« Nous reçevons un hôte distingué et notre maison de thé rayonne »
Dans la maison de thé Laoshe, très célèbre à Beijing, un serveur, vêtu d'une robe chinoise et d'une calotte sur la tête, salue chaque client qui arrive, d'un ton aimable et chaleureux avec un accent typique pékinois. « Xiao Er » c'est ainsi que les pékinois appellent les serveurs des Maisons de thé. Cet établissement porte le nom d'un célèbre écrivain chinois : Laoshe. Il y a 40 ans, Laoshe a écrit une pièce de théâtre « La Maison de thé », un chef-d'oeuvre mémorable dans l'histoire de la dramaturgie de la Chine. Cette pièce de théâtre raconte avec un style vif les divers aspects de la société de l'ancienne ville de Beijing. Des dizaines d'années plus tard, bien que la maison de thé de l'époque, décrite par Laoshe, soit introuvable, on trouve ici quelques traces des maisons d'antan.
Le thé que les vieux pékinois préfèrent est le thé au jasmin. Ce thé vert fumé avec les fleurs de jasmin a une couleur verte légère et un parfum pénétrant. Dans la maison de thé Laoshe, à part le thé traditionnel comme le thé au jasmin, on peut trouver du thé d'art fait avec du thé et des fleurs. Lorsque la tasse en verre est remplie d'eau bouillante, le thé et les fleurs s'épanouissent tout doucement. Yu Jing, directrice da la Maison de thé Laoshe nous explique que c'est une caractéristique de la Maison :
« En général, on choisit plus de 160 pousses de thé, enfilées avec une ficelle de coton extrêmement fine, assortie de toutes sortes de fleurs fraîches, parmi lesquelles le jasmin, le camélia, la fleur d'osmanthe et le lis. C'est bon pour la santé de boire pendant ces thés de fleurs, surtout pour les femmes : les fleurs jouent un rôle embellissant et rajeunissant ! »
Les clients de la Maison de thé Laoshe peuvent aussi assister à diverses représentations folkloriques. Chaque jour, on y donne des spectacles magnifiques, notamment l'opéra de Pékin, des shows acrobatiques, des ombres chinoises ou du Gonfu chinois. Tout en regardant le spectacle, il ne faut pas manquer d'admirer les habiletés de « Xiao Er ». Différents des autres maisons de thé, les serveurs Xiao Er de la maison Laoshe utilisent des théières en cuivre dont le bec mesure un mètre, et ils la manipulent avec habileté et pas une goutte d'eau bouillante ne coule à côté ! Mais pourquoi les Xiao Er utilisent cette théière au long bec ? Xu Dawei, un Xiao Er de la Maison Laoshe explique que c'est une tradition de la maison. Et avec cette théière, la température de l'eau pour préparer le thé est idéale.
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« La théière au long bec est spécialement conçue pour infuser le thé vert. La température de l'eau à l'intérieur de la théière est en général de 90 degrés, mais pour infuser du thé vert l'eau doit être à 80 degrés. L'eau coule à travers le long bec jusqu' à la tasse de thé, et là la température de l'eau est alors justement de 80 degré. Et le thé préparé ainsi a un meilleur goût. »
Comme la théière au long bec, le grand bol est une autre caractéristique de la Maison Laoshe. Le grand bol de thé, comme son nom l'indique, est le thé servi dans un grand bol, très bon marché. Aujourd'hui, la Maison Laoshe est la seule à Beijing où l'on trouve encore ces grands bols de thé. On raconte que Yin Shengxi, fondateur de la Maison Laoshe, a fait fortune au début grâce aux grands bols de thé qu'il vendait deux centimes le bol. Bien qu'il ne soit pas rentable, la Maison Laoshe s'obstine à continuer de vendre ces grand bol pour montrer que le passé n'a pas été oublié. Le grand bol de thé se vend toujours à deux centimes le bol !
Après la maison de thé traditionnelle typiquement pékinoise, c'est une maison de thé plus moderne que nous vous emmènons découvrir. Ce genre de maisons moderne est plutôt appellée « maison de l'art du thé ». Celle que nous vous présentons s'appelle la Maison d'Art du thé Wufu, il s'agit de la plus ancienne de la capitale.
