l'arrivée des nouveaux manuels scolaires d'histoire entirèrement revus et corrigés pour les lycéens de Shanghai en septembre dernier, cette nouvelle avait entraîné des polémiques parmi la population chinoise.
Pensez donc : la denière révision remonte à 1998. Mais surtout elle ne concerne pas que la forme de ces manuels mais aussi le fond. Ainsi, ces nouveaux manuels d'histoire revus et corrigés ne traitent plus des guerres, des dynasties et des révolutions communistes, comme l'a rapporté le New York Times lors de la sortie de ces livres. Ils s'intéressent davantage aux enjeux économiques, technologiques, sociaux et liés à la mondialisation, précise le journal américain.
Si les anciens manuels d'histoire traitaient essentiellement d'événements politiques de manière chronologique, les nouvelles éditions se divisent en 9 parties dont 3 qui entrent dans le cadre du programme obligatoire et intitulées « politique nationale et internationale », « économie » et « histoire culturelle ». Les 6 autres parties (facultatives) s'intitulent « réformes », « démocratie », « guerre moderne », « personnalités », « mystères et héritage culturels ». Cette révision devrait s'étendre à tous les manuels d'histoire de la Chine. Actuellement, 12 versions de manuels d'histoire pour les écoles secondaires ont été acceptées par le ministère de l'Education, dont 8 pour les collèges et 4 pour les lycées.
« Nous espérons que ces nouveaux manuels pourront réfléter les efforts fournis par les hommes pour survivre et développer la société et expliquer clairement l'histoire de la civilisation huamaine de l'Antiquité jusqu'à nos jours », annonce Su Zhiliang, rédacteur en chef des nouveaux manuels scolaires et directeur du département de l'histoire de l'Ecole normale de Shanghai.
D'après Lei Yi, un ponte de la recherche de l'Institut d'histoire moderne de l'Académie des Sciences sociales de Chine, cette révision aurait dû intevenir plus tôt. « A parti de la fin des années 1970, les historiens et les chercheurs ont reproché de faire la confusion entre histoire et histoire politique. Aujourd'hui, la plupart des historiens sont convaincus que les recherches historiques doivent couvrir de larges domaines et que la transformation de la civilisation sociale est plus importante pour l'histoire », a estimé Lei Yi.
S'ouvrir l'esprit
Chez les enseignants d'histoire, les avis sont partagés. Chen Lin enseigne l'histoire dans un lycée de la province du Jiangsu (au sud-est). Il se dit satisfait de ces nouvelles manuels scolaires. « Les anciens manuels font une nette distinction entre l'histoire chinoise et celle du reste du monde. Les nouveaux combinent les deux et traitent essentiellement du développement politique, économique et culturel de l'humanité », souligne-t-il. « Cela permet d'ouvrir l'esprit des élèves et rend l'apprentissage et l'enseignement plus faciles », ajoute-t-il.
Sun Gang, enseignant d'histoire dans un collège de Xining dans le Qinghai (nord-ouest) n'est pas du même avis. Il préférait les anciens manuels qui couvraient, selon lui, davantage d'événements. « Les nouveaux manuels s'attachent moins aux événements et trop aux coutumes et à la vie sociale », reproche-t-il.
Quant à Han Xiao, il continue encore d'utiliser les anciens manuels à l'école annexe de l'Université de Beijing. Ses élèves semblent vraiment apprécier les cours de M.Han qui tentent de placer les événements historiques dans leur contexte social. « Les cours d'histoire n'ont pas pour but de transmettre des connaissances qu'on peut consulter par diverses façons mais d'aider les élèves à se former une conception juste. Ces cours leur permettent de connaître le monde, d'analyser et de puiser une force spirituelle de l'histoire et de s'ouvrir au monde extérieur », explique-t-il.
China.org.cn
2006/11/08 |