambassadeurs, première page des annales des relations diplomatiques entre la Chine nouvelle et les pays d'Afrique et a fait passer les rapports sino-africains à un nouveau palier. Par la suite, d'autres pays d'Afrique ayant conquis successivement leur indépendance ont établi des relations diplomatiques avec la Chine. Aujourd'hui, 48 pays d'Afrique ont des relations diplomatiques avec la Chine.

Depuis cinquante ans, les peuples chinois et africain, liés par une communauté de destin, se sont toujours témoigné sympathie et soutien. Dans la lutte ardue des pays d'Afrique pour s'affranchir de la domination coloniale et conquérir la libération nationale, la Chine s'est toujours rangée inébranlablement du côté des peuples africains en leur accordant son soutien moral et matériel. Après la conquête de leur indépendance, la Chine a continué de les appuyer dans leurs efforts pour sauvegarder la souveraineté d'État, défendre l'indépendance nationale et développer leur économie, contribuant ainsi à la stabilité politique, au développement économique et au progrès social en Afrique.

De leur côté, les pays d'Afrique ont aussi accordé un énorme et précieux soutien à la Chine. Nos amis africains ont beaucoup contribué au rétablissement de la République populaire de Chine dans son siège légitime aux Nations unies et lui ont accordé un soutien énergique pour faire échouer les motions occidentales anti-Chine aux sessions du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. La plupart des pays d'Afrique, s'en tenant au principe d'une seule Chine, ont appuyé la noble cause de la réunification nationale. C'est ainsi qu'ils ont aidé à maintes reprises la Chine à déjouer les tentatives de Taiwan d'adhérer à l'Onu et à l'OMS ainsi qu'à d'autres organisations inter-nationales. Nos amis africains ont également beaucoup contribué au succès de la candidature de la Chine pour les Jeux olympiques de 2008 et l'Exposition universelle de 2010.

Grâce à nos efforts conjugués ces dernières années, les relations sino-africaines ont sans cesse accompli de nouveaux progrès sur la base de l'amitié traditionnelle. Les liens politiques entre la Chine et l'Afrique se sont resserrés chaque jour davantage tandis que la coopération économique, commerciale, culturelle, éducationnelle et dans d'autres domaines a gagné en profondeur. Cette année, une année particulièrement significative, les dirigeants chinois et africains sont convenus d'unir leurs efforts pour porter les relations sino-africaines à un nouveau palier. Dans cet esprit, le gouvernement chinois a publié au début de l'année le document sur la Politique de la Chine à l'égard de l'Afrique où il préconise l'établissement et le développement d'un nouveau type de partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique, proposition qui a rencontré un écho favorable de la part des pays d'Afrique. En avril et juin derniers, le président Hu Jintao et le premier ministre Wen Jiabao ont visité successivement l'Afrique. La Chine et l'Afrique organiseront le Sommet de Beijing et la 3e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine du 3 au 5 novembre. À cette occasion, des dizaines de chefs d'État et de gouvernements africains se réuniront à Beijing et discuteront avec les dirigeants chinois de la stratégie de développement de la coopération bilatérale.

Ici, je voudrais souligner en particulier qu'en dépit des aléas sur la scène internationale et des profonds changements intervenus dans leur situation intérieure respective au cours du demi-siècle écoulé, l'amitié entre la Chine et l'Afrique, toujours pleine de vitalité et de dynamisme, a résisté aux épreuves du temps en se renforçant et se développant sans discontinuer. La raison essentielle en est que les deux parties s'en tiennent toujours au principe et à l'esprit de l'amitié sincère, de l'égalité et des avantages réciproques, de la coopération dans la solidarité et du développement partagé. Il s'agit là d'une expérience précieuse que nous ont laissée cinquante ans d'amitié sino-africaine, et d'une puissante force motrice qui assurera la prospérité des relations entre la Chine et l'Afrique.

Q. : Vous avez évoqué la publication par le gouvernement chinois du document sur la Politique de la Chine à l'égard de l'Afrique ; pouvez-vous présenter le contenu essentiel de cette politique ?

R. : Ce document est le premier document d'orientation politique publié par le gouvernement chinois au sujet des relations de la Chine avec un continent, qui traduit pleinement la haute importance que nous accordons au renforcement de la solidarité et de la coopération entre la Chine et l'Afrique dans la nouvelle conjoncture. Ce qui anime ce document, c'est la proposition sur l'établissement et le développement d'un nouveau type de partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique, caractérisé par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique, l'interaction et l'inspiration mutuelle sur le plan culturel. Plus précisément, ce document comprend trois volets.