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La Maison de l'Art du Thé Wufu est située dans un endroit calme ; à l'intérieur, le sol est pavé de dalles bleues-vertes, et des poissons rouges nagent lentement dans le bassin par terre. Ici des meubles anciens, de vraies antiquités, n'ont pas de prix, comme la table en pierre incrustée de la nacre qui a plus de cent ans, ou l'armoire en orme sculptée de dragon et de phénix. Il y a encore d'autres meubles chinois où sont régulièrement exposés divers objets précieux liés à l'art du thé, comme la porcelaine céladon, ou les théières en grès rouge. Le plus remarquable dans cette maison est que sur un grand meuble chinois sont exposées quelques centaines de théières en grès rouge raffinées et très mignonnes. Les propriétaires de ces théières sont des clients membres de la maison d'art du thé. Elle fournit, en effet, gratuitement à chaque client membre une théière en grès rouge qui lui est propre pour qu'il se fasse servir le thé avec lorsqu'il se rend dans la maison de l'art. Chaque fois qu'il y vient, on lui prépare le thé avec sa propre théière, et avec le temps, ces théières nourries par le thé sont devenues polies et brillantes. L'art du thé chinois demande de l'eau de qualité, du thé de qualité et des ustensiles de qualité... Il exige aussi une technique de préparation particulière. Le maître qui fait le thé à la Maison de l'art nous donne des explications sur son savoir-faire. Vous pouvez goûter toutes sortes de thés de qualité supérieure recommandé par ce maître. Li Yanyan recommande un thé oolung semi-fermenté------Tieguanyin, après la préparation, le thé est savoureux et dégage un parfum d'orchidée. Pourquoi l'appelle-t-on le thé Tieguanyin ? Li Yanyan nous raconte son histoire : selon une légende, une graine de théier très rare a été plantée inconsciemment par un cultivateur de thé dans un wok en fer, ce théier s'est alors mis à pousser avec exubérance, ses feuilles pleines, après avoir été sautées, exhalent une odeur fort agréable. Ce cultivateur de thé pense que c'est le Guanyin qui l'aide, puisque le théier est planté dans le wok en fer, on l'a donc appelé Tie Guanyin, le Guanyin en fer. »
L'art du thé chinois exige de soigneuses recherches. Un maître d'art du thé vous les raconte inlassablement. Avec un même thé, le goût peut être différent selon la personne qui le prépare, et selon son humeur. Il faut savoir être calme, et tout dépend aussi de l'ouverture d'esprit des gens. Yu Yamei, une fidèle cliente de la maison pense qu'on peut se perfectionner et cultiver ses dons naturels en préparant du thé et en le buvant.
« Le thé est une tradition culturelle chinoise qui reflète la caractéristique de la nation chinoise : sa conception esthétique, et sa conception morale. La maison de thé, décorée de style antique, est à la fois élégante et tranquille, c'est un plaisir que de prendre du thé et préparer le thé dans cet endroit retiré, paisible et d'une sereine beauté. On peut se perfectionner et cultiver ses dons naturels, et il y a bon goût. »
Dans la Maison de l'Art du Thé Wufu, on peut non seulement prendre du thé, mais aussi participer aux diverses activités organisées régulièrement par la maison. Y est notamment proposés : des formations à l'art du thé, des spectacles d'opéra Kunqu, des représentations de Guqin, un instrument à 7 cordes, de l'art floral, et on peut même faire une théière en grès rouge de ses propres mains ! c'est très intéressant...
- A la Maison de Thé Laoshe, il y a des spectacles tous les soirs, il faut réserver les place en avance par téléphone. - Il y a plusieurs succursales de la Maison de l'Art du Thé Wufu à Beijing, vous pouvez en choisir une à proximité de chez vous !
Ces deux maisons de thé ont chacune leurs spécialités, comme le gel de thé, ou le croquant de graine de tournesol -- c'est très bon, et il ne faut pas les manquer !
CRI
2006/11/14 |