Sur le plan politique, la Chine et l'Afrique doivent être des partenaires stratégiques qui se prêtent mutuellement confiance et soutien. Elles ont à maintenir les contacts et le dialogue à haut niveau et à multiplier les échanges de personnes sous diverses formes, de telle sorte que l'amitié sino-africaine s'enracine davantage dans les esprits. Elles continueront à se traiter d'égal à égal, à s'abstenir de toute intervention dans les affaires intérieures l'une de l'autre et à respecter le libre choix par l'une et l'autre de sa voie de développement. Il importe, pour la Chine et les pays d'Afrique, de renforcer leur concertation et leur collaboration dans les affaires internationales afin d'œuvrer ensemble à la démocratisation des relations internationales et à la défense des droits et intérêts légitimes des pays en développement.

Sur le plan économique, la Chine et l'Afrique ont intérêt à devenir des partenaires qui se complètent mutuellement et qui travaillent pour leur avantage réciproque. Elles ont à œuvrer ensemble au renforcement de la coopération Sud-Sud et à la promotion du dialogue Nord-Sud afin de promouvoir une mondialisation équilibrée, profitable à tous et orientée vers le « gagnant-gagnant ». Elles sont appelées à entreprendre une coopération économique et commerciale multiforme entre elles, à élargir leurs échanges commerciaux et à en optimiser la structure. Le gouvernement chinois mettra consciencieusement en œuvre les cinq mesures visant à aider les pays en développement à accélérer leur développement, annoncées par le président Hu Jintao lors de la Réunion de haut-niveau sur le financement du développement organisée en marge du Sommet du 60e anniversaire de l'Onu, et continuera à encourager et à soutenir l'investissement des entreprises chinoises en Afrique. Les entreprises africaines, quant à elles, seront les bienvenues en Chine.

Sur le plan culturel, la Chine et l'Afrique sont appelées à devenir des partenaires qui contribuent, grâce à leurs échanges, au progrès des civilisations et à la construction d'un monde harmonieux. Elles doivent intensifier leurs échanges d'expériences en matière de gouvernement, respecter la diversité culturelle et promouvoir la tolérance mutuelle, le dialogue d'égal à égal, la complémentarité et la prospérité partagée entre les différentes civilisations. Elles doivent également multiplier leurs échanges culturels en s'inspirant mutuellement.

Q. : Pourriez-vous nous présenter les sujets inscrits à l'ordre du jour du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine ? Quelles nouvelles mesures la partie chinoise proposera-t-elle, à l'occasion de ce Sommet, pour le développement des relations sino-africaines ? Quelle est la signification de ce Sommet à cet égard ?

R. : Le Forum sur la Coopération sino-africaine, créé en commun par la Chine et les pays d'Afrique en 2000, est devenu aujourd'hui un mécanisme efficace en même temps qu'une plateforme importante du dialogue collectif et de la coopération pragmatique entre la Chine et l'Afrique dans la nouvelle conjoncture. Ce Sommet a pour thème « amitié, paix, coopération et développement ». Les dirigeants chinois et africains travailleront alors autour de ce thème pour passer en revue les cinquante années de la coopération amicale sino-africaine, faire le bilan des acquis du Forum au cours de ses six ans d'existence, confirmer l'objectif du nouveau type de partenariat stratégique sino-africain, planifier la coopération pragmatique entre la Chine et l'Afrique dans l'avenir et échanger leurs vues sur les grands dossiers internationaux et régionaux.

Porter à un nouveau palier la coopération mutuellement avantageuse entre la Chine et l'Afrique et insuffler une nouvelle vitalité aux relations d'amitié sino-africaines, voilà un important sujet de ce Sommet. La partie chinoise avancera, au cours du Sommet, d'importantes propositions et initiatives visant à renforcer les relations sino-africaines, et proposera des mesures concrètes pour aider les pays d'Afrique à accélérer leur développement en vue de la mise en œuvre des cinq mesures qu'elle a annoncées pour aider les pays en développement.

J'ai la certitude que le succès du Sommet non seulement permettra d'approfondir l'amitié entre les dirigeants des deux parties et de promouvoir le développement global de la coopération amicale sino-africaine sur une plus grande envergure, dans de plus vastes domaines et à des niveaux plus élevés, mais également contribuera au renforcement de la solidarité des pays en développement, à l'intensification de la coopération Sud-Sud et à la promotion de la noble cause de la paix et du développement dans le monde. Nous pouvons affirmer que ce Sommet marquera une étape importante de l'approfondissement continu et de la marche vers la maturité des relations sino-africaines, et posera un nouveau jalon dans les annales de l'amitié sino-africaine.

Q. : Certains répandent en Afrique la soi-disant théorie de la « menace chinoise » et des Africains s'inquiètent du choc des produits chinois sur le marché et de l'emploi en Afrique. Quel est votre commentaire à ce sujet ? En quoi le développement de la Chine est-il profitable à l'Afrique ?

R. : La Chine et les pays d'Afrique sont des amis de tout temps, liés par un partenariat de coopération sincère et des sentiments fraternels. La Chine accorde à l'Afrique une aide sincère et espère du fond du cœur qu'elle se développera et gagnera en puissance. La coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique est mutuellement avantageuse et profite à l'une comme à l'autre. Que la Chine se développe, cela ne peut qu'offrir de nombreuses occasions de développement aux pays d'Afrique. Les assertions répandues par certains ne correspondent ni aux faits historiques ni à l'état actuel des relations sino-africaines.

Primo, le développement de la Chine offre un plus grand débouché aux exportations africaines. Ces dernières années, avec l'essor rapide du commerce extérieur de la Chine, les importations chinoises en provenance de l'Afrique ont accusé une nette augmentation. En 2005, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique a atteint 39,8 milliards de USD, dont les importations chinoises en provenance de l'Afrique ont totalisé 21,1 milliards de dollars, dépassant les exportations de la Chine vers l'Afrique.

Secundo, le développement de la Chine permet la création d'un plus grand nombre d'emplois pour l'Afrique. Le gouvernement chinois encourage activement les entreprises chinoises performantes et crédibles à aller investir et s'installer en Afrique et à entreprendre une coopération multiforme en matière d'investissement. Selon les premières statistiques, les investissements cumulés de la Chine en Afrique, toutes catégories confondues, ont atteint 6,27 milliards de dollars. La Chine a établi plus de 800 entreprises non financières en Afrique avec des projets d'investissement répartis dans 49 pays, couvrant des domaines aussi variés que le commerce, la production et la transformation, la mise en valeur des ressources naturelles, les télécommunications et l'agriculture. La partie chinoise déploiera ses efforts pour innover dans les formes de coopération, augmenter ses investissements, élever le niveau de la coopération et offrir des services de qualité afin de promouvoir un développement partagé de la Chine et des pays d'Afrique.

Tertio, la Chine a fourni, dans la mesure de ses possibilités, une assistance sincère aux pays d'Afrique. À ce jour, elle a réalisé plus de 720 projets complets dans 49 pays dans le cadre de son aide financière et pris en charge 58 projets dans 26 pays d'Afrique dans le cadre de ses prêts préférentiels. Elle a annulé les dettes de 31 PPTE (pays pauvres très endettés) et PMA (pays les moins avancés) d'Afrique pour un montant total de 10,9 milliards de yuans, accordé un tarif zéro à une partie des exportations de 28 PMA africains à destination de la Chine et formé pour l'Afrique plus de 14 600 Africains, toutes catégories confondues.

Au cours de l'élargissement de la coopération sino-africaine, il est normal de voir surgir tel ou tel problème. Ce sont des problèmes partiels liés au développement et qui peuvent être réglés judicieusement à travers la coopération et la concertation conformément aux principes de consultation sur un pied d'égalité, de compréhension mutuelle et de concessions réciproques. La Chine comprend les préoccupations de certains pays d'Afrique face au déficit commercial, aux produits textiles et d'autres questions. Elle est en train de prendre des mesures actives et s'efforce de trouver des solutions de concert avec les amis africains.

Je voudrais en outre souligner que la coopération entre la Chine et l'Afrique est transparente, ouverte et non exclusive. Elle ne peut affecter la coopération de chacune d'elles avec une tierce partie, et encore moins nuire aux intérêts d'une tierce partie. Bien au contraire, le renforcement de la coopération entre la Chine et l'Afrique et leur développement partagé offriront des occasions précieuses aux autres pays du monde.

Q. : Qu'attendez-vous de l'avenir des relations sino-africaines ?

R. : L'amitié traditionnelle sino-africaine est une richesse commune des deux parties. La Chine est le plus grand pays en développement alors que l'Afrique regroupe le plus grand nombre de pays en développement. Dans la nouvelle conjoncture, les intérêts communs entre la Chine et l'Afrique augmentent au lieu de diminuer, tout comme le potentiel de leur coopération. L'approfondissement sur tous les plans des relations de coopération amicale entre la Chine et l'Afrique est un choix stratégique à long terme de la Chine et également un passage obligatoire vers le développement et la prospérité communs des deux parties au nouveau siècle. Qu'elles renforcent leur concertation et leur coopération contribue à défendre les droits et intérêts légitimes des pays en développement et à faire évoluer les relations internationales vers la démocratisation. J'ai la certitude que grâce aux efforts conjugués des deux parties, nous pourrons apporter une contribution encore plus grande à l'édification d'un monde harmonieux de paix durable et de prospérité partagée.


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